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Burkina Faso : les retombés de la coopération japonaise

Publié le vendredi 21 février 2014 à 01h01min

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Burkina Faso : les retombés de la coopération japonaise

La coopération entre le Burkina et le Japon a des retombés. Si elle ne profite pas directement au gouvernement, elle appuie les populations à la base dans diverses activités. Les 12 et 13 février derniers, l’Ambassade du Japon au Burkina a organisé une caravane de presse sur plusieurs sites à Ziniaré et à l’intérieur de la ville de Ouagadougou. Visite !

Visite à pas de course ! C’est ainsi que l’on peut qualifier la sortie des journalistes burkinabè à la découverte des projets du Japon au Burkina Faso. Partis de Ouagadougou, ils ont marqué une escale à l’école primaire de l’ENEP (Ecole nationale des enseignants du primaire) pour constater de visu le travail d’une volontaire japonaise. Arrivée il y a environ un an au Pays des Hommes intègres, Ukaji Noriko, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, apporte une nouvelle méthode pédagogique aux élèves de cette école. « Sa technique consiste à faciliter la compréhension de la leçon aux élèves par l’usage d’objets. On leur apprend aussi à en fabriquer ce qui fait qu’ils retiennent facilement les enseignements », s’est réjouie la directrice de l’école. Après avoir bénéficié de facilités d’intégration, Ukaji Noriko a pris du plaisir à se présenter aux visiteurs en mooré, une langue nationale. Elle s’appelle désormais Fatoumata Ouédraogo.

Quinze minutes de découverte des activités de Ukaji Noriko et le cap est mis sur la ville de Ziniaré, chef-lieu de la région du Plateau Central. Dans cette localité située à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou, une association apporte de l’aide aux enfants sourds. Grâce à une école créée en 2002 mais reconnue en 2010 par l’Etat burkinabè, elle accueille pour un enseignement général des enfants sourds et entendant de 6 à 20 ans. Pilotée par Aimé Sawadogo, l’école compte actuellement 93 élèves dont 52 garçons et 41 filles, 32 entendant et 71 sourds. Ils suivent une formation inclusive. Doté des deux régimes, les externes sont astreints à payer la somme de 15 000 FCFA et les internes, 80 000 FCFA tout compris. Ils font également la menuiserie et la soudure. « Nous avons créé cette école parce que nous remarquons que les personnes frappées de surdité n’ont pas accès au système classique. C’est pour cela qu’en plus de l’école, nous leur donnons l’occasion de se former à la menuiserie et à la couture », a expliqué M. Sawadogo tout en ajoutant que d’autres filières de formations s’ajouteront à celles qui existent déjà.

De retour à Ouagadougou, c’est l’unité de production de fraises dans l’arrondissement n°8, Boulmiougou qui a reçu la visite des hommes de médias. D’une capacité de production de plus de 70 tonnes par an, les fraises qui souffraient d’un manque de débouché et de plants de qualités, se sont vus dotés de 3000 pieds de fraisiers et des contacts ont également été noués avec des opérateurs en Côte d’Ivoire et ce, grâce au Projet d’appui à l’élaboration d’un schéma directeur pour la promotion d’une agriculture orientée vers le marché au Burkina Faso (PAPAOM), appuyé par la coopération japonaise. Pour M. Ousmane Nikièma, producteur de fraises sur le site depuis 1978, cet appui vient à point nommé car la production de fraises était confrontée à d’énormes difficultés.

Et l’assainissement ?

La coopération concerne aussi l’assainissement. A Kamboinsin, le projet d’Amélioration du système durable d’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement dans les régions sahéliennes en Afrique (AMELI-EAUR) est mis en expérimentation. Appuyée par un expert japonais, l’équipe a mis au point un système de récupération des eaux de ménage. Après sa transformation, elle sert à faire du jardinage. Des foyers dans des villages environnants de Ziniaré et de Kamboinsin sont actuellement choisis pour expérimenter ce système.

Outre ces projets, le Japon appuie également la mise au point de données géographiques au Burkina. Cela, il a organisé le 13 février dernier à Ouagadougou un atelier sur le thème : « Production et utilisation des données géographiques, quels défis ? ». Devant des représentants des pays membres de l’Uemoa et de la Guinée, l’ingénieur géo-informaticien, Abdel Aziz Konaté a présenté l’esquisse d’une cartographie topographique numérique.

Un ensemble de projets parmi tant d’autres qui modifient le quotidien de Burkinabè. Cette coopération, de l’avis des diplomates, sera renforcée à l’avenir avec la prise en compte d’autres secteurs surtout que le choix du Burkina ne relève du hasard. Selon l’ambassadeur nippon, Masato Futaishi, le Burkina Faso a été choisi pour plusieurs raisons dont les plus importantes sont « l’influence du Burkina dans la sous-région, ses ressources naturelles et sa capacité à assurer la sécurité des hommes et des biens ».

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

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