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Le marché de la cité AN II : les "tanties légumes" se servent d’abord

Publié le jeudi 17 octobre 2013 à 21h09min

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Le marché de la cité AN II : les

Situé à quelques encablures de l’aéroport international de Ouagadougou, le marché de la cité AN II est un marché pas comme les autres. Il ouvre ses portes à 4h du matin et dès 7h l’affluence baisse et on assiste au régime d’un marché ordinaire. Sa seconde spécificité réside au fait que ce sont des femmes qui commercent majoritairement dans ce marché dédié à la vente des légumes.

Le marché de la cité AN II communément appelé « Sabsd na wa n data » est un marché de légume où l’activité de commerce est rythmée par une ambiance jamais égalée à Ouagadougou. La ferveur avec laquelle les clientes prennent d’assaut ce lieu est remarquable. Le travail de la femme y est valorisé. En témoigne la mainmise de grandes commerçantes de légumes appelées « tanties légumes » sur ces marchandises. Dès la veille, elles vont s’approvisionner dans les zones de production comme Saponé, Loumbila, Koubri…Le déchargement de ces produits des camions se fait de 18h à 23h selon l’heure d’arrivée.

Plusieurs types de légumes y sont vendus. Ces produits maraichers viennent d’horizons divers et même hors du pays en l’occurrence de la Tunisie, du Togo et de la Côte d’Ivoire. On peut citer de la tomate, des oignons, des aubergines, du poivron, de la courgette, des choux, des concombres, du gombo frais, des oignons, des épices …

Le marché s’ouvre entre 3h et 4h car les clients quittent certains quartiers de Ouagadougou pour s’approvisionner en légumes afin de ravitailler très tôt les autres marchés. Pour ce faire, des centaines de femmes se ruent vers la cité AN II en quête de légumes de bonne qualité. En ce moment, il n’y a pas de vente en détail et la priorité est donnée aux clientes fidèles. « Moi je suis venue de Dapoya pour me ravitailler en vue de retourner rapidement pour que mes clients ne viennent pas me manquer, ils apprécient beaucoup ce qui vient d’ici  » a laissé entendre Zalissa Martine Soré.

Munies qui de sacs, qui de paniers, les clientes s’activent chacune comme elles peuvent pour se procurer au maximum suivant leur portefeuille. Il y a aussi des conducteurs de tricycles qui contribuent à travers le transport des provisions de légumes sur les autres marchés à la demande des demi-grossistes.

Auparavant elles partaient tôt le matin pour revenir vers 4h avant de commencer la vente. «  Mais à cause de l’insécurité grandissante, nous étions obligées de surseoir à cela pour traiter avec des automobilistes chargés du transport  » a confié Rasmata Kaboré, grossiste au marché. Elle renchérit en ces termes « le travail nocturne n’est pas facile, on est obligé de s’adapter pour faire fortune dans cette activité  ».

Parmi les vendeuses de demi-gros, il y a également des élèves qui ont choisi ce métier comme activité de vacance. « A chaque vacance, je vends au marché ici pour aider mes parents et payer mes frais de scolarité et un moyen de déplacement  » a précisé Kadi Sanfo.

Le commerce dans ce marché permet de résorber le chômage et de procurer des ressources substantielles à la population et par ricochet de favoriser la croissance. Toute chose qui est encouragée par les autorités de tutelle.

Par ailleurs, on note qu’aujourd’hui quelques « yaar » de la capitale burkinabè tentent d’emboiter le pas à ce marché de légumes mais sans résultat.

Dramane KONATE

RTB

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