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Accès aux soins de santé : D’où la meilleure dynamique viendra -t-elle ?

Publié le mercredi 22 janvier 2014 à 22h32min

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Accès aux soins de santé : D’où la meilleure dynamique viendra -t-elle ?

Bénéficier de soins de qualité en quantité suffisante, et surtout à des coûts à la portée de tous, relève encore du vœu pieux sous nos tropiques. Pourtant, les politiques l’ont toujours promis ; et les spécialistes de la santé s’y attèle. La dynamique d’effectivité se fait encore attendre mais une lueur d’espoir se profile à l’horizon avec la nouvelle planification stratégique du Conseil national de l’ordre des médecins.

La question de la santé est tellement essentielle dans la vie d’un être humain qu’il serait hasardeux la confier uniquement aux spécialistes. En effet, l’entretien de sa santé devrait être un réflexe pour chacun de nous ; cela pourrait réduire le recours aux soins systématiques. Encore faut-il que ces soins soient accessibles, efficaces, dans un environnement qui respecte la dignité humaine.

Faut-il le rappeler, la médecine est d’abord un travail social. Il importe, en effet, que les spécialistes de la santé sachent accueillir et écouter les malades. Toute chose à même d’instaurer une plus grande réceptivité psychologique favorable aux soins.

Ce travail social dans la prise en charge des malades, le Conseil national de l’ordre des médecins – environ 1900 membres - semble l’avoir bien perçu. A en croire ses premiers responsables, c’est un ordre qui se veut désormais « un ordre plus dynamique, plus proche des populations ». Dans son nouveau plan stratégique 2013-2016, il entend activement œuvrer pour une « médecine de qualité, une médecine de proximité, avec des pratiques qui respectent la dignité humaine selon l’éthique et la déontologie médicales ». C’est, du moins, ce que promet le président de l’ordre, le Pr Ali Niakara.

Pour ce faire, ce sont cinq axes stratégiques, allant de la régulation de la profession de médecine à l’instauration de plus de visibilité de l’ordre lui-même, en passant par la culture de l’éthique et de la déontologie médicales, la promotion des meilleures pratiques, la bonne représentativité des médecins au sein des instances de décision, qui ont été adoptés par les membres du bureau national réunis avec ceux des Conseils régionaux de l’ordre des médecins du Burkina.

Plus de proximité entre les médecins et les populations

Pour une mise en œuvre réussie de ces axes stratégiques, une campagne de communication est annoncée dans l’optique, entre autres, de faciliter la proximité médecins/populations. Cette option pourrait mieux s’accommoder avec l’effectivité du projet de transformation des Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) en Centres médicaux (CM) ; projet lancé en 2009, mais qui s’est avéré infructueux. En effet, le projet s’était fixé pour objectif de transformer 284 CSPS en CM. Deux ans après son lancement, le constat a été fait que non seulement sur une première tranche de 80 CSPS, seulement deux – celui de Béguédo et celui de Kokologo – ont pu être transformés, mais aussi que 34 médecins ont été affectés dans des conditions peu enviables. C’est pourquoi, il a été suspendu, soumis à réflexion et remplacé par un autre doté d’une enveloppe de 28 milliards de FCFA. Ce dernier couvre la période 2013-2017 et devra réussir la transformation de 287 CSPS en CM. 

Au-delà, il importe de gagner le combat contre l’absentéisme des agents dans nos centres de santé publics. L’absentéisme est un problème qui, de toute évidence, plombe notre système de santé. Et cela, le ministère de la santé semble en avoir bonne conscience. En tout cas, une équipe de réflexion travaillera à identifier toutes les raisons objectives, et proposera des stratégies pour mettre fin à cet absentéisme ou, tout du moins,, le minimiser autant que possible.

Le renforcement du professionnalisme des tradipraticiens pourrait aussi participer de cette dynamique d’amélioration de la couverture sanitaire dans notre pays. L’autre réalité, c’est que le milieu est envahi par des charlatans qui, eux aussi, reçoivent nombre de malades soit parce que leurs services seraient moins coûteux, soit par suite d’insatisfaction dans les centres de santé.

Fulbert Paré

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