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Diplomatie parlementaire en Afrique : A l’ère des défis transfrontaliers

Publié le dimanche 9 mars 2014 à 23h25min

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Diplomatie parlementaire en Afrique : A l’ère des défis transfrontaliers

La cérémonie d’ouverture de la première session ordinaire 2014 a connu, le 5 mars 2014, la présence du président de l’Assemblée nationale de la Guinée Conakry et du président de la Représentation nationale du Mali. Etaient aussi présents, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale du Togo, et le 3è vice-président du parlement tchadien. Toutes ces personnalités ont plaidé pour une diplomatie parlementaire plus dynamique face à des défis qui, de toute évidence, ne peuvent véritablement être relevés par une seule entité étatique.

En rappel, c’est le 13 janvier 2014 que Claude Kory Kondiano, a été élu président de l’Assemblée nationale – la troisième législature - de Guinée Conakry. Une législature faisant suite aux élections législatives du 28 septembre 2013. Et devant ses collègues burkinabè, M. Kondiano a dépeint « l’excellence des relations » entre son pays et le nôtre, notamment dans le contexte de l’ère Dadis Camara jusqu’au retour de la légalité constitutionnelle avec l’élection d’Alpha Condé. Un contexte qui a été marqué par la signature le 10 janvier 2010, d’un accord – dit accord de Ouaga - entre les différents protagonistes dans la crise politique qu’a connue la Guinée après le 22 décembre 2008, jour de la mort du président Lansana Conté.

A l’hémicycle du Burkina ce 5 mars 2014, le patron de la nouvelle législature guinéenne – une législature dont l’ouverture de la première session ordinaire est annoncée pour le 5 avril 2014 - a émis le vœu « que cette occasion (cérémonie du jour, ndlr) soit le point de départ de l’établissement de relations sincères et durables entre nos parlements respectifs ». Dans ce sens, il a annoncé vouloir profiter de sa présence dans la capitale burkinabè « pour poser les jalons d’une meilleure coopération parlementaire au triple plan bilatéral, sous régional et universelle ». Pour lui en effet, les parlements africains doivent aller au-delà des simples dénonciations pour engager de véritables actions communes. Ce qui, espère-t-il, permettra de contrer l’insécurité transfrontière, le trafic de faux médicaments et de drogue.

Même son de cloche du côté de son homologue malien, Issaka Sidibé, élu le 22 janvier 2014 aux destinées de l’institution détentrice du pouvoir législatif. Car, précise-t-il, « la situation vécue par le Mali pose la problématique de la sécurité de nos frontières et de la capacité de nos forces de sécurité et de défense d’assurer la sécurité de nos populations ». Elle pose aussi, selon lui, la question de l’indispensable conjugaison des efforts au sein de nos regroupements régionaux et sous régionaux face aux menaces terroristes. D’où son invite à l’endroit de la Représentation nationale du Burkina, à plus de dynamisme dans la coopération avec son institution.

Le député Komi Sélom Klassou, 1er vice-président de l’Assemblée nationale du Togo, ne demande pas autre chose lorsqu’il clame pour « un véritable socle de concertation dynamique » entre parlements. Ce qui, à tout le moins, permet de préserver les liens séculaires de fraternité qui unissent nos peuples séparés par des frontières issues des partages territoriaux entre colons. Son appel à lui, c’est celui pour une diplomatie parlementaire plus active. Dans ce sens, promet M. Klassou, « Le parlement burkinabè peut compter sur le soutien de celui du Togo pour toute initiative visant à contribuer à une meilleure intégration de nos peuples ».

Quant au tchadien Aba Djouassab Koi, 3è vice-président de l’Assemblée nationale du Tchad, s’associant ses pairs du continent, a lancé « Nous parlementaires, nous devons mutualiser nos réflexions et nos efforts face aux défis politiques, sécuritaires, économiques, sociaux et culturels ». Et de préciser, « Nous devons nous préoccuper de ce qui concerne la réduction de la pauvreté, la lutte contre la désertification et l’adaptation aux changements climatiques ».

Dans ce sens, il est impérieux, selon lui, que les parlements africains s’investissent résolument dans le partage de vision et d’expériences pour une Afrique véritablement libérée, digne et unie. Déjà, le député tchadien dit voir en l’expérience de la Représentation nationale du pays des Hommes intègres en matière d’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour plus de transparence dans la gouvernance parlementaire, une source d’inspiration. En effet, l’Assemblée nationale du Burkina, en plus de son ouverture majeure à la presse, de la reconstruction de son site web, de la production de bulletins parlementaires, a doté les députés en Ipad. Toutes choses qui semblent particulièrement intéresser l’Assemblée nationale du Tchad - nouvellement logée dans son siège flambant neuf - dans le cadre de ce que le député Aba Djouassab Koi a qualifié de nouveau départ pour les relations tchado-burkinabè à travers les parlements.

Fulbert Paré

Lefaso.net

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