Mais par le "concours des circonstances", il s’y est retrouvé et le moins que l’on puisse dire est que "le Rocco" en récolte aujourd’hui de nombreuses dividendes...

Banquier de formation, Directeur Général de la Banque Internationale du Burkina, Ministre des transports et des télécommunications, Premier Ministre, aujourd’hui Président de l’Assemblée Nationale (A.N.) et Président du Congrès pour la Démocratie et le progrès (CDP), Parti au pouvoir au Burkina Faso, on pourrait dire que RMCK a un parcours "épatant" !

Cependant, rien apparemment ne semblait lui réserver une telle évolution."Je dois dire que j’ai eu une carrière politique qui n’était pas prévisible. Le déclic est parti de 1989 lorsque le Président du Faso m’a demandé d’assumer la fonction de Ministre des transports et des télécommunications". Révélations de Roch Marc Christian Kaboré.

Mais, qu’à cela ne tienne, beaucoup de Burkinabé continuent à penser que la fulgurante ascension du Président de l’A.N. s’explique par le fait qu’il serait né avec une cuillère en diamant dans la bouche..."Pas du tout !" rétorque le premier concerné et de poursuivre : "C’est ce qui se dit toujours. Mais la cuillère en diamant à la naissance ne détermine pas le parcours. Elle détermine les conditions de naissance. Le parcours, c’est autre chose. Il est fait d’un mélange combiné de vos rapports sociaux et du destin". Avec ses intimes convictions, RMCK réussit plutôt bien les différentes missions politiques à lui assignées.

L’homme du consensus au CDP

Au CDP, on qualifie RMCK "d’homme du consensus".Selon lui, l’appellation trouve son fondement dans le fait qu’il tient compte des intérêts supérieurs du parti. Ce qui ne signifie pas qu’il n’a pas de position.(Le CDP a, en réalité été constitué sur la base de la fusion de plusieurs partis politiques : ODP/MT, RSI, CNPP/PSD...Chaque parti avait donc ses méthodes de travail et ses modes de fonctionnement). "Il est évident, de l’avis du Président Roch, que lorsque vous gérez un parti de ce type, tout en ayant le souci de la fermeté et de la discipline,il est important d y associer l’écoute, le tact, l’explication et la modération indispensables à la consolidation de l’unité du parti. C’est essentiellement ce que je fais".

En ce qui concerne les rapports de son parti avec l’opposition, RMCK se défend de jouer au "déstabilisateur de l’ombre". "En réalité, il faut que les partis politiques de l’opposition tirent les leçons du fonctionnement interne de leurs organisations. C’est trop facile d’accuser chaque fois le parti majoritaire. Le manque de démocratie interne,la gestion non transparente des moyens financiers et la léthargie des partis sont à la base de nombreuses scissions. Nous disons tout simplement que si les méthodes antidémocratiques de gestion des partis ne changent pas, les mêmes causes produiront les mêmes effets".

Roch, président du Faso ?

A mesure que l’élection présidentielle de novembre prochain approche, le Président du CDP constate que beaucoup d’encre et de salive ont coulé depuis la déclaration du vice président du parti (Salif Diallo), sur la candidature probable de Blaise Compaoré. Pour Roch, cette levée de boucliers est surprenante dans la mesure où "constitutionnellement rien n’empêche Blaise Compaoré de se présenter. Persister à croire le contraire est une hérésie (...)". Dans les prochains mois donc, le CDP, à travers certainement Blaise Compaoré ira à la conquête de l’électorat.

RMCK que beaucoup estiment présidentiable, veut-il se contenter d’être le Président de l’Assemblée Nationale ? "Pour l’instant,la fonction que j’occupe me convient largement. Le CDP qui est un grand parti a forcement beaucoup de potentialités dans ce domaine. Mais, là n’est pas la question. La question est qu’à chaque étape, il faut pouvoir choisir l’homme qui, tout en bénéficiant de la confiance du peuple, oeuvre à consolider la paix sociale, la cohésion, la démocratie et le développement de notre chère patrie".

A des journalistes de Sidwaya qui persistaient pour savoir s’il ne briguerait pas la magistrature suprême après 2005, l’homme, éclatant de rire ; mais toujours avec cette prudence de sioux, répondit : "attendons de voir"...

Arsène Flavien Bationo (Lefaso.net)

Roch Marc Christian Kaboré en quelques dates

 25 avril 1957 : naissance à Ouagadougou ; de Charles Bila Kaboré, banquier

 1962 1975 : études primaires à Ouagadougou et Tougan avec l’obtention du Bac D en 1975 à Ouagadougou

 1975 - 1980 : études universitaires à Dijon (France) avec l’obtention d’un DESS en gestion et d’un Certificat d’aptitude à l’administration et à la gestion des entreprises en 1980

 1984- 1989 : Directeur général de la Banque internationae du Burkina

 Septembre 1989 - juin 1991 : Ministre des Transports et des communications

 juin 1991 - février 1992 : Ministre d’Etat, chargé d ela Coordination de l’action gouvernementale

 Février à juin 1992 : Ministre d’Etat

 Mai 1992 : Elu député sur la liste de l’ODP/MT de la province du Kadiogo

 Juin 1992 - septembre 1993 : Ministre d’Etat, ministre des Finances et Plan

 Septembre 1993 - mars 1994 : Ministre d’Etat, ministre chargé des Relations avec les Institutions.

 Mars 1994 - février 1996 : Premier ministre, chef du gouvernement

 Février 1996 - juin 1997 : Conseiller spécial du Président du Faso

 Mai 1997 : Réélu député sur la liste CDP de la province du Kadiogo

 Juillet 1997 - juin 2002 : Premier Vice-président de l’Assemblée nationale

 Août 1999 - juin 2003 : Secrétaire exécutif national du CDP

 Mai 2002 - juin 2003 : Réélu député sur la liste nationale du CDP

 Dépuis le 5 juin 2002 : Elu président de l’Assemblée nationale

 Depuis juin 2003 : président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP)