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Civisme et cohésion sociale : Eduquons nos enfants à la bonne école

Publié le vendredi 15 novembre 2013 à 13h20min

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Dans moins d’un mois la ville de Dori, capitale de la région du Sahel, vibrera au rythme de la célébration de la fête de l’indépendance. Beaucoup d’investissements publics allant des travaux de voiries à la construction d’un stade de football en passant par des logements et une salle de spectacle ont été réalisés.

Toutes ces réalisations, pour sûr, ne seront pas totalement achevées ce 11-Décembre, n’empêche, cette ville aura pris un coup de renouveau comme avant elle, les villes de Fada, Ouahigouya, Bobo-Dioulasso, Koudougou en attendant les autres capitales régionales.

Ces engagements financiers important – un peu plus de 18 milliards de CFA pour Dori – annuellement consentis pour booster des pôles régionaux de croissance, au-delà de l’économique, sont un signal politique de la volonté des plus hautes autorités de construire un Burkina solidaire. Une solidarité dans le développement, du nord au sud, d’est en ouest, avec pour finalité le renforcement du sentiment d’appartenance à la même communauté nationale.

Ce message est-il toujours bien perçu et assimilé par les Burkinabè au-delà du brouhaha et autres flonflons des réjouissances festives qui ne manquent pas d’accompagner la célébration de l’anniversaire de l’indépendance ? ?

Ce n’est pas évident même si ce n’est pas faute d’avoir essayé du côté des autorités de trouver à chaque anniversaire commémoratif de l’indépendance, un thème porteur de cette attente. En cette année 2013, le thème de cette commémoration est on ne peut plus évocateur de cette vision d’Ernest RENAN sur la nation ? que semble partager nos autorités.?

« La nation, dit-il, est une grande solidarité constituée par le sentiment des grands sacrifices qu’on a faits et ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ? ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible ? : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours ».

Ce plébiscite au quotidien de la nation, les organisateurs de la commémoration du 53e anniversaire de l’indépendance ont voulu l’exprimer avec un thème dont la densité ne devrait échapper à aucun Burkinabè ? : « civisme et cohésion sociale, fondamentaux d’un développement durable ».

De fait, c’est l’ensemble des citoyens, dans le respect des lois mais aussi le respect mutuel qui crée les conditions d’une quiétude du corps social, propice à la libération des énergies créatrices de biens et de bien-être.

Aucune nation ne s’est développée dans l’incivisme et l’intolérance, c’est-à-dire le refus de ses citoyens de se responsabiliser dans leurs droits mais aussi dans leurs devoirs vis-à-vis d’eux-mêmes, de leur famille et de toute la communauté nationale.

C’est dire que la citoyenneté, la qualité d’appartenance et de jouissance des avantages d’une collectivité organisée est à la fois tributaire et adjuvant du civisme, le dévouement envers cette communauté.

Ainsi dit, c’est en étant citoyen et civique que l’on favorise d’abord sa propre intégration à la collectivité nationale ? ; mais, ensuite, que l’on consolide tous les facteurs centripètes de cette collectivité.

Citoyenneté et civisme sont donc un gage de cohésion sociale, signe de paix condition sine qua non du progrès vers le développement durable.

L’histoire ne nous enseigne-t-elle pas que toute les nations en crise, déchirées par des conflits de quelque nature que ce soit sont des cimetières de croissance économique, des déserts de solidarité nationale, des gouffres de l’humanisme tout simplement.

Prenons garde donc au Burkina à ne pas dilapider cet important héritage de la paix, de la tolérance et du dialogue que nous ont légué nos parents dans les mesquineries politiciennes ? ; ces œillères de la démocratie tropicalisée qui font que les uns se prennent pour des parangons de vertus pour exécrer dans une opposition caustique les autres, accablés de toutes les vilenies.

Tous les Burkinabè sont des humains, c’est-à-dire capables du meilleur et du pire dans le plébiscite quotidien de la nation dont parle E. RENAN. Certes, plus les responsabilités occupées sont grandes sur l’échelle de l’organisation de la gestion de la collectivité, plus l’exemplarité est requise dans le dévouement civique.

Mais les fautes de nos décideurs ne doivent pas nous dédouaner de nos propres turpitudes inciviques qui font le lit de la déliquescence de notre citoyenneté. Il ne faut pas seulement attendre l’exemple d’en haut. La vertu se construit dès le bas âge.

C’est connu, l’enfant est le père de l’adulte. De l’écolier consciencieux naît l’étudiant responsable, de l’étudiant responsable naît le décideur intègre. C’est là un cercle vertueux qu’il ne faudrait pas vicier avec les scories de la politicaillerie qui consiste à dire que le mauvais exemple de l’incivisme vient d’en haut.

Oui, dénonçons les dérives de nos gouvernants, mais éduquons surtout nos enfants à la bonne école, pas seulement de l’enseignement scolaire mais aussi de la famille et de nos valeurs culturelles et religieuses. Le civisme, la cohésion sociale et le développement durable passent par là.

L’hebdo du Burkina

Par : L’Hebdomadaire du Burkina

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2013 à 16:07, par nongasida En réponse à : Civisme et cohésion sociale : Eduquons nos enfants à la bonne école

    j’ai remarqué une chose, on traite de façon unilatérale la question de l’incivisme. Que ces chefs coutumiers et autres s’adressent aussi à nos dirigeants, qu’ils arretent de nous provoquer, ils n’ont qu’a etre justes et responsables

  • Le 18 novembre 2013 à 09:04 En réponse à : Civisme et cohésion sociale : Eduquons nos enfants à la bonne école

    Je suis d’avis avec toi nongasida, l’INCIVISME tire sa source du fait de nos dirigeants. Depuis 1987 à nos jours, le régime n’a pas ENCORE produit un burkinabè à la dimension d’intègre avec des vertus de civisme. la malhonnêteté, la corruption, le gain facile, l’avoir effréné du matériel, l’immoralité, la bassesse, la courbette, le trafic d’influence, l’absence d’éthique, l’incivisme fiscal des opérateurs économiques, la mal gouvernance, le tout couronné par une justice dite "indépendante" avec des juges acquis ont beaucoup contribué à asseoir l’INCIVISME au FASO. il n’y a pas lieu de s’acharner sur la "révolte des gens honnêtes" que les dirigeants disent incivisme. ces gens honnêtes attendent justice, vérité sur des crimes économiques, des assassinats de TS de NZ de ... Quand l’hebdo du Burkina dit "...Eduquons nos enfants" peut-on traduire que les enfants de TS, de NZ n’avaient pas droit à l’éducation de leur géniteur ? L’arrogance des politiciens des fois nous agace. exemples déjà entendus : le Burkina n’a pas de pétrole, mais il y a Blaise ; vous pouvez marcher, voir courir, c’est ça l’Etat de droit ; une marche n’a jamais changé une loi ; etc. l’hebdo du Burkina ne semble pas être d’avis avec l’incivisme vient d’en haut, et pourtant ! prenons le cas du procès PAI, le journal officiel qui a paru "FAUX", prenons également le de la candidature CDP des élections couplées de décembre 2012 des magistrats BB et ST avec des DECRETS "reconnus litigieux" . pour terminer, le journal nous (nous sincère car il est dedans) invite DE DENONCER et je reconnais avec LUI quand il dit EDUQUONS NOS ENFANTS A LA BONNE ECOLE...

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