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Assemblée nationale : Les boutiques témoins de vivres au centre d’une question orale

Publié le lundi 18 novembre 2013 à 00h58min

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Assemblée nationale : Les boutiques témoins de vivres au centre d’une question orale

Face à la Représentation nationale le 15 novembre 2013, le ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, a répondu à une question orale sans débats par laquelle le député Yinsbila Christophe Ouédraogo l’a interpellé par rapport aux boutiques témoins de vivres. De la réponse- non suivie de débats - du ministre, ressortent précisions et promesses…

Le 30 septembre 2013, le député Yinsbila Christophe Ouédraogo formulait à l’attention du ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, une question orale sans débat, en ces termes : « Je tiens à féliciter le gouvernement pour toutes les mesures prises allant dans le sens de soulager les difficultés vécues par les burkinabè en rapport avec « la vie chère », parmi lesquelles mesures, on compte l’installation des boutiques témoins dans les grandes villes. Cependant, en tirant leçon de l’opération des boutiques communales ouvertes dans toutes les communes rurales et urbaines du pays en 2012 lors de la crise alimentaire, ne pourrait-on pas étendre également les boutiques témoins à toutes les communes, petites ou grandes, quand on sait que c’est surtout dans les zones rurales que l’on éprouve le plus de difficultés à se ravitailler ?  ». En clair, l’honorable Christophe Ouédraogo a voulu savoir s’il est possible d’étendre les boutiques témoins dans toutes les communes du Burkina.

Pour le ministre en charge de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, l’extension de l’ouverture des boutiques témoins à toutes les communes ne peut être envisagée qu’après évaluation des impacts de celles déjà ouvertes. Néanmoins, «  l’ouverture des boutiques témoins dans toutes les communes du Burkina est aussi une préoccupation de mon département qui y réfléchit en ce moment  », a-t-il confié.

En attendant, avise le ministre Zoungrana, une telle opération requiert le financement de la mise en place de plus de 300 autres boutiques. A cet effet, « il faudra mobiliser plus de 50 milliards de francs CFA », précise-t-il. Et de poursuivre, « Toutefois, la sécurité alimentaire et le bien-être de nos populations n’ont pas de prix pour notre Gouvernement  ». Il s’est voulu, enfin, rassurant en indiquant que « si la situation sociale l’exige, le Gouvernement s’assumera dans le sens d’améliorer les conditions de vie de nos populations ».

Le panorama des mécanismes de sécurité alimentaire

Avant d’en venir à la réponse apportée à la préoccupation du député Christophe Ouédraogo, le ministre Mahama Zoungrana a rappelé qu’en dépit de l’excédent céréalier net de 989 940 tonnes dégagé à l’issue de la campagne agricole 2012- 2013, 19 communes à risque de famine ont été identifiées et servies en vivres vendues « à prix social ».

Par la suite, rappelle encore le ministre Zoungrana, « pour répondre aux revendications sociales et faire face à l’augmentation du coût de la vie, le Conseil des Ministres en sa séance du 11 septembre 2013 a pris des mesures sociales fortes ». Avec ces mesures, il est revenu au ministère de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire (MASA) de, précise-t-il, « renforcer les capacités de la Société Nationale de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire (SONAGESS) pour lui permettre de gérer 160 boutiques témoins de vente de céréales à prix social dans les grands centres urbains (Ouagadougou et Bobo-Dioulasso) et dans les autres chefs-lieux des provinces en collaboration avec les Maires des communes  ».

Dans ce sens, et avec environ 14 milliards de FCFA, ce sont 59 700 tonnes de céréales constituées essentiellement de maïs et de riz qui ont été mises à la disposition des populations au prix de 6 000 FCFA le sac de 50kg de maïs et de 15 000 FCFA le sac de 50 kg de riz. Et ce, pour une durée de quatre mois. C’est du moins, ce qui ressort de la réponse du ministre Mahama Zoungrana livrée à la Représentation nationale.

Rappelons que l’opération est en cours depuis début octobre 2013. Et à en croire le ministre de la sécurité alimentaire, à la date du 31 octobre 2013, 142 boutiques témoins dont 36 dans la commune de Ouagadougou et 14 dans celle de Bobo-Dioulasso, sont ouvertes. Les 13 chefs-lieux de région et les 32 autres chefs- lieux de provinces, en sont également servis. Au total, précise le ministre Zoungrana, «  4 000 tonnes de maïs et 1 000 tonnes de riz ont été vendues dont près de 60% dans la seule ville de Ouagadougou ». Toutefois, relève-t-il, au stade actuel, il est difficile d’évaluer son impact sur les bénéficiaires.

L’insécurité alimentaire à l’épreuve de la gestion structurelle

Selon le ministre Mahama Zoungrana, en dépit du financement des opérations d’urgence, l’accent est actuellement mis sur la gestion structurelle de l’insécurité alimentaire. Dans ce sens, précise-t-il, des « leviers et mesures à gains rapides » en termes entre autres d’accès aux intrants, aux matériels agricoles, ont été identifiées. Ces mesures permettront d’accroître dans un délai très réduit, l’offre alimentaire et de sécuriser la production agricole dans notre pays, foi du ministre Zoungrana.

En outre, la SONAGESS a été instruite pour accompagner les producteurs dans la commercialisation, à travers l’enlèvement des excédents de leurs productions. Ce du moins, ce qu’a confié Mahama Zoungrana.

Aussitôt après la livraison de son message en réponse à la question du député Christophe Ouédraogo, le ministre Mahama Zoungrana s’est retiré de l’hémicycle. A sa suite, ce sont les ministres en charge de l’emploi, en charge de l’action sociale, en charge des sports et loisirs, en charge du transport, en charge de la promotion de la femme, qui ont répondu, ce 15 novembre 2013, à l’interpellation de l’Assemblée nationale.

Fulbert Paré

Lefaso.net

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