LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Recrutement de 2 500 opérateurs de kits par la CENI : Le visage hideux du chômage des diplômés sans emploi mis à nu

Publié le vendredi 11 avril 2014 à 02h42min

PARTAGER :                          
Recrutement de 2 500 opérateurs de kits par la CENI : Le visage hideux du chômage des diplômés sans emploi  mis à nu

Le recrutement des 2500 operateurs de kits de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) qui a démarré ce 10 avril 2014, a dévoilé une fois encore la triste réalité du chômage dans notre pays. Nombreux d’entre les milliers de candidats venus de diverses régions du Burkina, s’étaient, depuis l’avant-veille, rassemblés au stade du 4 Août pour y passer la nuit, afin de s’assurer le dépôt de leur dossier, selon des témoignages. D’autres par centaines continuaient ce jour, à affluer sur les lieux dans l’espoir d’être retenus à l’issue de la sélection, malgré les jets de gaz lacrymogènes et coups de matraques, pour maintenir l’ordre.

Certains des dizaines de milliers d’étudiants et chômeurs tenant à déposer leur candidature pour les postes d’opérateurs de kits de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), en vue de l’enrôlement biométrique des électeurs, essayaient de forcer l’espace quadrillé, pour être aux premières lignes. C’est par des jets de gaz lacrymogènes que les forces de l’ordre tentaient à leur tour de les décourager et de maintenir l’ordre, occasionnant des bousculades et des fuites dans tous les sens.

Aussitôt arrivés, Certains repartaient chez eux déçus par la mobilisation monstre qui se présentait. Tandis que d’autres par tous les moyens, ne voulaient laisser échapper la chance d’empocher les 400 milles francs CFA, à l’issue des deux mois de service d’agent recenseur. Revenant ainsi à la charge pour récupérer leur rang perdue dans la course.

Jusqu’à 9 h, Lankoandé Rolande, Diplômée de Sociologie, venue pourtant à 3 h du matin à l’en croire, attendait dans une file.

Selon elle, c’est l’organisation qui fait défaut : « L’organisation n’est pas bonne. Je pense qu’on pouvait organiser ça en ligne ou du moins décentraliser. Regardez tout ce monde, comment nous allons nous en sortir ? Les gens sont venus de toutes les provinces à part ceux qui sont à Bobo et environnants qui déposent à Bobo. Tout le reste doit venir à Ouaga pour déposer.  », explique-t-elle.

La police fortement déployée sur les lieux, a dû poser des barricades sur les deux côtés de l’artère principale, à proximité du stade, afin de réglementer la circulation, fortement perturbée par les attroupements divers de candidats et les longues files d’attente qui s’étendaient jusqu’aux portes de l’INJEPS et de la cité universitaire « chinoise ».

«  Il y en a qui sont arrivés, qui ont dormi au stade ici pour pouvoir déposer. Tout cela montre qu’au Burkina il n’y a pas de travail pour les jeunes. On nous parle de mesures sociales, ça, ce n’est rien que pour les ruraux. Tous ceux qui sont ici ont au minimum le Bac, chôment et on nous parle de Burkina émergeant !  », conclut Lankoandé Rolande, avec un air dépité.

« Le taux de chômage est tellement élevé, et la jeunesse souffre. Il y a trop de misère. Si les gens avaient des emplois, il n’y aurait pas beaucoup de monde ici aujourd’hui » a affirmé à son tour Sawadogo Boubacar, étudiant en 2e année de SEG à l’université de Ouagadougou d’avis avec son prédécesseur.

« C’est pour les 400 000 F CFA là seulement, On a même laissé les cours pour venir ici… », ajouté t’il, avant d’être interrompu par un jet de gaz lacrymogènes, nous dispersant.

Cette révélation, nous incite à faire un tour au campus, puis sur le site du SIAO, où cette promotion prend des cours. Sur place nous constatons effectivement des salles de classes à moitié vidées de leurs occupants habituels, très probablement au Stade du 4 Aout, pour espérer être parmi les 2500 recrus de la CENI.

Vers 11 h, quand nous sommes revenus au stade du 4 août, ce sont des forces de l’ordre qui collectaient eux-mêmes les milliers de dossiers par lots dans les files, afin de les transmettre aux agents réceptionnistes.

Arba Nadembega

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique