LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Prise en charge de l’éducation et de la santé de l’enfance : De graves insuffisances dans les allocations budgétaires

Publié le dimanche 12 janvier 2014 à 23h58min

PARTAGER :                          
Prise en charge de l’éducation et  de la santé de l’enfance : De graves insuffisances dans les allocations budgétaires

Les besoins spécifiques des enfants du Burkina Faso en matière d’éducation et de santé ne sont pas encore suffisamment pris en compte dans les allocations budgétaires de l’Etat. C’est le constat d’une étude menée en décembre 2013 par la socio-démographe Djénèba Ouédraogo et dont les résultats ont été rendus publics le vendredi 10 janvier 2014 à Ouagadougou.

Ainsi, selon les résultats de cette étude commanditée par le Centre d’information, de formation, et d’études sur le budget (CIFOEB) ; 11% des enfants burkinabè n’ont toujours pas accès à l’éducation. De même la prise en charge des cas de paludisme graves chez les enfants de moins de cinq est loin d’être couverte par le budget de l’Etat. Conséquence : le taux de létalité due au palu est élevé (20%). La présente étude a également révélé que beaucoup d’enfants burkinabè meurent du fait des maladies respiratoires.

Vers un plaidoyer

« Quand on nous dit que 11% des enfants n’ont toujours pas accès à l’éducation, c’est un problème. Quand on nous dit que rien n’est fait pour la prise en charge du palu grave chez les enfants du palu, c’est inquiétant alors que ce sont des engagements que le gouvernement burkinabè a pris. A partir des résultats de cette étude, nous allons former un groupe de plaidoyer pour aller vers les personnes cibles afin que des solutions soient trouvées aux préoccupations posées », a réagi le directeur exécutif du CIFOEB, Barré Izack Zongo, à la présentation des résultats de l’étude.

L’étude s’est également intéressée à la prise en compte des besoins spécifiques en matière d’éducation et de santé des enfants dans les communes. A ce niveau, c’est deux communes rurales, Kokologo et Koubri, qui ont été concernées. Là aussi, les besoins d’éducation et de santé ne sont pas spécifiquement pris en compte par les budgets communaux. En clair il n’existe pas dans les budgets de ces communes des lignes budgétaires consacrées à la prise en charge spécifique des enfants en matière de santé et d’éducation. En effet, ce qu’il convient de noter, c’est que l’étude ne dit pas que rien n’est fait dans le pays pour la santé de l’enfance. Quelque chose est fait mais cela n’est pas couvert par le budget de l’Etat.

Des efforts à renforcer

Djénèba Ouédraogo n’a pas passé sous silence les efforts accomplis par notre pays avec l’appui de ses partenaires en matière de l’éducation et de la santé de l’enfance.

Au niveau la lutte contre le palu, elle a fait cas de la distribution de moustiquaire imprégnées et de la gratuité de la prise en charge des cas graves chez l’enfant de moins de cinq ans et chez la femme enceinte. Toujours sur le chapitre de la santé, la socio-démographe a évoqué le taux vaccination des enfants burkinabè qui se situe à plus de 80%.

Au niveau de l’éducation, Madame Ouédraogo a aussi mentionné les efforts de notre pays pour l’accès du plus nombre d’enfants à l’école. Elle parlé de la gratuité de des frais de scolarité, des cantines et de la mise à distribution de kits scolaires.

Mais, toutes ces mesures méritent d’être renforcées au niveau de l’Etat par des allocations budgétaires conséquentes pour la prise en charge des besoins spécifiques des enfants en matière de santé et d’éducation. Cela au regard des problèmes relevés plus haut (taux de mortalité infantile encore élevée, et 11% des enfants encore exclus du système scolaire). Et à attendre Djénèba Ouédraogo, le gouvernement en est conscient et a même déjà pris des mesures dont l’élargissement de la couverture vaccinale avec deux nouveaux vaccins pour faire face au problème des maladies respiratoires des enfants.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND