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Chantiers de barrages : des entreprises passibles de sanctions

Publié le mercredi 2 février 2005 à 07h57min

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Les chantiers des ouvrages de mobilisation d’eau de Lorgho et de Zanré, deux localités relevant de Diabo, dans la province du Gourma, ont été visités le 29 janvier 2005 par l’équipe technique du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, conduite par son secrétaire général, Ibrahima Kaboré.

A la fin de la tournée, une appréciation globale des chantiers a été faite.

Le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques a démarré l’année 2005 en trombe. C’est le moins qu’on puisse dire avec les visites de ses chantiers de barrage s’inscrivant dans le cadre du programme biennal eau 2004-2005.

En effet, au cours du mois de janvier dernier, le secrétaire général dudit département, accompagné de ses collaborateurs techniques, a parcouru 16 chantiers d’ouvrages de mobilisation d’eau, répartis dans 12 provinces. L’objectif, rappelons-le, est d’établir un bilan à mi-chemin du programme biennal eau 2004-2005.

Cette tournée, qui a débuté le 18 janvier, a pris fin le 29 du même mois avec la visite des chantiers des barrages de Lorgho et de Zanré, deux localités relevant du département de Diabo, dans la province du Gourma. Les travaux de tous ces ouvrages ont été lancés le 27 mars 2004 par le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo.

Globalement, le constat de la tournée d’inspection du 29 janvier 2005 était désolant. Pour cause, à Lorgho, l’entreprise COGECI-TP de Dieudonné Tapsoba, attributaire du marché dont les travaux consistent en une réhabilitation du barrage hydroagricole d’un montant de 197 675 070 FCFA, avec un délai de six (6) mois hors hivernage, était à la date du passage des hommes de Salif Diallo, à 7% de taux d’exécution. Sur le site, les discussions entre l’équipe d’inspection et l’entrepreneur étaient des plus chaudes.

Le S.G. du ministère, comme le directeur général de l’Hydraulique agricole, n’a pu s’empêcher de hausser le ton, tant l’entrepreneur tenait coûte que coûte à démontrer à ces derniers qu’il n’était pas hors des délais avec le taux de 7%.

Notons que c’est la même COGECI-TP qui a la charge de l’exécution des travaux du barrage de Rollo, où, son premier responsable étant absent, son conseil ignorant peut-être qu’il n’avait pas affaire à des novices dans le domaine a vainement tenté de le défendre.

Le second chantier visité le 29 janvier 2005 était celui de Zanré, dont le premier attributaire du marché, d’un coût de 545 253 816 FCFA, s’est vu résilié le contrat pour retard, au profit de l’entreprise EROH, qui est actuellement au stade de la procédure administrative.

C’est donc dire que depuis le lancement officiel des travaux le 29 janvier dernier, rien n’a été fait sur le site. A quand le premier coup de bulldozer pour mettre en confiance la population de Zanré, à laquelle on donne l’impression de faire subir le supplice de tantale ? En tout cas, les autorités ont fait pression sur l’entreprise pour que les travaux commencent le plus tôt possible.

Des entrepreneurs cupides

Au total, 16 chantiers ont été visités par les hommes de Salif Diallo, du 18 au 29 janvier 2005. 44% de ces chantiers ne sont pas satisfaisants, selon le S.G., car le taux d’exécution oscille entre 0 et 10% ; le reste est estimé à 25%, et quelque deux chantiers, entre 65 et 70%.

De son point de vue, la situation est inquiétante, d’autant plus que le travail dans le domaine de l’hydraulique est tributaire des saisons. D’ici deux mois, explique-t-il, les travaux risquent d’être arrêtés à cause des pluies. Ce qui, conclut-il, fera accentuer les retards et hypothéquer ainsi le respect des engagements pris pour la biennale eau.

Pour le S.G., c’est l’inorganisation sur le terrain, mais aussi la cupidité de certains entrepreneurs qui justifient ces retards. Le plus souvent, des entreprises prennent plusieurs chantiers à la fois sans pour autant disposer ni de l’équipement ni du personnel nécessaires pour les exécuter.

C’est là un problème sérieux et national qui, de l’avis de M. Kaboré, mérite une réflexion globale pour y trouver des solutions. A la question de savoir si les entreprises attributaires reçoivent les fonds nécessaires pour l’exécution de leurs travaux, M. Kaboré est affirmatif.

Toutes les entreprises dont les travaux n’avancent pas, précise-t-il, sont celles-là mêmes qui sont passées au moins deux fois à la caisse. COGECI-TP par exemple a déjà reçu deux décomptes sur le barrage de Rollo. Cependant, celles qui réalisent les meilleurs taux d’exécution travaillent jusque-là sur fonds propres.

Hamidou Ouédraogo
L’Observateur

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