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Maxime Lomboza Koné : « la meilleure manière de gérer un conflit, c’est d’éviter qu’il s’éclate ! »

Publié le mercredi 26 février 2014 à 04h59min

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  Maxime Lomboza Koné : « la meilleure manière de gérer un conflit, c’est d’éviter qu’il s’éclate ! »

Dissident de l’ANEB au cours des années 1990 et membre fondateur de l’Union nationale des étudiants du Faso (UNEF), Maxime Koné est aujourd’hui le président de l’association des présidents des conseils régionaux du Burkina. A la tête du conseil régional de la Boucle du Mouhoun, l’homme a bien voulu nous accorder une interview au cours de son séjour à Bobo-Dioulasso. Interview dans laquelle, Maxime Koné évoque entre autres la situation nationale et ses liens avec l’UNEF, syndicat estudiantin qu’il a contribué à mettre en place.

Lefaso.net : L’actualité au Burkina c’est la médiation que tente Jean-Baptiste Ouédraogo et d’autres sages pour concilier les positions entre l’opposition et la majorité. Etes-vous confiant quant à l’issue de cette médiation ?

Maxime Koné : Je dirai de prime abord qu’aucune initiative n’est de trop quand il y a une menace à la demeure. Nous souhaitons que cette médiation puisse aboutir à un rapprochement des positions. Pour moi, la meilleure manière de gérer un conflit c’est d’éviter qu’il s’éclate. La médiation est une initiative qui amène déjà les protagonistes autour d’une même table. Ce qui est fort louable. Nous osons croire que toutes les forces politiques ont cette conviction que ce pays doit rester stable. Qu’il doit y avoir la cohésion sociale pour qu’on puisse se développer. Nous espérons donc une issue heureuse à tous les acteurs. C’est en cela que nous allons construire une démocratie heureuse à travers des compromis.

Lefaso.net : D’aucuns prédisent des lendemains assez difficiles pour le Burkina après 2015. Etes-vous de cet avis ?

Maxime Koné : On ne souhaite jamais le malheur pour son pays. Si on aime bien sûr son pays. Nous vivons des moments difficiles qui sont inhérents à la vie d’une démocratie dans toutes les nations. Il ne faut pas que les positions se cristallisent autour des questions qui ne sont pas de nature à apporter un plus au développement de notre pays. Historiquement, les burkinabè ont toujours su puiser sur des ressorts quand la paix est menacée. En tout cas, à écouter les uns et les autres je ne pense pas que le souhait de quelqu’un est de voir le Burkina basculer dans l’instabilité. Nous sommes un pays très pauvre qui est parti de très loin, nous devrions donc savoir garder nos acquis et non les détruire. On doit surtout mettre en avant l’intérêt supérieur de la nation.

Lefaso.net : On sait que les questions qui fâchent ce sont entre autres les velléités de modification de l’article 37 ou encore de rallongement du mandat de Blaise Compaoré au-delà de 2015. Etes-vous pour ou contre ces idées ?

Maxime Koné : C’est des questions qui me dépassent. Je pense que ces questions doivent être débattues à un certain niveau. Mais je suis partant pour un compromis.

Lefaso.net : Vous avez eu à parler de compromis. Quels sens donnez-vous à ce mot ?

Maxime Koné : Il faut que les acteurs politiques sachent que nous ne sommes pas à un jeu de somme nulle ou les gains des uns équivalent aux pertes des autres. Le compromis veut dire que chacun doit pouvoir faire des concessions. On doit trouver le juste milieu à travers un compromis historique. Quand on part à une négociation il faut nécessairement éviter le radicalisme. Je ne doute pas que les acteurs vont arriver à ce compromis pour une fois de plus sauvegarder l’essentiel.

Lefaso.net : Votre appréciation sur les vagues de démissions au CDP ?

Maxime Koné : Il n’y a pas de commentaire particulier à faire. Nous sommes en démocratie, chacun à ses convictions, chacun à sa ligne de conduite. Je n’ai pas à porter un jugement par rapport aux comportements des citoyens. Chacun est libre.

Lefaso.net : A l’Université de Ouagadougou Maxime Koné est connu pour être un des célèbres dissidents de l’ANEB et membre fondateur de l’UNEF. Quel est actuellement votre lien avec l’UNEF ?

Maxime Koné : Chacun à jouer sa partition à un certain moment de l’histoire de l’Université de Ouagadougou. Aujourd’hui, ce n’est plus mon rôle de tirer sur les ficelles. Moi j’ai d’autres chantiers notamment le développement de ma région.

Lefaso.net : Assignez-vous qu’il n’y a plus de lien entre vous et votre syndicat, l’UNEF ?

Maxime Koné : Faite votre conclusion.

Lefaso.net : En tant que président de la boucle du Mouhoun quelles sont les perspectives de développement dans cette région du Burkina ?

Maxime Koné : La boucle du Mouhoun bouge. Aujourd’hui plus que jamais il y a un sursaut collectif. Les fils et les filles qui se mobilisent autour de la région. Progressivement, il y a aussi les fondamentaux du développement qui sont en train de se mettre en place. Nous avons un capital humain extraordinaire et des potentialités naturelles énormes. Il n’y a pas de raisons que la région ne décolle pas. En plus, avec l’organisation de la fête nationale, la région doit pouvoir aller de l’avant. Nous sommes fiers de cette région que nous sommes en train de construire.

Interview réalisée par Ousséni BANCE

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