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Boubacar Diallo : "Journalisme et cinéma, aucun antagonisme !"

Publié le lundi 28 février 2005 à 12h01min

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On le connaissait homme de média, notamment à travers son organe "JJ", le très prisé hebdomadaire satirique du dromadaire. Pourtant, Boubacar Diallo, comme vous l’avez du reste reconnu, n’a pas jugé suffisant d’avoir une seule flèche dans son carquois.

Et c’est pour cela qu’il s’est lancé dans le cinéma où il est d’ailleurs prolixe. En témoignent "Traque à Ouaga", "Sofia", etc. qui, bien qu’en numérique, n’en suscitent pas moins l’engouement des cinéphiles. Nous avons rencontré ce confrère pour vous.

Parle-nous de ton cursus scolaire ?

• J’aime dire que je suis autodidacte. Mais en fait, j’ai un bac D que j’ai obtenu en 1983. J’ai fait tout mon cycle secondaire au collège de la Salle à Ouagadougou. Ensuite, une première année de Sciences économiques, mais ça ne me convenait pas. J’ai raccroché et je me suis lancé dans les affaires. J’ai ouvert un magasin de vente d’articles de sport en 1985 que j’ai fermé deux ans plus tard parce que ça ne marchait pas.

Je me suis tourné vers la seule chose que je savais faire assez acceptablement, c’est-à-dire l’écriture. Là, nous sommes en 1987-1988. Pour vivre de l’écriture au Burkina, la seule application que j’aie perçue, c’était la presse écrite. Alors je me suis mis à collaborer avec les journaux, notamment Carrefour Africain, Sidwaya Magazine et Clin d’œil. J’ai poursuivi longtemps avec Clin d’œil jusqu’à créer mon propre journal.

Le cinéma était-il un rêve d’enfant pour toi ?

• Je crois que le cinéma est un rêve d’enfant pour tous les enfants africains. Si vous remarquez, ce qui fait le succès du cinéma de façon globale, le cinéma américain ou hindou, c’est que la structure des récits est assez proche des contes traditionnels en Afrique. C’est toujours le bon qui gagne à la fin. Dans les contes en Afrique, c’est l’orphelin qui souffre, mais qui gagne toujours à la fin.

De ce point de vue, le cinéma est un rêve d’enfant qui s’est retrouvé dans ce que j’aimais faire et ce que je pouvais faire à travers l’écriture, à travers le scénario. Et de fil en aiguille, ça a mis du temps, mais c’est arrivé.

Si les choses n’étaient pas faciles pour toi au début, comment as-tu pu lancer le Journal du Jeudi (JJ) ?

• J’ai l’avantage d’être un grand naïf, un grand enfant qui rêve et qui croit en ses rêves. Et quand j’ai un rêve, j’essaie de le mener à bien. Evidemment je prends toujours des claques parce que la vie ne fait pas toujours des cadeaux. Mais je tire les leçons de mes échecs. J’essaie de voir ce que j’ai comme atouts, quels sont ceux qui me prennent au sérieux, et j’arrive à tirer chaque fois mon épingle du jeu. Quand j’ai monté mon premier projet de JJ, je n’avais pas les moyens. J’ai créé le journal en ayant comme seuls revenus mes piges de collaborateur de Clin d’œil, c’est-à-dire moins de 50 000 FCFA/mois.

Voilà ce que j’avais comme revenus. J’étais marié, mon épouse était étudiante, elle avait une bourse dont vous connaissez le montant, 37 500 FCFA/mois. C’est dans ces conditions matérielles que j’ai créé mon journal. Je dois dire que j’ai mis plus d’un an à obtenir l’autorisation de publier. Au temps du Front populaire, il fallait être un peu naïf pour croire qu’on pouvait obtenir aussi tôt une autorisation de publier, surtout quand on n’était adossé à aucune personne de notoriété.

J’ai fait le tour des imprimeries avec mon premier numéro. Personne ne voulait m’imprimer cela à crédit. Mais comme j’avais collaboré avec Sidwaya Magazine, j’ai expliqué mon problème à Luc Adolphe Tiao, qui était directeur de Sidwaya. Il a accepté d’imprimer JJ à crédit. Il fournissait le papier, il faisait la saisie, le montage, la photocomposition jusqu’à l’impression. Il m’a livré le N°1 à crédit et je l’ai mis sur le marché.

