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Lutte contre les Mutilations génitales féminines : Une coalition d’associations plaide pour l’implication des élèves

Publié le vendredi 22 novembre 2013 à 12h45min

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Lutte contre les Mutilations génitales féminines :  Une coalition d’associations plaide pour l’implication des élèves

Barrer la route aux Mutilations génitales féminines (MGF) au Burkina. Telle est la vocation de la Coalition nationale contre les pratiques de MGF. Convaincus que la lutte ne pourrait se gagner sans l’implication de tous les acteurs de la chaîne, les membres de la Coalition plaident désormais pour la prise en compte des enseignements sur les MGF dans le système éducatif burkinabè. Ils ont, pour cela, lancé, ce jeudi 21 novembre 2013 à Ouagadougou, une campagne nationale de plaidoyer pour la généralisation de l’enseignement des contenus MGF dans le système éducatif au Burkina. La cérémonie a été présidée par Chantal Compaoré, épouse du président du Faso et Coordonnatrice de ladite campagne.

Les chiffres font toujours froid dans le dos. Selon une enquête sur la démographie et la santé réalisée en janvier 2011, 76% des femmes de 15 à 49 sont touchées par les Mutilations génitales féminines. Malgré les efforts entrepris par le gouvernement burkinabè et ses partenaires, cette pratique a la peau dure dans nos pays. Pire, elle touche de plus en plus des jeunes enfants et se pratique maintenant dans la clandestinité. Pour donc contribuer à mettre fin aux MGF, une coalition d’associations estime qu’il faut impliquer les enfants dans les actions en intégrant des modules de formations sur les MGF dans les programmes scolaires au Burkina Faso.

Une expérience concluante

Avant d’entreprendre le plaidoyer, ses initiateurs ont d’abord expérimenté l’impact de l’enseignement sur les MGF dans les établissements. Ainsi en 1998, une enseignante des Sciences naturelles au Lycée municipal Vénégré a organisé un cours sur les organes reproducteurs féminin et masculin. Cet enseignement, au regard de l’intérêt qu’il avait eu auprès des élèves, avait poussé la formatrice a initié, avec l’apport du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE) une session de sensibilisation au profit des élèves. Pour maîtriser l’étendue du phénomène, une enquête a été réalisée auprès de 400 filles. Les résultats étaient les suivants : 46% d’entre elles étaient excisées, 48% étaient favorables à l’excision et 52% marquaient leur opposition à cette pratique.

Suite à cette étude, un comité de 25 jeunes « sauveurs » a été mis sur pieds pour des campagnes de sensibilisation dans d’autres établissements de Ouagadougou. De 2000 à 2003, l’expérience des modules d’enseignement dans les lycées est lancée dans 12 établissements de 6 régions du Burkina. En 2004, le nombre de ces établissements passe à 89. L’approche, de l’avais de Mariam Lamizana, présidente de la Coalition nationale, dispose de tout le nécessaire pour être mise en œuvre. Au total 1386 enseignants du primaire et secondaires ont été formés à l’Est, au Sud Ouest, au Yatenga et au Soum, 78 formateurs sont disponibles dans les 13 régions, 50 formateurs d’écoles professionnelles (ENEP, IDS, ENS/UK) sont également prêts pour la lutte, 18 formateurs des écoles nationales de gendarmerie et de police sont formés et 155 écoles intègrent déjà les contenus MGF dans les programmes scolaires.

Quid de la campagne ?

Pour encourager la prise en compte des contenus MGF dans le système éducatif au Burkina, les membres de la Coalition ont lancé une campagne de plaidoyer. La campagne pour première responsable, Chantal Compaoré, épouse du chef de l’Etat. En choisissant de lancer la campagne au lycée Vénégré, il s’agit pour Mariam Lamizana, de « retourner à la source pour la poursuite de la lutte engagée ». Et pour le proviseur dudit lycée, Marie Madeleine Diébré, il s’agit également de célébrer l’excellence dans le milieu scolaire. En effet, le lycée Vénégré est, durant ces 10 dernières années, classé parmi les 5 premiers établissements du Burkina Faso. En 2012, Vénégré était le 2e meilleur établissement. Car au BEPC, il a fait 84,84%, au BAC C, 96,92% et au BAC D, 90%. Pour cette rentrée scolaire, le lycée compte 2484 élèves répartis dans 29 classes. Au total 90 professeurs et 12 attachés d’éducation se chargent de la formation des jeunes.

Au cours de la campagne, il sera organisé des activités de communication, des réunions avec les décideurs. Il y aura aussi un suivi des conclusions des rencontres. La trentaine de membres de la Coalition auront donc du pain sur la planche sur les 15 mois que va durer la Campagne pour faire intégrer les contenus MGF dans les programmes scolaires au Burkina Faso.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

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