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Rapport public 2011-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

Publié le vendredi 15 novembre 2013 à 23h35min

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Rapport public 2011-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

Le Conseil économique et social vient de rendre public son rapport public 2011-2012. Consacré au secteur minier, l’étude a porté sur le thème : « expansion du secteur minier et développement durable au Burkina Faso : cas de l’exploitation aurifère ». Après avoir remis le document au Président du Faso le 09 octobre 2013, Paramanga Ernest Yonly et ses collaborateurs étaient face à la presse ce 15 novembre, à l’hôtel Pacific de Ouagadougou, pour présenter le document de 66 pages.

Depuis 2007, le Conseil économique et social (CES) élabore, chaque année, un rapport public sur la situation économique et sociale du Burkina. Ainsi, il joue son rôle de veille et d’anticipation sur les questions économiques et sociales émergentes, « en proposant les avis et recommandations les plus appropriés possibles aux pouvoirs publics ». La publication du dernier rapport entre donc dans ce cadre. Si le rapport précédent s’était penché sur l’environnement, le présent, lui, traite de la question du boom minier avec les opportunités qu’il offre, mais aussi les conséquences néfastes qu’il engendre. Sur l’environnement et sur la vie des populations. « Le choix du thème s’est fondé sur le fait que le secteur minier est devenu depuis 2009 la plus importante source de croissance dans notre pays », a rappelé Paramanga Ernest Yonly, le président du CES.

Le secteur minier en chiffres

Le Burkina est, depuis 2009, classé parmi les cinq plus grands pays africains producteurs de l’or. Sa production en métal jaune est passée de 12,2 tonnes en 2009 à 25,6 tonnes en 2012, soit plus du double. Entre 2007 et 2011, sept mines d’or et une mine de manganèse sont entrées en production, pour un investissement de 500 milliards de francs CFA. Et, le potentiel minier de notre pays est encore énorme et concerne aussi bien les mines en production que les mines en construction.

Les industries extractives ont contribué pour 3,3% à l’évolution du PIB réel en 2011. Les recettes publiques réalisées au cours de la même année s’élèvent à 127,43 milliards de francs CFA, soit une contribution de 18% au budget de l’Etat. Ces recettes (fiscales, douanières et de services) ont atteint 189,56 milliards en 2012.

En 2011, l’or représentait 74% dans la structure du commerce extérieur du Burkina, détrônant de loin le coton. Le secteur a contribué à créer 4000 emplois permanents en 2011 et 5715 en 2012.

Ce boom minier a également permis la réalisation d’infrastructures sociales au profit des populations locales. Des activités de sous-traitances et autres activités connexes tout aussi importants sont aussi en train de se développer. C’est dire l’expansion du secteur minier offre des opportunités réelles pour l’économie burkinabè.

Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt

Ces différents chiffres semblent intéressants. Pourtant, l’opinion nationale émet des suspicions sur l’importance de la rente minière et son impact sur le bien-être des populations. L’exploitation aurifère soulève d’importantes préoccupations. « Les conséquences négatives s’observent sur l’environnement et sur le cadre de vie des populations. Les impacts sociaux tiennent à l’afflux massif des populations sur les sites d’orpaillage et le déplacement involontaire des populations de leurs lieux d’origine  », a rappelé reconnu le président du CES.

Pire, les orpailleurs sont exposés à toutes sortes de maux : VIH/SIDA, IST, consommation de drogue, prostitution, délinquance, violences, éboulements meurtriers ; déscolarisation, fraude, baisse des rendements agricoles…

Les recommandations

Dans un tel contexte et pour tirer le maximum de profit de l’exploitation minière, dans le respect des exigences d’un véritable développement durable au Burkina Faso, le Conseil économique et social a fait des recommandations au gouvernement. Il recommande, entre autres :
-  un usage optimal de la rente minière ;
-  le renforcement des effets induits ou indirects de l’industrie minière ;
-  une organisation conséquente de l’exploitation artisanale ;
-  une forte implication des populations locales dans les projets d’investissements et aux instances décisionnelles des sociétés pour les questions qui les concernent ;
-  un suivi et une gestion rigoureuse du secteur de l’or.

Ce point de presse était également une occasion pour dévoiler les innovations que le CES entend mettre en application dans son fonctionnement. Paramanga Ernest Yonly et ses collaborateurs entendent désormais donner de la visibilité à l’institution et démontrer qu’elle n’est pas budgétivore, encore moins, inutile. C’est pourquoi, le présent rapport sera expliqué aux populations dans les différentes régions du Burkina. Mieux, l’institution entend désormais aller au contact des populations pour écouter leurs préoccupations réelles.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2013 à 01:32, par Ghost En réponse à : Rapport public 2001-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

    Mr Diallo, c’est bien de nous faire une synthèse du rapport mais idéalement ca sera bien de nous permettre de le lire aussi. on est assez intelligents pour comprendre car 66 pages résumées en quelques lignes.....

