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Dakaragricole : L’Afrique au chevet de son agriculture

Publié le lundi 7 février 2005 à 08h42min

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Les 4 et 5 février derniers s’est tenu à Dakar (Sénégal), le premier forum international "Dakar agricole" consacré à la fracture agricole mondiale.

"Vous réunir tous ensemble, aujourd’hui à Dakar, alors que vous venez non seulement d’Afrique mais bien de tous les continents, a été mon ambition lorsqu’il y a deux ans j’ai souhaité que se retrouvent désormais, régulièrement, l’ensemble des acteurs du monde agricole, sans exclusive et qu’ils développent en commun les actions coordonnées et solidaires, seules capables de réduire la fracture agricole entre les pays du Nord et du Sud".

Ces propos du président sénégalais, Me Abdoulaye Wade à l’ouverture des travaux, précisent la philosophie et l’ambition du forum international de "Dakar agricole". La première édition a été placée sous le thème : "La fracture agricole mondiale : ouvrir des perspectives pour les espaces agricoles en développement".

Pendant 48 heures (les 4 et 5 février 2005) des chefs d’Etat (Blaise Compaoré du Burkina Faso, Amadou Toumani Touré du Mali, Mamadou Tandja du Niger, Ould Taya de la Mauritanie, Olusegun Obansanjo du Nigeria, Abdoulaye Wade du Sénégal, son altesse royale le Prince Moulay Rachid du Maroc), des scientifiques, des experts, des chercheurs, des représentants du monde des affaires et d’organisations professionnelles se sont réunis à Dakar sur l’initiative du président Wade. Il s’est agi pour eux d’envisager "les solutions de nature à réduire la fracture agricole mondiale". Le président français, Jacques Chirac ainsi que Mme la Baronne Valérie Amos, représentant le Premier ministre britannique Tony Blair ont également pris part à la rencontre.

Une initiative pertinente

Le président du Faso a estimé que "la qualité des personnalités représentées à ce forum témoigne de la pertinence du thème, de la nécessité d’un dialogue permanent entre chercheurs du Nord et ceux du Sud et de l’intérêt d’une coopération soutenue entre le monde scientifique et les décideurs politiques". Le Burkina Faso, a indiqué Blaise Compaoré, adhère aux objectifs de Dakar agricole.

"Cette initiative louable s’inscrit dans les attentes d’une agriculture africaine menacée de toutes sortes de contraintes et qui reste encore fragile et peu productive pour couvrir les besoins d’une population en croissance rapide". Parlant de son pays, Blaise Compaoré a indiqué que le Burkina Faso s’est engagé résolument vers une politique agricole performante intégrant fortement la recherche scientifique et les nouvelles technologies.

Dans cette logique, Ouagadougou a abrité en juin 2004 une conférence internationale de haut niveau sur la science et la biotechnologie. Organisée conjointement par le Burkina Faso et les Etats-Unis, cette rencontre a été initiée pour réfléchir sur les meilleurs partenariats possibles entre chercheurs africains et leurs collègues du Nord. La production agricole représente la principale source de croissance des pays africains.

De ce fait, le président du Faso estime que "pour réduire la pauvreté et offrir au continent des possibilités réelles de profiter des opportunités de la mondialisation, il convient d’agir impérativement sur ce secteur tout en assurant l’accès des produits africains au marché du Nord". Pour la campagne 2004 - 2005, les filières cotonnières de certains pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre connaîtront un déficit estimé à plus de 220 milliards de F CFA, soit plus de 400 millions de dollars américains. Ces pertes vont inéluctablement aggraver la pauvreté et annuler les efforts de développement. La sensibilité du "sujet coton", souligne Blaise Compaoré, recommande la poursuite des concertations en vue des solutions innovantes à cette filière vitale pour de nombreux pays africains.

D’autres expériences burkinabè en matière agricole telles la petite irrigation villageoise, l’exploitation des petits périmètres, les techniques de pluies provoquées par ensemencement des nuages pour faire face aux déficits pluviométriques, la construction d’ouvrage permettant de stocker annuellement 5 milliards de m3 d’eau pour les besoins de l’agriculture et de l’élevage, ont été portées à la connaissance de l’assistance par le président Compaoré. Malgré ces efforts, l’agriculture burkinabè à l’instar de celle des autres pays africains demeure confrontée au problème de valorisation et de commercialisation.

D’où l’importance du forum international "Dakar agricole", "un nouveau lieu d’échanges, de réflexion et de débat sur le développement des agricultures des pays les plus pauvres", selon le président français. Et d’ajouter qu’"aucun pays n’est sorti du sous-développement sans s’appuyer d’abord sur ses paysans". La France qui soutient les pays africains a accueilli en juillet dernier le forum coton de Paris.

Aussi, elle s’est engagée à promouvoir la mise en place de mécanismes financiers de soutiens contre les effets négatifs de la volatilité des prix. La Grande Bretagne entend elle aussi œuvrer pour que l’Afrique sorte de la pauvreté. En décidant de lutter contre la fracture agricole, l’Afrique s’engage sur un chemin difficile mais plein d’espoir.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi @ yahoo.fr),
Envoyé spécial à Dakar


Les coulisses du Dakar agricole

Joyeux anniversaire M. le président

Arrivés à Dakar le 3 février aux environs de 22 heures, les membres de la délégation ont été conviés par le président du Faso dans sa suite, aux environs de 23 h 15 pour célébrer "Saint Blaise", jour anniversaire du président Compaoré.

A l’occasion, le ministre d’Etat Salif Diallo a fait un speech avant que les verres (les coupes de champagne) ne se lèvent à l’honneur du président. Il a souhaité que Blaise Compaoré "renforce son âge dans la santé" afin de poursuivre son œuvre de construction d’un "Burkina solidaire et prospère".

Le ministre d’Etat a également indiqué que grâce à la "clairvoyante gouvernance" de Blaise Compaoré, le Burkina est très souvent cité en exemple lors des grandes rencontres : "Excellence M. le président, même nos adversaires les plus inéductibles reconnaissent que depuis votre accession au pouvoir beaucoup de choses se sont faites au Burkina... Les changements se font sous nos yeux dans notre pays".

En chœur, les membres de la délégation, sous la conduite du médecin du président ont chanté "joyeux anniversaire..." A son tour, Blaise Compaoré a remercié les uns et les autres pour le soutien. Et s’adressant à notre confrère Morin Yamongbé du Pays, le président du Faso a dit qu’il l’avait pris pour Guillaume Soro. Et du coup, le reporter de "Le Pays" s’est vu surnommé Guillaume Soro.

Bref échange entre Blaise Compaoré et Ould Taya

La cérémonie d’ouverture du forum "Dakar agricole" a été suspendue pendant une dizaine de minutes pour permettre au président Chirac de se retirer pour se rendre à l’aéroport. Pendant cette trêve, Blaise Compaoré en compagnie du président malien est allé serrer la main du président mauritanien qui était placé à l’autre bout de la table. Il s’en est suivi un bref échange entre eux puis, les présidents burkinabè et malien ont regagné leur place. De cet échange, rien n’a filtré.

Sidwaya

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