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Santé de la reproduction en milieu universitaire : L’ONIDS sensibilise à la cité des filles de Larlé

Publié le mardi 11 mars 2014 à 22h30min

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Santé de la reproduction en milieu universitaire : L’ONIDS sensibilise  à la cité des filles de Larlé

Les chiffres en matière de santé de la reproduction chez les jeunes filles font froid dans le dos. En effet, chaque année, 70 000 adolescentes dans le monde meurent des suites de complications de la grossesse et de l’accouchement (Rapport 2013 sur l’état de la population mondiale). Chaque année, 3,2 millions d’adolescentes subissent des avortements dangereux dont la plupart ont des conséquences irréversibles sur leur vie reproductive. A la cité des étudiantes de Larlé, l’on veut miser sur la bonne information pour prévenir ces drames à travers l’organisation, ce 8 mars 2014, d’une conférence sur la thématique de la santé de la reproduction.

Pour les filles de la cité universitaire de Larlé, à Ouagadougou, la journée du 8 mars 2014 a été une occasion d’apprendre sur la santé de la reproduction et la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH. Une occasion à elles offerte sur leur demande par l’Organisation pour de Nouvelles Initiatives de Développement et Santé (ONIDS). « Jeunesse et Santé sexuelle », tel est le thème de la communication développée par Souleymane Sidibé, statisticien de santé. Dans son exposé le communicateur a abordé entre autres les concepts de jeune et de la santé sexuelle, les enjeux de la santé sexuelle des jeunes ; leurs besoins, leurs droits et obligations, la législation. La période de l’adolescence/jeunesse est, selon Souleymane Sidibé, une phase de la vie où les jeunes sont particulièrement vulnérables aux risques de santé, surtout ceux liés à la sexualité et à la reproduction comme le SIDA, les grossesses non désirées, les avortements, les mariages et les naissances précoces, les infections sexuellement transmissibles.

Des chiffres parlants

Et les chiffres qu’il (le communicateur) avance sont parlants en ce qui concerne l’ampleur des problèmes auxquels sont confrontées les jeunes filles en matière de la santé de la reproduction. Quelque 19 % des jeunes femmes des pays en développement tombent enceintes avant l’âge de 18 ans. Dans ces pays, tous les ans, les filles de moins de 18 ans sont 7,3 millions à mettre un enfant au monde, et celles de moins de 15 ans, 2 millions. L’Afrique Sub-Saharienne reste la région la plus touchée au monde par le VIH avec 68% des personnes vivant avec le VIH et 72% des décès liées à l’infection en 2009 (UNAIDS, 2010) ». La situation, selon le conférencier, s’explique en grande partie par le fait que les adolescents de 10-24 ans (plus de 25% de la population d’Afrique sub-Saharienne) sont au cœur de l’épidémie avec 45% des nouvelles infections en 2007 (UNAIDS, 2008).

Face à cette situation qui interpelle beaucoup, selon la présidente de l’ONIDS Cécile Thiombiano/Yougbaré, le coordonnateur national de BURCASO, Ousmane Ouédraogo a exhorté les filles de la cité de Larlé à prendre leurs responsabilités, à toujours aller à la source de la bonne information, à ne pas se contenter des rumeurs mais à fréquenter les structures à même de leur offrir ces informations et à bien s’assumer. « Faites attention ! La vie est belle mais il faut y aller lentement et sûrement », leur -a-t-il conseillé.

Initiative appréciée par les bénéficiaires

A écouter les bénéficiaires de la présente causerie-débat c’est-à-dire les filles de la cité de Larlé, la rencontre a été très utile. « J’ai appris des choses sur la sexualité, sur la reproduction. Ces informations vont beaucoup me servir dans ma future vie de femme », confie A. Drabo. Et la déléguée de la cité universitaire, Awa Compaoré, de renchérir : « Cette conférence a été vraiment quelque chose de bien. La cellule féminine de Larlé avait vraiment besoin de ces informations. Quand bien même que nous sommes étudiantes, les informations que nous avions sur le sujet étaient erronées, d’autres étaient insuffisantes. Raison pour laquelle je trouve que ces informations qui sont venues apporter une certaine lumière sur la vie sexuelle et reproductive ont vraiment contribué à l’épanouissement des filles en ce jour de 8 mars ».

Pour la présidente de ONIDS Cécile Thiombiano, l’objectif, à savoir apporter des informations aux filles, est atteint : « Les filles nous ont exprimé un certain nombre de besoins dont ceux d’avoir des connaissances sur des thématiques de santé en général et sur celles relatives à la santé sexuelle et reproductive en particulier. Pour un début, nous avons proposé dans le cadre du 8 mars, comme c’est une journée dédiée aux femmes, de venir échanger avec elles pour qu’elles ne fassent pas seulement de cette journée une journée de fête mais aussi une journée de réflexion. Nous pensons que l’information est passée, on a essayé de sonder un peu pour voir si le message est passé. Donc, pour nous, l’objectif est atteint. Bien sûr, il reste encore d’autres besoins des filles à couvrir comme des informations spécifiques sur chaque méthode de contraception. Et là, nous avons pris l’engagement de revenir avec une spécialiste de la santé, notamment une sage-femme pour les aider à avoir toutes les informations ». Et la déléguée des filles de préciser : « Nos besoins pour le futur, c’est d’avoir d’autres communications sur le VIH même, puisque on entend parler d’un remède qui a été découvert par les Américains et qui soignerait le VIH. On aimerait donc avoir des informations précises sur le VIH. On aimerait également avoir des informations précises sur les méthodes contraceptives ».

Grégoire B. BAZIE

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