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Une leçon de fraternité donnée à Rome

Publié le mercredi 26 février 2014 à 04h59min

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Une leçon de fraternité donnée à Rome

Ça y est, les derniers pèlerins venus à Rome pour entourer le Cardinal Philippe OUEDRAOGO de leurs prières et de leur soutiens, ont pris l’avion ce matin du 25 février 2014, pour regagner la terre natale du Faso. Pour rappel, ils ont fait partie d’un groupe composé de personnes venues directement du pays, mais aussi de compatriotes vivant en occident. Dieu qui sait parler au cœur des hommes, pourra certainement leur révéler le message fort laissé par les pèlerins Burkinabé au monde entier.

La religion ne saurait diviser les hommes

La présence de la délégation officielle aux côtés du cardinal lors de la cérémonie du consistoire est éloquente à ce propos. Le ministre d’Etat et ministre des affaires étrangères qui représentait le président du Faso était le premier témoin de la présence des Burkinabé dans la géante basilique Saint Pierre, où s’est déroulé l’événement qui donnait au Burkina son deuxième cardinal. Assis pieusement juste derrière le cardinal qui attendait l’appel du Pape pour répondre oui, il était là comme pour dire au cardinal, "allez-y, le Burkina est avec vous".

Fidèle musulman, le ministre d’Etat n’a pas considéré antagonique, sa participation par une présence physique, à cette célébration, ainsi qu’à toutes les rencontres qui s’en sont suivies et qui ont ponctué la participation des Burkinabé au pèlerinage à Rome. Nous le savons, il n’est pas venu en pèlerin, mais pour encourager le cardinal et les pèlerins. Nous pourrons estimer qu’il n’est pas venu prier au sens premier du terme, mais qu’il est venu partager une valeur commune aux hommes, la religion, pour autant qu’un des sens de la religion veut qu’elle serve à relier l’homme à Dieu. Il est venu attester qu’effectuer un pèlerinage à la Mecque ne voue pas aux anathèmes celui qui fait un pèlerinage ailleurs. Il est venu confirmer qu’on peut partager la même table autour d’un repas où les uns se délectent du champagne et les autres de pure et doux jus de fruit béni par un cardinal.

Est-il superflu de mentionner que parmi la presque double centaine des Burkinabé qui était présente à Rome, celui qui porte le prénom Djibril en hébreux Gabriel, est l’un des rares qui ont eu la grande joie de saluer le Pape et d’échanger quelques mots avec lui ? Il est venu dire au monde qu’un musulman peut avoir un frère chrétien, et que "son cardinal" à lui en est une illustration parfaite, lui qui est issu d’une famille qui vit au quotidien cette réalité. Il est venu annoncer au monde entier que la femme n’est nullement assujettie à la croyance religieuse de son époux et vice versa. Il ne se contente pas de le professer, il le vit concrètement ! Il a proclamé par sa participation aux célébrations vaticanes, ce que les Burkinabé vivent chez eux, la tolérance religieuse que la composition du groupe des pèlerins a d’ailleurs reflétée.

L’honneur fait à toute une nation.

En dépit de la réalité de la vie chère, bien des participants ont consenti à mordre sur leur denier épargné, pour être de la partie de Rome. Venus d’un peu partout des régions du Faso, chrétiens catholiques en majorité mais aussi musulmans...ils ont compris que l’honneur fait au cardinal Philippe est celui de tous les Burkinabé. Ils ont fait flotter le drapeau Burkinabé au Vatican et dans les rues de Rome. L’émotion était au rendez-vous après le consistoire et la messe d’action de grâce des cardinaux autour du Pape. On croirait que parmi les délégations accourues à Rome, les Burkinabé comptaient parmi les plus nombreux. Quid de cette messe sur la tombe de Saint Pierre ? Là, c’est encore tous et ensemble qu’autour de leurs pères évêques, ils ont pris part à la célébration eucharistique présidée par le cardinal. Dans un profond recueillement, ils ont confié leur êtres, les leurs et bien sûr le Burkina Faso pour lequel ils ont demandé la paix, la justice et l’unité.

