Les commerçants au terme de leur assemblée générale ont décidé d’organiser une "journée ville morte", le vendredi 4 février 2005 pour exiger la réhabilitation du marché Rood Woko. Une idée que le directeur général de la maîtrise d’ouvrage pour la construction et la réhabilitation d’infrastructures marchandes à Ouagadougou (Morimo) M. Gilbert Sedgo bat en brèche. Car dit-il, Rood Woko, loin d’être mis aux oubliettes, constitue une préoccupation majeure du gouvernement burkinabé.

Il en veut pour preuve les rencontres du 11 janvier et du 1er février derniers entre les responsables du ministère du Commerce et les commerçants. Lesquelles rencontres auraient permis aux délégués des commerçants d’affirmer que leur mouvement était suscité par les inquiétudes de leurs bases concernant la réhabilitation effective du grand marché.

Aussi, M. Sedgo a tenu à donner des prévisions afin d’éviter "toutes agitations". "Nous pensons que l’information n’a pas passé ou qu’elle a été tronquée à souhait" a-t-il martelé. Les dispositions ont été prises par le gouvernement, dans ce sens. En plus de réhabiliter le grand marché, un nouveau marché sera construit à Nonsin au secteur 19 de Ouagadougou. ces réalisations nécessitent un investissement de plus de 5 milliards FCFA dont 2 ont été déjà prévus par le budget 2005. Reste donc à mobiliser 3 milliards FCFA. Des études techniques approfondies ont été menées pour la réalisation de ces travaux.

Gilbert Sedgo a par ailleurs rassuré que "la maîtrise d’ouvrage sera appuyée dans sa mission par un comité technique interministériel et deux représentants des commerçants de Rood Woko en qualité d’observateurs". Concernant la construction du marché de Nonsin, il a souligné que des démarches sont entreprises auprès des partenaires au développement pour le financement.

Au regard des études techniques déjà effectuées, M. Sedgo est convaincu que les travaux débuteront très prochainement pour une durée de 18 mois à 2 ans. Car dit-il, la réhabilitation et construction d’infrastructures marchandes est un travail complexe et coûteux qui nécessite de prendre le temps qu’il faut en vue de les réaliser dans les règles de l’art.

Toutes choses qui permettront d’éviter un second "mardi noir" (entendez le 27 mai 2003). Le grand marché avait une capacité de 2500 places disponibles. Or, au moment de l’incendie de mai 2003 environ 8 000 commerçants y étaient installés. C’est pourquoi, M. Sedgo de la Morimo pense que la construction de marché de Nonsin permettra de désengorger le marché central. Interrogé sur une éventuelle privatisation du grand marché après sa réhabilitation, le directeur général de la Morimo affirmera qu’il est "impossible de vendre le poumon économique de la ville de Ouagadougou".

D’où, il invite les commerçants à être des acteurs et des partenaires pour la réhabilitation des infrastructures marchandes de la ville de Simon. Ceci d’autant plus que l’ambition est d’offrir aux Ouagalais des infrastructures modernes et mieux adaptées aux besoins. Un projet dont l’atteinte est subordonnée à la paix et la concorde.

Nadoun Saturnin COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)
Sidwaya