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2iE : La culture chinoise à l’honneur

Publié le jeudi 5 décembre 2013 à 23h22min

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L’institut 2iE et l’Ambassade de la République de Chine (Taïwan) organisaient, mercredi 4 décembre, une conférence d’Alain Arrault, sinologue français, afin de familiariser les étudiants avec la culture chinoise.

À l’initiative de l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement et de l’Ambassade de la République de Chine (Taïwan) au Burkina Faso, s’est tenue, mercredi 4 décembre, une conférence sur le thème « Pensée et religion en Chine ». Cette intervention s’inscrit dans le projet Promotion de l’Enseignement de la langue Chinoise (PLC) qui avait déjà permis la création du Centre de Promotion de la Langue Chinoise (CPLC) en mars 2011 à Ouagadougou. Le conférencier, M. Alain Arrault, est un sinologue français maître de conférence à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) à Paris. Après avoir abordé les caractéristiques de la pensée et de la religion chinoise, il tiendra, ce vendredi, une deuxième conférence sur le thème : « Le culte des ancêtres en Chine ».

Pensée analogique ou corrélative

Pour introduire son exposé, Alain Arrault a tenu à rappeler qu’à l’inverse de la culture gréco-latine, la conception du monde chinoise ne connaît pas de rupture entre le monde immanent (réel) et le monde transcendant. « Contrairement à la pensée occidentale qui a toujours prôné l’immuable, la stabilité et le raisonnement hypothético-déductif, la pensée chinoise se caractérise par la notion de changement et les corrélations (analogies) », a expliqué M. Arrault. Pour simplifier, la pensée chinoise estime que toutes les choses du monde entretiennent des liens entre elles ou, du moins, le souvenir de liens qu’elles avaient avant d’être séparées. Ce système « organiciste » s’illustre parfaitement dans l’acuponcture : médecine selon laquelle on peut soigner une partie du corps en stimulant une autre partie. M.Arrault a insisté sur le caractère « très rigoureux et ordonné » de cette pensée.

Le syncrétisme chinois

La religion en Chine s’inscrit dans un univers qui fonde avant tout la croyance sur la pratique du culte et non sur la foi ou le dogme. Comme l’explique Marcel Granet dans La religion des Chinois (1922), il n’y a pas de notion globale de religion en Chine ; spécificité source de nombreux malentendus lorsqu’il s’agit aujourd’hui de parler de « religion chinoise ». Comme l’a expliqué M.Arrault, un Chinois peut pratiquer plusieurs religions (taoïsme, bouddhisme, christianisme et même l’Islam) du moment qu’il « s’adonne au culte avec un cœur sincère ». Ce syncrétisme découle du fait qu’en Chine, la pratique de la religion s’appuie sur différents cultes dédiés à une multitude de divinités. Par ailleurs, on se rend compte qu’il y a des traits communs entre les différents types de croyances et qu’on adapte les religions venues d’ailleurs dans une sorte d’acculturation semblable à ce qui a pu se passer pour le christianisme en Afrique, par exemple.

Monsieur Alain Arrault a reçu une double formation de philosophie (Université Paris VII – Diderot) avant d’accomplir ses travaux doctoraux sur la pensée chinoise du Xe au XIIe siècle, puis sur l’histoire du calendrier annuel chinois (du IIIe siècle à aujourd’hui). Il a également réalisé des travaux d’anthropologie sur la région du Hunan, en particulier sur les statuettes domestiques de cette province (XVIe – XXe siècles) et a contribué à la réalisation de plusieurs études dans le domaine des sciences sociales et religieuses.

Pierre MARECZKO

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