Les prochaines étapes

Après avoir montré loin de leur terre cette unité, les pèlerins veulent prolonger cette démarche de foi et d’expression du respect des différences. Dès le 27 février à 17h50 à l’aéroport international de Ouagadougou, cela se vérifiera par l’accueil qui sera réservé au cardinal lors de son retour de Rome. Il faudra que le monde voie que les media africains et burkinabè en particulier ne diffusent pas que des scènes de crise et de division, mais qu’elles savent présenter aux hommes épris de paix, aux croyants qui se respectent, quelque chose de semblable à ce qu’avait dit Antoine de Saint Exupéry, nos différences dans les voies d’accès à Dieu, loin de nous diviser, nous enrichissent. Il ne reste plus qu’à sortir massivement pour manifester notre joie, en attendant le rendez-vous de Yagma pour un hommage national au pied de la Reine protectrice du Burkina. Dieu protège le Burkina.

Abbé Joseph Kinda
Conférence Episcopale Burkina Niger

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Vos commentaires

  • Le 25 février 2014 à 16:12, par POnto21 En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Que dieu béni Djibrill Bassolé pour son travail en 2015 !

  • Le 25 février 2014 à 16:39 En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Je suis musulman mais je me rejouis énormement. Bon vent au nouveau cardinal et paix pour le burkina faso.

  • Le 25 février 2014 à 16:40, par Céphas En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Djibrill est Unique en son genre. ce qu’il fait ne m’étonne pas. Avec Djibrill les Hommes sont égaux en religion, en culture, en droit. Il n’y a ni petit ni grand, ni pauvre, ni riche chez lui. C’est l’exemple de la loyauté, de la responsabilité, de l’exemple. Aucun mot n’est placé au hasard chez ce Haut Cadre. Il n’est pas dans le langage de Va-en - guerre. On peut l’aimer comme on peut le détester mais c’est un exemple à suivre. d’ailleurs c’est "Dieu qui lui a donné" comme son Prénom lyélé le dit : Yipènè.

    • Le 26 février 2014 à 01:45, par Nyansi le vendu En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

      Je dois avouer que j’admire très fortement ce monsieur malgré nos différences idéologiques. En plus de son intelligence incommensurable, je le trouve humble et hyper professionnelle. Que dire de son indépendance d’esprit, waou ! Quand bien il nous faisait matter par l’officier Julie Hyacinthe Somda pendant la crise Norbert Zongo, j’avais néanmoins de l’admiration pour lui. Il n’est pas du tout arrogant, et il ne personnalise rien dans ce qu’il fait. Vraiment que Dieu bénisse Djibril. J’espère qu’il aura la présence d’esprit d’écrire un livre, un mémoire pour service la postérité.

  • Le 25 février 2014 à 16:56, par Conscience du Faso En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Voilà un grand homme qui peut bien remplacer le président Compaoré et diriger convenabement notre cher Faso. Mais je ne comprends pas pourquoi, au lieu de dire à la nation qu’il ne sera pas candidat comme l’interdit la constitution afin que Mr Bassolet ou Mr Kadré Désiré Ouédrago ou autre parsonalité du CDP se positionne pour novembre 2015, le président Compaoré préfère nous voir nous agiter. En tout cas si ces deux personalités du CDP étaient candidats, cela fera du bien à notre cher Faso pour l’approfondissement de notre démocratie. C’est vrai que ce n’est pas sûr que le gourounsi acceptera d’être candidat, comme le pouvoir n’interèsse pas cette ethnie. Mais ce qui est sûr, l’autre, lui va accepter car le pouvoir est dans leur sang.

  • Le 25 février 2014 à 16:58, par Eugène En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    C’est véritablement une belle leçon de fraternité. qui que nous soyons, quelque soit notre religion, nous sommes tous des créatures de Dieu et DIEU est AMOUR. Aimons tout simplement ce que DIEU a crée. Vive le dialogue inter religieux pour que vive la paix dans notre chère patrie. Puisse les politiciens mettre DIEU dans tout ce qu’ils font.

