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Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

Publié le vendredi 21 février 2014 à 01h01min

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 Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

La justice sociale est un principe politique et moral qui a pour objectif une égalité des droits et une solidarité collective qui permettent une distribution juste et équitable des richesses, qu’elles soient matérielles ou symboliques, entre les différents membres de la société.

La justice sociale comporte deux principes généraux. La solidarité générale et l’équilibre social. C’est par cette solidarité et cet équilibre que se réalisent les valeurs de la justice sociale, et c’est par eux que s’incarne l’idéal islamique de la justice sociale. Les pas que l’Islam a franchis, dans son expérience historique rayonnante, pour instaurer la meilleure société humaine, ont montré clairement combien il prend soin de ce concept. En effet l’une des figures emblématiques de l’histoire qui a incarné la justice sociale est le calife Omar Ibn Abdoul Aziz. L’étude de son œuvre peut inspirer les autorités qui, aujourd’hui encore peinent pour trouver un système de gouvernance appropriés.

Omar Ibn Abdoul Aziz est né à Médine en 682 et mort à Damas en 720. Il grandit à Médine. Il fut nommé gouverneur avant d’être appelé aux fonctions de calife. Omar, peu intéressé, n’accepte qu’à contrecœur de devenir calife, après avoir vainement tenté de refuser.

Nommé gouverneur de Médine, il forme un conseil avec lequel il administre la province. Son mandat est si remarquable qu’il n’y a pratiquement plus de plaintes envoyées au chef de l’Etat. Sa réputation se répand à travers le pays, si bien que de nombreux réfugiés affluent des quatre coins du monde pour fuir l’injustice, les exactions et les brutalités. Sa justice était tel qu’un jour, il a reçu l’ordre du chef de l’Etat de punir un habitant de Médine parce qu’il avait refusé de donner sa maison pour permettre la réalisation des travaux d’intérêt public. Il alla lui même à Damas pour demander grâce à cet homme auprès du chef de l’Etat. N’est ce pas une belle leçon sur les droits de l’homme. Omar, en traversant des centaines de kilomètres pour défendre le droit de cet homme de s’exprimer et donc son droit à la liberté, montre l’importance de l’être humain dans notre civilisation.

Dès le premier jour de son règne en tant que chef d’Etat il commença par changer les gouverneurs injustes et déposséder toute la famille royale des biens qu’elle a acquit injustement .Il rendit ainsi tout les biens à leurs propriétaires. Un jour l’un des anciens gouverneurs (Ibn Al-Mouhaleb) rendit visite à Omar et lui apporta des cadeaux de valeurs inestimables, croyant qu’il gagnerait ainsi le cœur du roi. Mais ce dernier prend tous ces cadeaux, les remets dans la caisse de l’empire et le questionna sur l’origine de cet argent.

Ce calife a toujours voulu combattre la corruption au sein de son empire. Omar Ibn Abdoul Aziz, dès son arrivé au pouvoir, a éradiqué les privilèges des gens autour du pouvoir, en commençant par sa famille. Chaque citoyen de l’empire, qu’il soit prince ou paysan, pauvre ou riche, avait désormais les mêmes droits et les mêmes devoirs. On peut se demander pourquoi aujourd’hui il y a autant de corruption dans nos pays ?

Omar était un vrai démocrate. Les premiers jours de son règne en tant que calife il envoya des lettres aux savants les plus pieux de l’empire, demandant leurs conseils. Il constitua ainsi une assemblée de dix savants qu’il consultait avant chaque action. Rares sont les rois aussi puissants à cette époque et même jusqu’à nos jours qui prenaient compte des avis des savants et de leurs gouvernés.

En effet et dans plusieurs de ses discours Omar affirmait qu’il n’était qu’une simple personne – lui le grand calife- qu’il pouvait se tromper et qu’il n’est pas infaillible. Il rajoutait que c’était du devoir de ses gouvernés de le conseiller et de le guider. C’était la consultation, principe fondateur d’une bonne administration, qui l’animait.