  • Le 16 novembre 2013 à 04:34 En réponse à : Rapport public 2001-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

    Très bon rapport. Pour ce qui est des aspects sombres de l’exploitation de l’or, c’est la rançon. Il faut des mesures idoines pour parer à la désintégration sociale qu’elle induit

  • Le 16 novembre 2013 à 08:45, par yaro En réponse à : Rapport public 2001-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

    enfin,nous assistons maintenant à un réveil de cette institution.espérons aussi que ces recommandations ne restent dans les placards longtemps,pour une amélioration possible dans ce secteur.

  • Le 16 novembre 2013 à 20:57, par Justin En réponse à : Rapport public 2011-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

    Un rapport de 66 pages comparé a celui de 3 pages du CFOP, ca ma l’air d’etre plus serieux. Je pense que les opposants devraient aussi etre un peu plus integrés dans ce genre de travaux pour acquerir de l’experience sur la manière d’etablir des rapports.

  • Le 16 novembre 2013 à 23:16 En réponse à : Rapport public 2011-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

    Je pose cette question aux formistes:quel est le rôle du CES ? Quel est l’apport du CES en matière de la bonne gouvernance dans notre pays ? Le CES est-il utile ? Je préconise qu’on le supprime purement et simplement en donnant le plein pouvoir au CAPES de trancher sur les questions économiques pour une bonne gouvernance dans mon pays.

  • Le 17 novembre 2013 à 01:28, par Salaka En réponse à : Rapport public 2011-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

    Ces recommandations resteront sans suite parce que ce sont les mêmes cdpistes qui gerent le pays. Au lieu de renforcer la démocratie resolvez ces problèmes dabords.

  • Le 18 novembre 2013 à 10:03, par serein En réponse à : Rapport public 2011-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

    "C’est pourquoi, le présent rapport sera expliqué aux populations dans les différentes régions du Burkina. Mieux, l’institution entend désormais aller au contact des populations pour écouter leurs préoccupations réelles". Voici la porte ouverte à toutes sortes de dépenses inutiles. Ce n’est vraiment pas le rôle du CES d’aller vers ls populations pour leur expliquer un rapport. Les députés, les maires, les présidents de conseils régionaux n’ont qu’à s’en saisir. Le travail du CES est d’alarmer ou d’attirer l’attention. Cesser de justifier des dépenses en entreprenant des activités totalement contre productives.

  • Le 18 novembre 2013 à 10:04, par serein En réponse à : Rapport public 2011-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

    "C’est pourquoi, le présent rapport sera expliqué aux populations dans les différentes régions du Burkina. Mieux, l’institution entend désormais aller au contact des populations pour écouter leurs préoccupations réelles". Voici la porte ouverte à toutes sortes de dépenses inutiles. Ce n’est vraiment pas le rôle du CES d’aller vers ls populations pour leur expliquer un rapport. Les députés, les maires, les présidents de conseils régionaux n’ont qu’à s’en saisir. Le travail du CES est d’alarmer ou d’attirer l’attention. Cessez de justifier des dépenses en entreprenant des activités totalement contre productives.

  • Le 18 novembre 2013 à 17:23 En réponse à : Rapport public 2011-2012 : Le Conseil économique et social se penche sur le boom minier et ses conséquences

    "En 2011, l’or représentait 74% dans la structure du commerce extérieur du Burkina, détrônant de loin le coton. Le secteur a contribué à créer 4000 emplois permanents en 2011 et 5715 en 2012".
    Le boom minier ne peut contribuer à développer le Burkina car il emploie très peu de monde comparé à la filière coton qui fait vivre plus d’un million de paysans. Par contre, il consomme énormément d’argent en investissements qui ne profitent qu’aux multinationales car tout est importé : machines, bulldozer, produits chimiques, groupes, camions, bus, etc.
    Quelles suites sont données aux recommandations écrites dans les rapports du CES depuis 2007 ? à mon avis, pas grand chose car nos gouvernants actuels ne sont pas là pour se préoccuper de résoudre les problèmes du peuple mais pour s’en mettre plein les poches chaque jour qui passe. Monsieur DIALLO, vous devriez faire cet exercice de prendre toutes les recommandations faites par le CES depuis 2007 et qu’est-ce qui a été mis en oeuvre ou pas ? Là, ce serait très intéressant pour nous lecteur de nous éclairer sur l’utilité ou pas du CES ?

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