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Minata Koné, entrepreneur : « A la SOTRIA-B, nous ajoutons de la valeur à la valeur »

Publié le vendredi 14 mars 2014 à 17h49min

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De la documentaliste à l’industrielle, il n’y a pas qu’un pas. Et la directrice de la société de transformation industrielle de l’anacarde au Burkina Faso, Minata Koné, en était consciente. Convaincue de la citation selon laquelle : « Quand on veut, on peut », elle a cru en son projet d’implantation d’une usine de transformation de noix de cajou. Implantée à Banfora dans l’Ouest du Burkina avec une capacité de production de 2 tonnes par jour, elle emploie aujourd’hui près de 2000 personnes dont 90% de femmes.

Rien ne laissait présager qu’elle deviendrait une industrielle. Elle, une femme, une mère de famille qui est aujourd’hui patronne d’une usine de transformation de noix de cajou qui emploie 2000 personnes à Banfora. Au pays des hommes intègres, ces femmes entrepreneures sont rares et doivent être armées d’un courage absolu. Mme Koné Minata, depuis 2006, fait la fierté du Burkina sur plusieurs marchés internationaux, comme les USA. Cette ascension, elle la doit à sa mère qui, en 1992, lui offrait un terrain pour planter de la noix de cajou. Alors qu’elle est toujours en fonction au ministère de l’Agriculture, Minata attend d’avoir 15 ans de service. En 2003 elle crée la Société de transformation industrielle de l’anacarde au Burkina Faso (SOTRIA-B). Les activités démarreront concrètement en 2006 avec beaucoup de difficultés auxquelles Mme Koné nous confie avoir fait face, pour honorer le souhait de sa mère. Puisque, dit-elle : « Je n’avais jamais pensé à embrasser un tel domaine. Nous avons plusieurs fois tâtonné. De documentaliste à industrielle, le fossé est à mon sens, grand ».

La volonté et l’abnégation de cette femme sont pourtant fermes. De belles perspectives, de belles initiatives et l’appui de la famille lui sont favorables. « Les gens ont cru en moi et en mon projet », se souvient-elle encore. Aujourd’hui, malgré les turpitudes et les difficultés du monde des affaires, Mme Koné y est arrivée. Elle exporte les noix de cajou du Burkina sur le plus grand marché de consommation d’amandes qui est évidemment le marché américain. Les clients de la Sotria-b sont essentiellement américains avec un marché qui se porte à merveille, selon Minata Koné. Son usine a une capacité de production de 2 tonnes par jour. Avec les nouveaux équipements dont elle vient de s’équiper, elle compte produire environ 3000 tonnes cette année. « En 2013 nous avons travaillé avec un peu plus de 205 personnes dont 95 % de femmes. Cette année, nous allons augmenter la main-d’œuvre afin d’accroître notre capacité de production », dit-elle. En termes de production, en Afrique de l’Ouest, le Burkina n’est ni le premier, ni le dernier non plus. « Nous avons une production de 30 000 tonnes au Burkina. Après le Bénin avec 1000 000 tonnes, et la Côte d’Ivoire avec 500 000 tonnes. Nous dépassons juste de peu le Ghana mais attention, le Ghana peut aller loin », informe-t-elle. D’où son invite aux producteurs à redoubler d’efforts pour augmenter l’offre burkinabè.

Si je savais…, mais je ne regrette pas pour autant

Les produits de la Sotria-b sont destinés au marché international. A la question de savoir pourquoi un tel domaine et pas un autre, Mme Koné dira : « Si je savais que cela n’allait pas être aussi facile, j’allais faire autre chose. Mais il faut savoir remonter les pentes. Aussi, mon succès aujourd’hui répond au vouloir de ma mère que je ne peux cesser de remercier. Elle a véritablement joué son rôle de mère en me guidant sur la bonne voie ». Et voilà, l’œuvre de mme Koné et de ses deux enfants qui profite à plus d’une personne ; les producteurs, les femmes, les prestataires…. Minata Koné ne regrette alors pas son choix d’avoir embrassé la carrière de la transformation. Elle en est d’ailleurs fière. La Sotria-b est une entreprise qui a grandi avec des larmes, des nuits blanches que dame Koné ne peut oublier. La grosse contrainte reste le financement. Les financements viennent malheureusement, confie-t-elle, de l’extérieur avant d’ajouter : « Nous aurions voulu que ce soient les banques implantées au Burkina qui nous financent, mais elles nous demandent des garanties dont nous ne disposons pas. Sauf que paradoxalement, avec les petites garanties que nous avons, les partenaires extérieurs croient en nous et nous financent, et le fonds de garantie et le fonds de roulement ».

De la valeur à la valeur….comme l’alcool de la pomme de cajou

Les dérivés de la noix de cajou sont nombreux, d’après Mme Koné qui continue toujours à réfléchir sur comment en tirer davantage profit. Il faut bien noter que l’amande de cajou est un produit qui ne contient pas de cholestérol. La Sotria-b extrait donc le beurre de cajou qui peut servir de tartine ou être utilisé dans les sauces. Il y a aussi la farine qui est utilisée dans la pâtisserie et la glace, les tourteaux qui sont servent dans la cuisine. « Nous avons aussi travaillé avec un partenaire local qui produit du bandji. L’année dernière, il nous a produit l’alcool de la pomme de cajou », soutient mme Koné. A la Sotria-b, se plait-t-elle à dire, « nous ajoutons de la valeur à la valeur. Rien ne se perd, rien ne se jette. Nous avons seulement besoin de soutien ».

Encadré :

La SOTRIA-B est la première entreprise privée burkinabè à capitaux entièrement nationaux à exercer dans la transformation de la noix de cajou. Citoyenne et employant essentiellement des femmes, elle a organisé un mariage collectif de 60 couples. En son sein il y a une infirmerie, un espace pour garder les enfants des femmes employées, un appui en fournitures scolaires, l’ouverture d’un centre d’alphabétisation…

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 18 mars 2014 à 10:38, par Lefils En réponse à : Minata Koné, entrepreneur : « A la SOTRIA-B, nous ajoutons de la valeur à la valeur »

    Toutes mes félicitations à cette femme battante qui mérite d’être soutenue. Bassiératou KINDO (journaliste à l’EXPRESS du Faso), s’il est vrai que la SOTRIA-B emploie 2000 personnes, cela voudrait dire qu’elle est l’une des plus grandes entreprises du Burkina. Est-ce vraiment le cas ? ou serait ce une erreur de ta part ? A mon avis tu attires plutôt des ennuis à Mme Aminata Koné qu’à faire sa pub. Bon courage !

  • Le 18 mars 2014 à 10:52, par Lefils En réponse à : Minata Koné, entrepreneur : « A la SOTRIA-B, nous ajoutons de la valeur à la valeur »

    Toutes mes félicitations à cette femme battante qui mérite d’être soutenue. Bassiératou KINDO (journaliste à l’EXPRESS du Faso), s’il est vrai que la SOTRIA-B emploie 2000 personnes, cela voudrait dire qu’elle est l’une des plus grandes entreprises du Burkina. Est-ce vraiment le cas ? ou serait ce une erreur de ta part ? A mon avis tu attires plutôt des ennuis à Mme Minata Koné qu’à faire sa pub. Bon courage !

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