Encore une fois le modèle de gouvernance de ce chef d’Etat était fondé sur une participation juste de tous les « citoyens » au progrès de la société. De nous devrait donc venir le vrai changement à l’aune de l’exemple qui mieux promu la justice entre les hommes à la lumière du référentiel de Dieu.

On peut construire une démocratie à l’image de celle qu’a instaurée Omar Ibn Abdoul Aziz, qui émane de nos principes et valeurs, et c’est l’une des meilleures voies possibles pour qu’elle prospère dans nos pays. Omar, en deux ans et demi de califat, a éradiqué la pauvreté dans le pays qui s’étendait des confins de la Chine au sud de la France en s’appuyant sur une politique efficace de redistribution équitable des ressources. Des parts suffisantes de ressources étaient octroyées aux plus démunis pour leur permettre d’entreprendre et de s’auto suffire. Il instaure ainsi une solidarité agissante à tel point qu’au bout de deux ans, on ne trouvait plus de pauvre dans la cité.

Les actions sociales, du calife étaient multiples. Il ordonna la construction d’autoberges gratuites tout le long des routes. Il ordonna à ses gouverneurs de subvenir aux besoins des pauvres et ceci en donnant à chaque personne un salaire qui lui permettrait de vivre dignement. Il construit des centres de soin et paya pour chaque personne non voyante et chaque deux malades de l’empire une personne qui l’aiderait dans le quotidien. Il ordonna que tous les savants soient gracieusement payés pour qu’ils se consacrent entièrement à leurs recherches. Il donna des aides à tous ceux qui partaient en quête du savoir. Il a voulu une société de savoir, pieuse où les riches et pauvres vivraient en harmonie. Il donnait toujours l’exemple : Omar, qui pouvait dormir dans la soie, se couvrir d’or et manger les délices du monde, a décidé de vivre simplement. Il avait deux vêtements simples et vivait dans une chambre. Une telle justice sociale était possible dans cet empire qui s’étendait sur les quatre continents (Asie, Europe, Afrique, Océanie).

Il fallait juste un Omar, un homme qui pense aux plus démunis, à ces gens qui peuvent tant donner s’ils ont la chance d’êtres aidées. Et c’est à nous d’agir pour le bien de nos sociétés en prenant son exemple.

Aujourd’hui encore où le taux de chômage dans nos Etats reste toujours très élevé et la pauvreté le quotidien d’une large part de la population, il convient de revisiter l’histoire afin de puiser les meilleures pratiques, toute chose qui permettrait une amélioration substantielle de la gouvernance politique, économique et sociale et l’établissement d’un socle solide de justice sociale. Il ne s’agit plus de réinventer la roue, mais de nous inspirer des expériences réussies du passé pour éclairer le présent, puisse que l’homme sage dit-on, apprend des bonnes pratiques des autres.

Le Comité de presse de l’A.E.E.M.B.
(Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina)

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Vos commentaires

  • Le 20 février 2014 à 11:07 En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    pourquoi aller chercher des exemples si loin . Sondjata keita et bien d’autres empereurs de l’Afrique ont été des modèles de gouvernances dont nos chefs d’état actuelles peuvent s’en inspirer. En outre vous parler de valeurs lesquelles ? celles de l’Afrique ou celles de l’islam et des autres religions dites révélées qui passent leur temps à vilipender les valeurs de nos grands parents. Qui a entendu une quelconque religion pour savoir que voler, violer, mentir,ne pas respecter ses parents, faire le mal et tous ce que vous appelés vices sont des comportement à banir. un peu de modestie

  • Le 20 février 2014 à 11:19, par Soum En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    qu’alah vous recompense et qu’il fasse que nos autorites s’en inspire

  • Le 20 février 2014 à 12:10, par dagobert En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    curieux qu’après un tel acquis du passe aucun Etat arabe soit démocratique. et la question est de savoir si l’on peu réellement aboutir a un Etat démocratique sans se défaire de la religion ? ce recis apparaît être plus une légende, par contre de pareils leaders on en cherche et ceux qu’on trouve on les assassine. Drôle de société.

