Battus 2-0 à l’aller, les Etalons savaient qu’ils étaient dans l’obligation de faire le jeu. Et dès la 2e minute, une chaude alerte consécutive à un coup franc provoque la panique dans le camp adverse. Il s’en suit un corner, qui ne donne absolument rien. Les Itambas réagissent par Didier Kavumbagu, dont le tir lointain n’inquiète pas le gardien de but Amed Coulibaly (6e).

Les Etalons retournent à la charge et à la 7e minute, et sur un bon retrait d’ Hervé Oussalé, Yssouf Ouattara, en embuscade, ouvre la marque. C’est bien parti pour les poulains de Pihouri Webonga, et on se dit qu’ils ne tarderont pas à annuler les deux buts encaissés à Bujumbura. Mais au fil du temps, ce sont les Burundais qui loin de baisser les bras, attaquent et se montrent même par instants menaçants.

Bien que menés au score, ils sont présents dans les duels et leur jeu en 4-4-2 semble leur réussir, parfois, par sa densité et sa variété. Didier Kavumbagu, Selemani Nshimiye, Saidi Ntibalonkila et Souleyman Nyabenda donnaient une véritable impulsion au jeu, et montraient souvent une étonnante capacité de réaction sur quelques coups parfaitement joués.

Côté Burkinabé, on sent un léger flottement. Il y a certes de l’animation offensive, mais elle est par moments très quelconque face à une équipe Burundaise, qui ne manque ni de bonne volonté, ni de hargne et encore moins de vitesse. Hervé Oussalé, à la 19e minute, va se livrer à une série de dribles inutiles dans la surface au lieu de chercher le partenaire le mieux placé.

Le public, naturellement, n’apprécie pas cela et peste. Le jeu devient autre, et pire, les attaquants se sont obstinés à vouloir à tout prix passer par l’axe pour se mettre dans le sens du but. On n’a pas beaucoup utilisé le couloir droit et pourtant, c’est par là qu’est venu le premier but.

Les visiteurs, qui ont su se montrer solidaires, obtiendront l’égalisation à la 37e minute grâce à Didier Kavumbagu, qui a exploité de la tête un corner. Les choses se compliquent pour les Etalons, qui doivent maintenant gagner par 4 buts à 1 pour se qualifier. Pour beaucoup de gens, la mission était quasiment impossible surtout que les Burundais jouaient bien au football. Lorsque la mi-temps est intervenue sur ce score de 1-1, on entendait du tout dans les tribunes. En regagnant les vestiaires, le capitaine Serges Kiema et ses partenaires ont été hués par des supporters qui occupaient la tribune 10.

Une deuxième mi-temps de folie

Les Etalons ayant eu beaucoup de mal à exister en première mi-temps, ils sont revenus des vestiaires avec un tout autre esprit. Après un deuxième changement à la 52e minute (Ismaël Compaoré a remplacé Yaya Fayama), sur un coup franc décomposé, Alain Traoré, d’un tir à ras de terre, permet à son équipe de reprendre l’avantage. Les Burundais, après ce but, sont partis deux fois sans réussir à marquer, Amed Coulibaly ayant eu la baraka.

Les nôtres, ayant compris qu’il fallait provoquer davantage la défense burundaise, bénéficieront d’un penalty à la 56e minute pour faute de main d’un défenseur en pleine surface de réparation. Saïdou Sandaogo, qui avait remplacé Yssouf Ouattara (47e), se présente et tire lamentablement à côté. Mais il se rachètera à la 62e minute en mettant à profit un corner d’Alain Traoré. A 3-1, l’espoir renaît et il reste 28 minutes à jouer.

Les Etalons s’installent dans le match et pressent, avec une énorme activité dans toutes les zones du terrain. Ils obtiennent trois corners successifs et c’est sur le dernier que viendra le quatrième but, inscrit par Serges Kiema d’une tête imparable, suite à un corner d’Alain Traoré (68e). On jubile dans les tribunes surtout que la qualification est presqu’assurée.

Mais il faut tout de même rester vigilant, et d’ailleurs, un cinquième but serait synonyme de délivrance. Il arrivera à la 87e minute et cela grâce à Dramane Nikiéma à la suite d’un mouvement collectif, où on a d’abord vu Saïdou Sandaogo échouer dans sa tentative.

L’engagement a été difficile pour les Burundais, dont certains s’arrachaient les cheveux à terre. A trois minutes de la fin de la rencontre, Ismaël Mutanbara se fera expulser par l’arbitre angolais, Rodrigues Carmelino, pour un vilain geste sur Saïdou Sandaogo. Malgré le temps additionnel (4 mn), le score en restera là, faisant le bonheur des Etalons, qui obtiennent ainsi leur ticket pour Gambie 2005. C’est tout simplement grandiose. Et presque magique.

Justin Daboné
L’Observateur Paalga