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Iron Bender : le rasta commando contre la non-violence

Publié le vendredi 18 février 2005 à 09h52min

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En savourant son dernier album baptisé « Non-violence », on ne peut nier son talent et sa voix imposante sur ses chansons et digne du grand reggaeman jamaïcain U-Roy.

Maniant la langue de Shakespeare avec dextérité, ce jeune artiste musicien est celui-là même que le regretté Nick Domby, le roi de la « World Groove », a invité pour un feat sur trois titres de son album légendaire « Dans la Zup ».

En attendant la sortie officielle de son album en Février 2005, Koussé Mamadou alias Iron Bender, l’homme qui tord le fer, nous a rendu visite en début de semaine dernière.

Après son premier album « Crime » sorti en 1999 à Abidjan dont un clip de l’un des titres a été censuré tout juste au moment du coup d’Etat qui a renversé Henri Konan Bédié pour être, dit-on, composé d’extraits de paroles et d’images violentes, Iron Bender, le rasta commando, revient en force sur la scène musicale en positionnant son deuxième album « Non-violence » en hommage au chantre de la non-violence Mahatma Gandhi.

En effet, dans « Remember Gandhi », un des 8 titres de son opus, l’artiste musicien rappelle aux uns et aux autres le devoir de mémoire des nobles actes de cet apôtre de la paix ; une lutte qui a fait tache d’huile dans son pays en Inde mais également à travers le monde entier.

Autres titres de l’œuvre de l’homme qui tord le fer, « Division » ; No woman no cry » de Bobo Marley qu’Iron Bender a adapté avec ses retouches ; « Kéké Magni » ; « Salam Alaïkoum » ; « Jah is my ligth » ou Dieu est ma lumière ; « Ti-Gbom » et « Faso Unité » dans lequel le rasta commando prône l’unité dans son pays, le Faso, titre d’ailleurs qui a été « clipé ».

Techniquement, en écoutant quelques titres de l’album, son style de reggae laisse penser au célèbre reggaeman jamaïcain, U-Roy, mais l’artiste se défend : « Je ne ressemble à personne, j’ai mon propre style en m’inspirant, voire en fusionnant les différentes tendances de reggae ».

Iron Bender, qui a fait son collège au Nigeria, ne désenchante pas lorsqu’on lui reproche de chanter beaucoup dans la langue de Shakespeare. Et de répondre : « Je ne compte pas dans ma carrière me limiter seulement au Burkina Faso. Si quelqu’un préfère circonscrire la sienne uniquement à Ouaga, c’est son problème. En tout cas, ma musique n’a rien à envier à celle de Peter Tosh, de Gregory Isaac, etc. Donc je veux que le maximum de personnes entendent et comprennent mes messages ».

Même si son album est baptisé « Non-violence », il reste que le rasta commando, qui est également un karatéka et un footballeur, n’a pas sa langue dans sa poche. La preuve, dans certains titres, il n’hésite pas à cogner dur sur les hommes politiques et autres dirigeants de notre monde ainsi que sur Oussama Ben Laden et ses talibans. Ce n’est pas son clip sur « Faso Unité » qui démentira nos propos, œuvre à travers laquelle d’aucuns trouvent, en l’homme qui tord le fer, une certaine violence. Mais tout ce monde devrait compter sur lui car, comme il nous l’a dit, Iron est et restera un rasta commando.

Cyr Payim Ouédraogo
L’Observateur Paalga

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