  • Le 20 février 2014 à 12:14, par Raogo En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    Certes la vie des saints est un exemple pour les vivants. Chacun de nous se doit de les imiter autant que faire se peut. La vie d’un saint est de portée universelle, un saint n’a pas de religion.
    Par principe la vie de ce saint mérite un regard bienveillant de la part de nos gouvernants. Cependant il faut faire la part des choses ; d’abord c’est difficile que ceux qui nous gouvernent deviennent des saints. SATAN est le maître de ce monde. Voyez comment se conduisent nos imams et nos pasteurs : ils sont prêt à mettre genoux à terre pour un poste ou pour un marché. Alors, il ne faut pas compter sur ces gens-là et puis, de nos jours celui qui gouverne ne doit pas s’amuser à prodiguer la charité : ...Il ordonna la construction d’autoberges gratuites tout le long des routes... De nos jours, nous sommes dans un environnement complexe dans lequel l’Etat peut faire faillite donc pour survivre à l’environnement hostile et en tenant compte de la répartition indispensable des tâches, ON NE DEMANDE PAS AUX GOUVERNANTS LA CHARITE ON LEUR EXIGE LA JUSTICE (Politique et Sociale) ET LA MEILLEURE COMBINAISON DES FACTEURS DE PRODUCTION A LA FORMATION DU REVENU (Economique). Maintenant, nous les croyants, à nous de pratiquer la charité en donnant ce que nous pouvons aux pauvres et en exigeant toujours la justice aux gouvernants. Ce que j’avance n’enlève rien à la vie du saint, à leur exemple d’humilité de se dire qu’après, l’homme n’est qu’un homme parmi tant d’autres. Bref, à la lumière de votre écrit, je m’écrierai : HEUREUX CEUX QUI COMME CE SAINT SONT EPRIS DE JUSTICE, HEUREUX CEUX QUI OFFRENT LEUR MANTEAU A CEUX QUI SONT NUS, HEUREUX CEUX QUI PARTAGENT LEUR GAMELLE AVEC LES AFFAMES. Leur récompense = LE ROYAUME DES CIEUX EST A EUX. Quant à nos rois, imbus d’orgueil, qu’ils se comportent en responsables, c’est tout !

  • Le 20 février 2014 à 12:33, par TIENFOLA En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    félicitation au comité de communication de l’AEEMB. vous ajoutez ainsi votre pierre à la construction de l’édifice commun. si le président et son entourage pouvaient tirer la substance de votre message. ils se sont enrichis sur le dos du peuple et se moquent du peuple. la misère va grandissant dans notre pays. vivement que votre appel soit entendu.

  • Le 20 février 2014 à 13:02, par yasuma En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    Je ne suis pas musulman mais j’aime l’AEEMB. Ce sont ces bonnes vérités qu’il faut dire, sans frustrer qui que ce soit... Si vous continuez comme ça, je pourrais devenir musulman

  • Le 20 février 2014 à 13:37, par lagaret7 En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    Malheureusement le monde d’aujourd’hui est aveugle,sourd et insensible à de tels exemples. On ne se soucie que ce qui est éphémère au détriment de ce qui est éternel. Les dirigeant de notre société ne se réfèrent pas à de tels exemples car ça ne les arrange pas. ça n’arrange pas des égoîstes. C’est vraiment dommage !

  • Le 20 février 2014 à 14:12, par abdul madjid En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    Vous ne savez pas qu’il y a une formule qui suit chaque fois que l’on cite ou ecrit le nom d’un calife ? Revoyez vos maitres !!!!

  • Le 20 février 2014 à 14:24, par changeons En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    Un très bel article qui devait inspirer nos dirigeants présents et futurs pour un développement équitable et inclusif. Mais hélas !!!