Mais avant de faire le N°3, il fallait que je règle le N°1. C’était le schéma qu’on avait trouvé pour qu’il n’y ait pas trop de dettes. Comme le journal a bien marché, on a pu payer nos dettes, prendre notre envol, changer d’imprimeur et aujourd’hui on a notre propre imprimerie.

On a créé le journal sans capitaux parce qu’on a commis la folie de croire que c’était possible. C’est un peu ce schéma qu’on est en train de reproduire au niveau du cinéma. Les gens croient qu’on y met de l’argent. Jusqu’à aujourd’hui, personnellement, je n’ai pas mis d’argent dans le cinéma. Mais on arrive à amener les gens à partager notre rêve. A partir de ce moment, chacun apporte ce qu’il peut et on arrive à faire quelque chose qui n’est pas parfait, mais qui a le mérite d’exister et de plaire au public.

Quelle est la situation du quotidien 24 Heures qui a disparu des kiosques depuis un certain temps ?

• Quand on a suspendu la parution de 24 Heures, on a promis à nos lecteurs que c’était une suspension et non un arrêt définitif. En ce moment, on est en train de s’activer pour que, dans le premier trimestre de 2005, on puisse reprendre la parution de ce journal.

Journaliste, cinéaste, comment as-tu fait la transition vers le cinéma ?

• Il n’y a pas de transition. Je continue à faire la même chose en réalité même si dans l’application il y a certains détails techniques qui diffèrent.

J’ai commencé la presse écrite comme autodidacte parce que je ne suis passé par aucune école de journalisme. Tout en faisant le journal, j’ai publié deux romans policiers et un recueil de contes. Je me suis rendu compte que l’adaptation au cinéma était relativement facile. Mais moi, je n’aime pas trop les adaptations, donc j’ai continué à écrire, mais différemment.

Le fil conducteur, c’est l’écriture. Je me suis mis à écrire des scénarii que je proposais à des réalisateurs burkinabè et à des producteurs ; petit à petit j’ai pris goût à la chose et j’ai voulu réaliser des films.

Vous savez, avec le même scénario, deux réalisateurs ne vous feront pas le même film. J’ai voulu raconter ces histoires-là à ma façon, tout simplement parce que j’ai vu comment travaillent les uns et les autres. Je pense que mon style est un peu différent. J’ai voulu montrer ce que je savais faire en commençant par réaliser de petits documentaires que j’ai vendus à CFI, ce qui m’a permis d’acquérir un peu de matériel.

Parle-nous en deux mots de tes deux longs métrages, "Traque à Ouaga" et "Sofia".

Pour moi, ces deux films plus le troisième qui est en préparation et qui s’appelle "Dossiers brûlants" s’inscrivent dans une même logique de production. Sachant que je ne suis pas un nom connu dans le monde du cinéma, si je veux chercher de gros financements pour faire de grands films, ça va prendre énormément de temps. Je me suis dit que sur la place, avec JJ, j’ai un nom qui inspire confiance qu’en allant voir des partenaires commerciaux et institutionnels pour leur demander de participer chacun à la hauteur de ses moyens, on peut boucler le financement de mes films à hauteur de 20 millions FCFA en moyenne par film, et réussir l’aventure.

Et partant de là, montrer un peu à tous ceux qui sont déjà sur le terrain et à tous ceux qui vont venir qu’on a un capital qui ne justifie pas que les gens se tournent les pouces pendant des années, le temps de réunir des financements pour faire des films.

Pendant que vos projets courent pour lever de gros financements, vous pouvez faire des films en vidéo, en numérique avec les moyens du bord, qui ne plaisent pas moins au public. Le critère du public, ce n’est pas si le film est fait en 35 mn format cinéma ou en numérique. Ce n’est pas ça qui intéresse le public, mais bien ce que vous racontez et comment vous le racontez.

Quelle est l’ambiance lors des tournages ?

• Je pense qu’on a pu réunir autour des différents projets des gens qui ne venaient pas simplement pour l’argent, parce qu’on n’a pas beaucoup d’argent à leur donner. Mais des gens qui croyaient à ces rêves et qui avaient envie de construire quelque chose, de tenter cette expérience.

