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Nouveaux médias : 36% des journalistes burkinabè ont un blog

Publié le mercredi 19 mars 2014 à 00h11min

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Nouveaux médias : 36% des journalistes burkinabè ont un blog

Le blogging n’est pas encore entré dans les habitudes au Burkina. Très peu s’y intéressent. Dans son mémoire de maîtrise intitulé : « Usages et pratiques des blogs par les journalistes burkinabè : analyse critique », Boukari Ouédraogo a analysé l’usage des blogs par les journalistes burkinabè. Il a présenté les résultats de ses recherches le 07 mars 2014 au département communication et journalisme de l’université de Ouagadougou. Sur un échantillon de 50 journalistes, seulement 18 disent tenir un blog. Et même là, certains avouent ne même pas se rappeler l’adresse de leur blog. Le jury ayant jugé le travail de l’impétrant recevable lui a décerné la note de 15/20.

Les TIC favorisent la création de nouveaux médias. Les blogs font partie de ces nouvelles offres.Ainsi, en dehors de l’organe de presse pour lequel il travaille, chaque journaliste a la possibilité de créer son journal personnel et y publier des vidéos, des images, des sons et des articles. Sans être obligé de respecter une quelconque ligne éditoriale.Si le blogging a déjà fait son chemin dans les pays occidentaux, ce n’est pas encore dans notre pays.

Au Burkina, les premières utilisations des blogs remontent au milieu des années 2000. A travers le thème : « usages et pratiques des blogs par les journalistes burkinabè : analyse critique », Boukari Ouédraogo a présenté un aperçu sur l’implantation de ce nouveau média dans l’univers médiatique.Les études n’abondent pas dans ce domaine. Et celle-ci constitue une œuvre de pionnier. Ce mémoire se veut donc un départ pour des recherches poussées dans ce domaine. En 93 pages,ce document présente les fondements théoriques, le contexte général de l’étude, et l’analyse des données de l’enquête.

De la pratique du blogging

Sites personnels, régulièrement mis à jour, avec des publications agrémentées de commentaires personnels, les blogs utilisent de courts billets. Sa présentation anté-chronodatée donne l’allure d’un journal personnel, en ligne, accessible à tous les internautes. Aussi, le blog se caractérise-t-il par l’interactivité entre l’auteur et ses lecteurs.

Les journalistes burkinabè s’intéressent très peu au blogging. Leurs différents blogs ne sont pas conformes aux critères et exigences de la pratique. Ils ne maîtrisent pas la gestion des blogs. Les conditions de travail (précarité) ne favorisent pas non plus la pratique du blogging. Certains évoquent comme raison :le manque de temps, la non-maîtrise du blog, le manque d’intérêt pour les blogs, la paresse…. Néanmoins, tous sont persuadés que les blogs peuvent améliorer la liberté d’expression. Ce sont là les résultats des travaux de recherche de Boukari Ouédraogo. Donc, « des initiatives peuvent être développées pour promouvoir l’utilisation des blogs par les journalistes burkinabè, notamment des activités de renforcement des capacités ».

18/50 journalistes disent tenir un blog

L’étude a concerné 50 journalistes de Ouagadougou. Parce que c’est la ville qui concentre le plus de journalistes au Burkina. Mais aussi parce que c’est la ville qui bénéficie de la meilleure couverture en électricité, et de lameilleure connexion à Internet.

Dans l’ensemble, les journalistes burkinabè ont une idée sur le blog qu’ils définissent comme un site personnel. Cependant, seulement 18 personnes, soit 36% des enquêtés disent tenir un blog. Et, parmi ceux-ci, certains déclarent ne pas se rappeler du lien de leur blog. C’est dire que même ces 18 personnes ne peuvent pas tous être qualifiés de bloggeurs.

C’est dire à quel point le blogging est embryonnaire au Burkina. et, la blogosphère des journalistes burkinabè manque de dynamisme. Certains journalistes burkinabè utilisent l’outil sans véritable maîtrise. Mais, « la principale faiblesse des blogs des journalistes burkinabè se trouve dans le manque d’originalité des billets », estime Boukari Ouédraogo. « Ceux qui tentent de s’adonner à la pratique se contentent de poster des articles déjà publiés dans leur journal ou des articles de leurs confrères », regrette-t-il.En plus, ils n’utilisent pas pleinement les réseaux sociaux pour la promotion de leurs articles. Conséquence : peu de commentaires sur les différents billets.

Un thème original et intéressant

Le jury était composé du Pr Serge Théophile Balima, du Dr Cyriaque Paré et du Dr Emile Pierre Baziomo. Il a reconnu l’originalité du thème et l’intérêt du sujet. Aussi, a-t-il noté les efforts de l’impétrant dans la rédaction et dans la présentation physique du document (texte aéré, cohérence dans la forme, choix judicieux des caractères et de la taille de la police…). Le document d’une centaine de pages a donc été jugé recevable, avec la mention bien. Ainsi donc, Boukari Ouédraogo est désormais titulaire d’une maîtrise en sciences et techniques de l’information et de la communication.

Mais avant d’y arriver, le jury n’a pas été avare en critiques en vue d’améliorer la version finale du document. Il est reproché au candidat, entre autres de faire souvent des dispersions, des confusions, quelques « infidélités » au sujet, la non clarification du rapport entre les conditions de travail des journalistes burkinabè et la création des blogs… Mais, le candidat a sans doute l’excuse de faire partie des premiers à explorer ce sujet. Donc, la documentation n’étant pas fournie, il lui était difficile de faire mieux. Et, le jury en a tenu compte.

Comme toute œuvre de pionnier, les difficultés n’ont pas manqué, selon l’impétrant. Elles ont pour noms : réticence de certains journalistes à répondre aux questionnaires, mauvais remplissage du questionnaire, indisponibilité des journalistes, insuffisance de littérature sur le thème concernant le cas spécifique du Burkina, insuffisance de moyens financiers, manque de matériel...

Moussa Diallo

Faso-tic.net

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