  • Le 25 février 2014 à 17:06, par Claudine de Saint Albert Le Grand En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Pour cet homme si humble, si effacé JE BÉNIS LE SEIGNEUR. Qu’Il continue l’oeuvre qu’il a commencé en notre cardinal Philippe et que ses prières pour le Burkina Faso soient exaucées : car nous le savons, ses premières prières sont et seront toujours pour son pays. LOUE SOIT JESUS CHRIST. Avec Philipe Duc In Altum

  • Le 25 février 2014 à 17:20, par M2Piste En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Toutes mes félicitations au Cardinal. Tu honores l’église catholique du Burkina.
    Mais nous restons vigilant quant aux approches de Blaise. Partout, on voit Dibril Bassolé (mon parent) à coté du Cardinal. Blaise soit réassuré,l’église catholique n’as pas deux bouches. Elle a déjà sa position c’est fini. Il aura des messes d’action de grâces pour toi.
    Cardinal, nous t’attendons à l’aéroport avec bcp de joie.
    Encore félicitation

  • Le 25 février 2014 à 18:04, par zongo d’Ottawa En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Bel exemple de tolérance religieuse.je ne suis pas étonné de la présence de Djibrill Bassole à Rome pour l’élévation de Philippe Ouédraogo à la pourpre cardinalice
    Bien qu’étant fervent musulman,son épouse est chrétienne.
    Toutes mes félicitations au nouveau cardinal

    • Le 25 février 2014 à 20:39, par yako En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

      Ne politisons pas tout là mon cher Zongo,Mr Bassolé ministre des AE fait son job puisqu’ un Burkinabè est élevé au rang de cardinal ce n’est pas la nommination d’un haut fonctionnaire mais plutot le réprésentant d’une des composante essentielles de la communauté nationale.Donc de x cette nommination c’est tout un pays qui est honoré soit la 1ère église du Burkina.
      Par ailleurs,à qlq chose malheur est bon.Le 11 septembre et ses conséquences montrent bien les limites de la laicite militante de l,état Jacobin puisque la conception ethnique de nos nations s’en trouve dépassée laissant donc la place aux grandes communautés de foi au tour desquelles nos nations sont entain de se former.Le role du politique c’est d’anticiper l’évènement.

    • Le 26 février 2014 à 08:18, par le citoyen En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

      Toutes mes vives félicitations au Cardinal Philippe OUEDRAOGO

  • Le 25 février 2014 à 20:53, par jah bless En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Félicitation à ce fils du pays des hommes intègres reconnu par l’une des plus grande et respectable institution humaine : l’église catholique romaine. Qu’il réussisse dans cette mission pour le bonheur de l’humanité toute entière. La présence de Djibril est à saluer. Lui aussi est un homme plein de valeurs positives. Je ne partage pas les visions politiques de son camp (peut être jeune que je suis ne le connais pas assez) mais c’est travailleur et un homme charismatique. Tout ce qu’il fait, il le fait bien avec conviction et il assume en Homme ce qu’il avance et très rarement ne se dédît sous la pression. C’est l’un des seuls ministres qui travaillent vraiment pour le Faso (son accident à Istanbul en témoigne).

  • Le 26 février 2014 à 03:22, par Ralph En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    I ’m very proud of the new cardinal of Burkina Faso he’s a Man of peace so we need those can A people in Burkina Faso god bless you cardinal

  • Le 26 février 2014 à 06:34, par anta En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Je ne doute pas des qualités de cet homme.Il peut bien remplacer Blaise, mais s’il le laisse transparaître, Blaise va le détruire. Et puis malheureusement, c’est un militaire:on ne veut palus de militaire à Kosyam.Et puis il faut qu’il quitte la secte satanique des Franc-maçons.