A partir du moment où on partageait le même idéal, tout devait aller. Chacun a essayé d’être honnête avec tout le monde. Ça fait qu’il y avait une excellente ambiance. Comme c’était mon premier vrai plateau, je ne me rendais pas compte. Je me rappelle que c’est mon premier assistant, Emmanuel Sanon, qui est un vieux de la vieille, qui a fait la réflexion quelques jours plus tard.

Le dernier jour du tournage de "Traque à Ouaga", on était à Ouagarinter, on a fini entre 1 heure et 2 heures du matin. Après avoir emballé le matériel, on a fait un cercle, on s’est assis et on a bu un verre ensemble à 2 heures du matin en se racontant des histoires drôles. Simplement parce que les gens n’avaient pas envie de se quitter. C’est dire qu’il y avait une bonne ambiance et chacun avait droit à la parole. A aucun moment, personne ne s’est senti rabaissé.

Est-ce que tu vas présenter tes œuvres au FESPACO ?

• J’ai déposé mes œuvres. Au départ, ce n’était pas prioritaire pour nous parce qu’on a commencé il n’y a pas encore un an. On s’est dit que c’est un peu prématuré. Mais vu l’accueil que le public a réservé aux deux premiers films, les gens s’attendent à ce qu’on aille au FESPACO. Et puis quelque part on se dit que si on n’y va pas, ça peut être mal interprété ce serait comme si on essayait de montrer que nous étions des hommes à part.

Les films sont inscrits dans quelles catégories ?

• Les deux films sont inscrits au MICA. Et "Traque à Ouaga", on l’a inscrit en compétition TV/Vidéo et "Sofia" en compétition long métrage.

Maintenant, il y a une demande qui est sur le bureau du ministre et qui n’a pas encore été tranchée. Sofia est sur le bureau du ministre avec deux autres longs métrages : "Sous la clarté de la lune" d’Appoline Traoré et "Relwendé" de saint-Pierre Yaméogo. Tous les trois films ont été tournés en numérique. On a besoin d’un coup de main de l’Etat pour gonfler ces films en pellicule pour pouvoir compétir.

Mais de façon confidentielle, j’ai appris ces jours-ci que la sélection a été faite au niveau du FESPACO et que "Sofia" n’a pas été retenu. Nous prenons acte. De toute façon, nous avons plus l’esprit à la préparation du prochain film. Le FESPACO, les festivals, ce n’est pas une priorité pour nous et, du reste, on a tout le temps.

Pourquoi tu n’as pas gonflé tes films en 35 mm ?

• Il faut dire qu’on a essayé puisque parmi les critères du FESPACO, pour compétir, il faut que le film soit en 35 mm. Pour gonfler le film, il faut à peu près la même somme que nous avons utilisée pour faire tout le film. Ça nous paraît exorbitant ; du reste, on n’a pas cet argent. Nous, nous sommes au début d’une expérience, on est en train de créer une dynamique.

Pour faire circuler le film hors du Burkina, le support numérique n’est pas l’idéal. Si tout va bien, en février, "Traque à Ouaga" et "Sofia" seront diffusés à Bamako dans la salle Babemba, la plus grande salle de la ville.

Sans doute aussi au ciné de Paris, à Dakar. Parce qu’eux ils ont accepté de faire l’effort de s’équiper ou de louer des vidéo projecteurs comme on l’a fait ici à Ouaga. On est en pourparlers avec ceux de Libreville mais, pour eux, si le film n’est pas en pellicule, on ne peut pas le diffuser. Quelque part, si les autres ne se mettent pas au rythme, la circulation d’un film en numérique pose encore problème. Mais ce n’est qu’un début.

Sur la base des chiffres que nous faisons ici, et si on fait de bonnes recettes à Bamako et à Dakar, peut-être que ça va les intéresser et ils feront peut-être l’effort de s’équiper, ce qui va ouvrir le champ.

En l’espace de six mois, tu as réalisé deux films. Qu’est-ce qui explique cette fécondité ?

• Pour nous, ce n’est pas une fécondité, c’est un rythme de production qui a sa logique propre. Si vous êtes un technicien, un cameraman, un directeur photo ou un ingénieur du son et que vous avez l’habitude de percevoir un ou plusieurs millions par tournage, si moi je veux travailler avec vous, je ne peux pas vous payer ce même cachet.

Moi je joue carte sur table. Je ne peux pas vous donner beaucoup. Mais le peu que je vous donne, je promets de vous le donner souvent. Donc, au lieu de faire un film et attendre un an pour travailler, tous les trois, quatre ou cinq mois je vous fais travailler.

Si l’expérience porte et que d’autres producteurs et réalisateurs s’en inspirent, les techniciens vont travailler tout le temps. Avec ce niveau de revenu, ça va devenir à la limite plus rentable que de tourner une fois tous les ans ou tous deux les ans aux tarifs qu’ils ont l’habitude de toucher.

D’où te vient ton inspiration ?

• Il faut dire que j’essaye d’être pratique. Je regarde sur le terrain qu’est-ce qu’on a comme atouts, qu’est-ce qu’on a en face de nous, parce que malheureusement j’ai l’impression qu’en Afrique, beaucoup de réalisateurs ont un peu négligé l’attente du public. En conséquence, il n’y a pas longtemps, beaucoup de salles de cinéma avaient commencé à fermer. Simplement parce qu’il y a un désintéressement du public vis-à-vis de nos productions.

Le cinéma, c’est un produit comme les autres. Vous allez en librairie, vous achetez les livres qui vous plaisent. Vous n’achetez pas un livre parce qu’on dit qu’il est africain ou burkinabè. C’est votre intérêt qui vous motive. Nous essayons de raconter au public le genre d’histoire que nous croyons qu’il attend.

Avant d’être un apprenti réalisateur, je suis d’abord un cinéphile. Chaque fois qu’on a réalisé un film, on rentrait discrètement dans la salle à des moments donnés pour voir comment réagit le public et qu’est-ce qui le fait réagir. Et on en tient compte pour le prochain film et ainsi de suite. Parce que la finalité de tout ce gros baratin, c’est le public. Si le public n’est pas intéressé, on perd notre temps.

Qui finance tes films ?

• Ils sont visibles dans le générique de chacun des films et à l’intérieur des films. Si vous regardez "Sofia", il y a une scène où elle et sa sœur s’engueulent devant un poste téléviseur sur lequel passe un spot Celtel. Mais il a fallu que Celtel nous accompagne financièrement.

On voit aussi "Sofia" sortir de l’immeuble de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) avec ses papiers de déclaration parce que la CNSS nous a accompagné. A Bobo, on la voit passer devant des kiosques de la LONAB...

Donc, ce n’est pas caché. Le schéma est très clair. Ces gens ont besoin d’une visibilité et nous on leur donne cette visibilité en contrepartie d’un apport financier qui nous aide à produire nos films. Pour "Sofia" on a profité des recettes en salle de "Traque à Ouaga" qu’on a réinjectées dedans.

Vos acteurs sont pour la plupart des "amateurs". Est-ce un choix ?

• C’est un choix délibéré dans la mesure où par rapport au style d’histoire que j’ai choisi de raconter et aux visages qui existent et qui sont déjà connus du public, il y a un certain nombre d’acteurs qui sont déjà catalogués parce qu’on les a toujours fait jouer dans les mêmes registres. Donc pour sortir de ces registres, il faut des visages nouveaux.

Pour ça, il faut jouer avec des acteurs inconnus même si certains sont plus doués ou moins doués les uns que d’autres. C’est pour ça qu’on a pris le risque quelque part et ça donnait la chance à d’autres talents qui sommeillent de s’exprimer.

Un film tous les trois ou cinq mois. Est-ce que tu vas pouvoir tenir ce rythme ? As-tu assez de sujets à raconter ?

• Pour moi la difficulté ne réside pas dans des sujets parce que je suis enfermé ici et je ne fais qu’écrire. Si je n’avais que ça, ça deviendrait à la limite un jeu d’enfant. La difficulté c’est de mobiliser des ressources, donc de convaincre les partenaires commerciaux et institutionnels de mettre de l’argent dans nos films.

Penses-tu que le cinéma peut nourrir son homme au Burkina ?

• Je pense que c’est l’expérience qu’on est en train de mener. En démarrant, je disais à ceux qui tentaient l’aventure avec moi, les techniciens et les comédiens, :"Donnez-moi deux ans et on va réussir à prouver quelque chose".

Aujourd’hui, on ne peut pas parler de cinéma au Burkina sans parler de l’expérience des films du dromadaire. Alors que ça ne fait même pas un an qu’on existe. Donc je pense qu’on est bien parti.

Mais j’espère surtout que les autres réalisateurs, les autres producteurs, vont être plus attentifs à l’expérience et que chacun va s’y mettre pour qu’on ne soit pas un îlot dans ce marché où nous avons foi au numérique. Je pense qu’il y a un formidable potentiel qu’il faut exploiter.

En clair l’exploitation de tes films te permet de rentrer dans tes fonds ?

• Absolument. Déjà sur le marché burkinabè, si le film arrive à rester à l’affiche pendant deux mois, on arrive à le rentabiliser.

Imaginez, comme on est en train de tenter l’expérience, que ça fonctionne à Bamako et à Dakar ; ne serait-ce qu’avec l’axe Bamako-Dakar, ça suffit pour rentabiliser un film. Ensuite, vous avez encore la chance de vendre ce film à certaines télévisions comme CFI.

Quand on paie le ticket d’entrée à 1 000 FCFA, qu’est-ce que toi tu gagnes ?

• Sur la base des 1 000 FCFA que vous avez payés, il y a 2% qui va au BBDA. Le reste (98%) est partagé de façon équitable entre l’exploitant de la salle et le producteur qui a apporté le film.

Quels rapports entretiens-tu avec tes aînés dans le cinéma burkinabè ?

• Partant de nous, il n’y a aucune restriction. On reste ouvert. Et si vous avez remarqué, à la fois on a mis des visages nouveaux dans les premiers rôles jusque-là, à la fois dans les seconds rôles il y a des gens qui sont confirmés qui les aident quelquefois à jouer.

Vous avez Ildevert Medah, Hyppolite Ouangrawa alias M’ba Boanga. Puis il y a des gens qui n’étaient pas forcément dans le cinéma mais qui viennent de la télévision comme Evelyne Lompo. On a fait jouer des chanteurs, Bil Aka Kora et Amadou Balaké.

Pour tourner, il faut l’autorisation de la Direction nationale de la cinématographie (DCN). Cette direction nous a aidé en nous prêtant du personnel et du matériel. Au niveau du privé, j’ai la chance d’avoir ma sœur qui est à Jovial Production et qui nous donne un coup de main au niveau du matériel.

Il y a Idrissa Ouédraogo qui nous accompagne. C’est dire qu’on ne se gêne pas pour aller demander ou une caméra ou un moniteur ou des lumières. Il y a tous ces gens-là qui nous accompagnent chacun à sa façon. La maison n’est pas fermée, l’expérience est ouverte à tout le monde. Jusque-là on a eu la chance. Chaque fois qu’on a tapé à une porte, on nous a répondu favorablement.

Boubacar Diallo et la politique.

• Je n’ai jamais milité dans un parti. Du reste, à cause de nos activités au niveau de JJ, j’ai toujours gardé une certaine distance vis-à-vis du cercle politique, ça permet de pouvoir travailler librement.

Pourtant à chacune des premières séances de tes films, la Première Dame était ton invitée.

• La Première Dame, c’est une institution. C’est la Première Dame du Burkina. Elle n’appartient pas à un parti politique. C’est comme quand le ministre de la Culture vient donner le clap, peu importe sa couleur politique, c’est sa fonction de ministre de la Culture qui compte.

Qu’est-ce que tu aimes et détestes le plus chez l’homme ?

• Je n’aime pas parler en négatif. J’aime parler en positif. Ce que j’aime chez les gens, c’est l’honnêteté, c’est la franchise. Comme je l’ai dit, je ne milite pas dans un parti politique et je ne pratique aucune religion particulière. Je dis que dans ma religion, quand vous serrez la main de quelqu’un, essayez d’y mettre le meilleur de vous-même. Ça résume un peu la perception que j’aie dans l’absolu des rapports avec mes concitoyens.

Boubacar Diallo, un homme comblé ?

Un homme préoccupé à réussir une expérience. Un homme très occupé qui court, qui ne dort pas et qui est toujours en train de chercher la solution aux petits problèmes qu’il crée lui-même.

Propos recueillis par San Evariste Barro
L’Observateur

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