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Procès de la CPI à Addis-Abeba : La raison l’emporte sur les velléités de rupture

Publié le dimanche 13 octobre 2013 à 21h26min

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Procès de la CPI à Addis-Abeba : La raison l’emporte sur les velléités de rupture

Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’Union africaine tenue ce 12 octobre 2013 n’aura pas finalement abouti à un accord de retrait des pays du continent du traité de Rome instituant la Cour pénale internationale (CPI). Comme cela avait été annoncé par certains pourfendeurs de la CPI, accusée à tort ou à raison, d’être raciale et de ne poursuivre que des dirigeants africains.

Juste, les participants du sommet d’Addis demandent l’ajournement des procédures de la Cour pénale internationale contre le président kényan Uhuru Kenyatta, son vice-président, William Ruto et contre son homologue soudanais El Oumar Béchir. Il s’agit là, manifestement, d’une démarche raisonnable des dirigeants du continent à l’endroit des responsables du Traité de Rome et qui tranche avec la rupture pure et simple que prônaient certains leaders politiques. En clair, la raison l’a emporté sur les velléités de retrait pur et simple de la Cour de La Haye.

Et logiquement, les garants de la CPI ne devraient pas avoir du mal à donner une suite à cette requête, à savoir ne pas poursuivre des chefs d’Etat africains en exercice, si tant est qu’ils ne veulent pas apporter de l’eau au moulin de tous ceux qui voient en la CPI un instrument de l’impérialisme en Afrique dont des leaders politiques sont régulièrement épinglés. En tout cas, l’on a rarement vu un président occidental ou d’une autre partie du monde en poste poursuivi par la Cour de la Haye. Alors, pourquoi ne pas observer le même principe vis-à-vis des dirigeants africains mis en cause ?

Le piège de la présidence

Ce n’est pas une mauvaise idée en soi de permettre à un président élu comme Uhuru Kenyatta de mettre en œuvre tranquillement le programme pour lequel les choix des populations ont porté sur lui. Toutefois, il est important d’envisager des garde-fous pour éviter le piège de la présidence à vie. En d’autres termes, si le principe de la non poursuite des présidents en exercice est adoptée sans conditions, des présidents incriminés peuvent être amenés à s’accrocher au pouvoir pour ne jamais répondre de leurs actes devant le justice internationale, encore moins devant les tribunaux nationaux, le plus souvent assujettis à l’exécutif.

Pour éviter ce piège de présidence à vie qui rime avec impunité, le Conseil de sécurité, habilité à se prononcer sur la présente requête d’Addis-Abeba, peut par exemple fixer une période au-delà de laquelle un leader politique en fonction est susceptible d’être poursuivi par la justice internationale. En clair, oui à l’arrêt des poursuites contre les présidents africains en exercice, et non à l’impunité à vie pour les dirigeants peu respectueux des droits de l’Homme dans leur pays.

Elections et exigences de justice, deux faces d’une même pièce

La démocratie est un tout. Il n’y a pas à choisir entre les élections qui favorisent l’accession au pouvoir et les contraintes judiciaires qui peuvent empêcher d’exercer le pouvoir. Ce sont les deux faces d’une même pièce, la démocratie que nos Etats copiée des occidentaux.

En outre, aucun pays africain n’a été obligé à ratifier le traité de Rome. Et comme on dit, ce n’est en cours de jeu qu’il faut changer la règle. Mais, il y a toujours des moments pour déposer des plaintes qui peuvent être prises en compte ou non. Et l’on suppose que sur ce coup-ci, les président africains peuvent être entendus des membres du Conseil de sécurité, vu qu’ils n’exigent pas une réécriture du Traité de Rome, quoi que…

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 octobre 2013 à 10:14, par SID WATTA En réponse à : Procès de la CPI à Addis-Abeba : La raison l’emporte sur les velléités de rupture

    Le Conseil de sécurité doit voir clair ! Choisir de protéger UN et UN seul individu ou toute une partie du Peuple qu’il dirige. Koffi Annan a déjà haussé le ton ! "Ces Chefs d’Etats qui se réunissent pour ne pas répondre de la justice INTERNATIONALE ne voient pas la misère de leur PEUPLE". Il a tout dit. Comme dans leur pays la Justice ne fonctionne pas et ne peut même pas les inquiéter ils veulent arrêter avec la CPI pour GOUVERNER à vie. Toutes les Représentations diplomatiques ont été témoins de la mascarade organisée au Burkina pour faire passer le SENAT. C’est un crime !!! Ces Chefs d’Etats qui se sont réunis à Addis-Abeba sont RESPONSABLE de LAMPEDUSA ! Ces jeunes qui sont morts ont fui la mal gouvernance ; la mauvaise rétribution des richesses, les emplois précaires, la démission face à l’enseignement (éducation) des enfants des pauvres, l’arrogance de la minorité MULTI MILLIARDAIRES des pays africains et ils sont aller rencontrer la mort ! PAIX A LEURS AMES ! Le Conseil de sécurité doit accéder favorablement à leur requête " NE PAS POURSUIVRE UN CHEF D’ETAT EN EXERCICE" Mais .... sauf tous ceux qui ont plus de 10 ans au pouvoir devront être poursuivis.

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