  • Le 20 février 2014 à 17:43, par ousmane En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    Que dieu lui fasse misericorde et que nos chefs d’etats puisse copier sa gestion

  • Le 21 février 2014 à 01:46, par le penseur Belekili En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    Mes Freres musulmans comprene que nos autorites actuelle ont perdu systematiquement la notion de la bonne gouvernance apres l’assassinat de Sankara. L’autorite de tutelle est en majeur partie la cause de la pauvrete agressif de notre population. Alors c’est a ce peuple la Que le salut doit venir. Il est temps de tirer la gachette du changement democratique en demandant simplement le depart du pouvoir en place. Ce ne sont Que des escrots democratique, ils ne savent pas copier les examples des grands Hommes dans le passe ; ils ne connaissent que le rapport de force. Il est temps Que le peuple soit le vecteur dominant de ce rapport de force.

  • Le 21 février 2014 à 04:23, par HummerHead En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    Ma Sha Allah ! Qu’Allah bénisse les membres de l’AEEMB et qu’Il bénisse tous les musulmans du monde entier. Salam

  • Le 21 février 2014 à 06:13, par namsi En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    belle lecon de gouvernance

  • Le 21 février 2014 à 07:45, par Yes En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    En attendant que nos dirigeants copient ce beau modelé, je pense que chacun de nous peut le faire à petite échelle. Nous les musulmans par exemple, nous pouvons commencer par débarrasser les abords de nos mosquées de ces mendiants perpétuels. Il est inconcevable que devant nos mosquées nous ayons des mendiants qui y sont depuis une dizaine d’année. Pourquoi les musulmans de ces mosquées ou des bonnes volontés ne s’organiseraient pas pour leur offrir des formations et aussi les accompagner dans des micro-projets afin qu’ils puissent être indépendants et avoir une dignité (même s’ils sont handicapés) ? Ou bien est-il normal de les garder dans cet état afin que les musulmans puissent toujours avoir des gens à qui donner leurs aumônes ?

    • Le 21 février 2014 à 13:09 En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

      bel contribution mon frere !! si nous musulmans, nous pensons a construire aussi des ecoles, des centres de santé, des centres de formation, allez comprendre ce ke cela aportera au faso

    • Le 21 février 2014 à 22:39, par S.Dalmine En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

      Mon frere Yves Bonjour,votre analyse est peut etre correcte.Seulement cette mendicite n,est PAS propre AUx mosquees il faudra rechercher les raisons dans la societe ouest africaine.En effet,il est dit dans le Coran"J,ai (Allah) respecte l,etre humain en l,elevant au-dessus des autres creatures avec la dignite qui est la sienne" et le celebre hadith nous rappelle que "le prophete David vivait de son travail" Quant a Mohamad lui meme tres tot a peine la 20aine etait des caravaniers transsyriens.Cela dit donc le travail a une place tres particuliere dans la foi musulmane,seulement l,absence de sacerdoce regulateur dans l,organisation et la pratique de la foi a cree ce phenomene de mendicite qui rime avec l,oisivite,contrairement a la religion chretienne ou les dioceses ont tjrs ete a la base de l,organisation sociale et cela depuis l,antiquite .Pour ce qui est du ressort des pouvoirs publiques helas ils pechent X ecces de prudence vue la sensibilite de la chose.Or,l,etat a l,obligation d,organiser et proteger la societe a travers l,insertion sociale dont l,education/travail est le socle republicain.A Mon avis il incombe a l,etat de prendre les misures idoines voire coerssives pour interdir la mendicite c,est sa raison d,etre.fraternellement.

  • Le 21 février 2014 à 08:19, par ZONGO En réponse à : Omar ibn Abdoul Aziz : un exemple d’incarnation de justice sociale

    Que sa piété,son honnêteté,sa vision,son esprit de partage avec les autres (pauvres)soient ainsi incarnés à nos soit disant dirigeants africains.Amen

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