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UEMOA : Plus de 300 milliards de francs pour réussir la transition vers la Télévision numérique de terre

Publié le dimanche 9 février 2014 à 22h50min

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UEMOA : Plus de 300 milliards de francs pour réussir la transition vers la Télévision numérique de terre

L’accord de Genève 2006 (GE06) de l’Union internationale des télécommunications fait obligation aux Etats de passer de l’analogique au numérique pour la télévision au plus tard en mi-juin 2015. Opération complexe, cette transition nécessite la prise de dispositions au plan technique, législatif, réglementaire et économique. Ce qui implique des besoins financiers énormes. La question a fait l’objet d’une réunion des experts et ministres en charge des télécommunications, des TIC et de la communication de l’espace UEMOA, du 3 au 7 février 2014 à Ouagadougou.

La date butoir du passage de l’analogique au numérique pour les télévisions approche à grand pas. A 17 mois de l’échéance, les Etats membres de l’UEMOA accusent encore un retard important. C’est pourquoi, le conseil des ministres statutaire de l’Union tenu à Bamako le 19 décembre 2013 a instruit la commission d’organiser dans les meilleurs délais une réunion des ministres sectoriels sur la question du financement de la transition numérique. Car, comme l’a rappelé la ministre de la communication de Côte d’Ivoire, Affoussiata Bamba – Lamine ce 7 février : « Si la question de financement n’est pas réglée, bien qu’on ait la volonté de respecter la date butoir qui nous a été fixée par l’UIT, ce ne sera pas possible. Les financements nous permettront non seulement d’acquérir toutes les infrastructures nécessaires pour cette transition, mais également ils vont nous aider à mettre en place un modèle économique qui est important pour pouvoir ensuite avoir les fruits de cette transition numérique ».

La commission de l’UEMOA a donc élaboré une stratégie de mobilisation des ressources et entrepris des concertations avec certains établissements financiers et institutions de financement. Une démarche qui a débouché sur la réunion de Ouagadougou.

Là, tous les 8 pays membres de l’union étaient présents, au regard des enjeux. Y compris des experts de la commission de l’UEMOA, de la BECEAO et de la BOAD. Du 03 au 06 février 2014, les experts se sont penchés sur la stratégie de mobilisation des ressources et l’adoption du dossier régional de financement. Ils ont également examiné des projets de textes communautaires sur la transition numérique ainsi que le projet de mise en place de modules de formation sur les équipements audiovisuels numériques.

Valider les propositions des experts

Ce 07 février, ce sont les ministres concernés qui étaient autour de la table pour approuver les propositions des experts. Ces propositions portaient essentiellement sur :
- la stratégie régionale de mobilisation des ressources pour le financement de la transition numérique ;
- le coût de la transition pour la région ;
- un projet de texte communautaire portant sur les normes de compression et de diffusion numériques.

« Le souhait de la commission est que vous puissiez examiner avec beaucoup d’attention les documents soumis à votre approbation par les experts en vue de les adopter pour permettre à la commission de recevoir l’aval du conseil des ministres et conduire à terme le processus d’accompagnement des Etats membres pour la mobilisation des ressources », a lancé le Guy Amédée Ajanohoun, le président de la commission de l’UEMOA par intérim, lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion des ministres. Ainsi, « des orientations claires des Etats membres sur la configuration du paysage audiovisuel après le passage au numérique permettront à la commission de proposer un projet de texte communautaire destiné à harmoniser les réglementations nationales en la matière  », poursuit-il.

34 milliards à mobiliser pour le Burkina

Il était question de réfléchir « sur comment l’union peut concrètement nous accompagner pour mobiliser autour de 300 à 350 milliards de francs CFA pour l’ensemble des 8 pays membres afin de réaliser dans les délais la télévision numérique de terre dans nos différents pays  », a précisé Alain Edouard Traoré, ministre de la communication du Burkina. Le Burkina a besoin de 34 milliards de francs, à en croire le ministre burkinabè. C’est le plus petit budget des 8 pays membres de l’UEMOA parce que le pays des hommes intègres n’est plus à l’étape des évaluations financières, mais plutôt à la phase d’exécution concrète. Ce budget représente donc les prix des opérateurs, les prix des entreprises…

La Côte d’Ivoire, elle aussi, serait dans une situation avancée (comparativement à certains pays de l’espace). Un comité national de la transition numérique a été mis en place. Il regroupe en son sein tous les ministères techniques qui sont concernés par cette transition numérique (communication, postes et TIC, environnement, primature, présidence de la république). Au sein de ce comité, existe un secrétariat exécutif qui travaille au quotidien. Mieux, le comité national s’est attaché les services d’un assistant technique. Sans donner un montant fixe, la ministre ivoirienne de la communication, Affoussiata Bamba – Lamine, estime le besoin de financement à environ 40 milliards, voire un peu plus. « La transition numérique participe aussi au développement des pays africains et que dans ce cadre, nous devons être solidaires  », a-t-elle ajouté.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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