  • Le 26 février 2014 à 08:48, par LoiseauDeMinerve En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Monsieur l’AB Jokinda,
    je ne voudrais pas faire de la polémique seulement relever ce qui suit : objectivement, faut pas se voiler la face, les problèmes religieux existent ; il suffit d’ouvrir les yeux, d’écouter ( nuisances sonores, réunions sonores à toutes heures, crachats ...). Ce qui est admirable et louable c’est qu’on se tolère dans l’ensemble. Ce qui est grave pourtant c’est l’immixtion du politique dans la religion pour les besoins de la cause. Question pour comprendre : Quelle était la qualité de la représentation de l’Argentine au sacre de Sa Sainteté François Ier ? Dans ce genre de situation toute personne normale peut y être à titre privé ou autre si c’est la solidarité qui est ainsi exprimée et rien d’autre. Or que ne voit-on ? de grandes sommités de l’Etat se déplacent dans des antres de gourous religieux à la faveur de cérémonies, non pas pour partager la ferveur commune, mais pour apporter un message ou des salutations de mentors, etc. etc. La présence d’un politique se révèle à 95% être un colis piégé. Excellente journée !

    • Le 26 février 2014 à 15:50, par Era En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

      Les éternels insatisfaits ! Si le gouvernement ne s’était pas fait représenter,ça allait créer la polémique. Il se fait représenter aussi c’est un problème !

  • Le 26 février 2014 à 09:17, par Zine En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Felicitation au nouveau cardinal, c’est une fierté pour notre pays.
    Je voudrais également rendre hommage à Monsieur Djibril Bassolé qui est un homme aux qualités exceptionnelles. Je suis convaincu que dans le silence, il mettra toute son énergie au service de la paix au Burkina Faso qu’il aime tant. Longue vie à ces 02 illustres personnalités du Burkina Faso.

  • Le 26 février 2014 à 09:55, par Adams En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Moi, je n’apprécie pas bcp la récupération que fait nos autorités de ces grands événements. Le Cardinal Philippe Ouédraogo a acquis son statut parce qu’il a servi dignement l’église et les catholiques sans implication du pouvoir. Quand bien même on a voulu avec l’affaire du sénat le détourner de sa dignité et sa proximité envers les pauvres. L’état n’a pas a aller se présenter làba, comme si il n’a pas lui même voulu corrompre moralement cette homme de grande foi !
    Cette présence cache effectivement un PIÈGE et une RECUPERATION du pouvoir envers l’église ; Evèques du burkina, ouvrez bien l’œil.
    Franchement on avait pas besoin de cette présence. C’est la mouche dans la soupe...

  • Le 26 février 2014 à 11:56, par Wendyam 6 En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Felllicitations mon cardinal. Que dieu vous élève d’avantage et vous donne toujours sa force pour continuer sa mission. God bless you

    • Le 26 février 2014 à 15:10, par Angèle En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

      bonjour et félicitation Imminence, que l’homélie prononcé par le Saint Père le 23 février 2014 vous aider à paitre les brebis du burkina.

  • Le 26 février 2014 à 12:37, par Sole En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    La religion ne divise pas comme non plus divise l’amour que le Dieu nous a à tous les hommes et toutes les femmes. Nous sommes les hommes qui nous provoquons la division à cause de nos désirs ardents de pouvoir et un domaine.

  • Le 26 février 2014 à 12:43, par observateur En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Bof qu’on soit cardinal ,évèque ; pasteur ou iman c’est celui qui a un coeur pieu qui est grand devant DIEU . Tous ces titres ne sont pas une passerelle pour la vie future mais c’est notre foi en DIEU accompagné de nos actions qui nous feront entrer au paradis.

  • Le 27 février 2014 à 11:39, par VALEUR En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Dieu ne choisit n’importe qui pour être envoyé.Qu’il protège et guide les pas notre notre cardinal.

  • Le 27 février 2014 à 11:40, par VALEUR En réponse à : Une leçon de fraternité donnée à Rome

    Dieu ne choisit n’importe qui pour être envoyé.Qu’il protège et guide les pas notre notre cardinal.

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