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Gestion des fonds transférés aux communes : « Détournement d’une école de 38 millions à Séguénéga », selon la société civile du nord

Publié le lundi 7 octobre 2013 à 13h22min

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Dans la lettre ci-après, la Coordination régionale des organisations de la société civile du nord (CROSC/N) dénonce la mauvaise gestion des fonds transférés au niveau de l’éducation dans la commune de Séguénéga, province du Yatenga. Il est notamment fait cas du détournement « de l’école de Dambrin 38. 000 000 F CFA). L’intégralité de lettre adressée à trois ministères du gouvernement Tiao, à savoir le MATDS, le MENA et le MATD :

« Lettre ouverte au Ministre de l’Administration Territoriale et de la Sécurité(MATS), au Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) et au Ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation (MATD)

EXCELLENCE MONSIEUR LES MINISTRES,

La constitution du 2 juin 1991 a consacré la décentralisation comme axe fondamental d’impulsion du développement et de la démocratie. Cet acte s’est traduit dans les faits par les élections municipales du 12 février 1995 et la mise en place de trente-trois (33) communes. Les élections de septembre 2000 ont consacré « communes », tous les chefs-lieux de province, mettant ainsi en place plus d’une cinquantaine de communes. Le train de la communalisation intégrale étant mis en marche, les élections d’avril 2006 ont consacré « communes » tous les chefs-lieux de département, dotant ainsi le pays d’environ 302 communes. Environ 302 conseils municipaux et maires élus ont en charge de promouvoir le développement de leur localité. Les premières instances municipales (1995 et 2000) ont conduit pendant leur mandat, des actions de développement de leur commune, appuyées par le Commission Nationale de la Décentralisation, service précurseur, promoteur de la décentralisation et de la citoyenneté par l’action de ses premiers responsables à l’époque et par divers partenaires au développement. Ainsi, il y a eu les formations de conseillers des membres de la société civile sur le concept de la décentration et ses exigences.

Nous avons l’honneur de vous faire part des situations de la gestion chaotique des fonds dans certaines communes de la province du Yatenga dont la commune de Séguénéga est une illustration très négative.

EXCELLENCE MONSIEUR LES MINISTRES,

Vos efforts et ceux du gouvernement tout entier peuvent s’effrités comme un château de sable au bord de la mer si au niveau local certaines autorités n’ont de souci que de servir leur propres intérêt et ceux de leurs proches.

En effet le secteur de la santé et de l’éducation sont très sensibles, aussi le gouvernement s’est employé à les maintenir parmi les secteurs prioritaires.

La coordination régionale des organisations de la société civile du nord à l’instar d’autres structures joue son rôle par le suivi, l’évaluation, et l’interpellation citoyenne pour une gestion efficace et efficiente des fonds transférés aux communes.

Dans cette dynamique notre coordination au cours de l’exécution dans ces actions de participation aux sessions des conseils municipaux , de suivi et l’évaluation des fonds transférés au niveau de l’éducation, de la santé et de l’assainissement et dans les communes du NORD a pu constater le cas de détournement d’école dans certaines communes dont celle de SEGUENEGA .

Nous nous sommes rendu dans plusieurs inspections et les services déconcentrés du MENA et dans les écoles pour toucher du doigt les réalités sur le terrain.

L’état, malgré ses moyens limités a tenu ses promesses en virant à temps aux communes les montants transférés au niveau de l’éducation destinés à l’investissement, à l’achat des fournitures scolaires pour soulager la souffrance des parents d’élèves augmentant ainsi l’offre éducative même si beaucoup reste à faire .

C’est le lieu ici de saluer cette marque de considération de l’état dans l’amélioration de la qualité de l’éducation de par cette promptitude.

Dans la commune rurale de SEGUENEGUA, les faits sont inquiétants et le risque de trouble sociale serait imminent entre deux villages de commune qui sont DAMBRIN et KOURA deux villages qui vivaient en parfaite harmonie.

En effet, le village de DAMBRIN selon les services déconcentrés du MENA et conformément a gestion de la carte éducative qui relève de leur compétence et en rapport de la programmation étudiée est bénéficiaire d’une école d’une valeur d’environ 38.000.000FCFA et ces fonds sont transférés à la commune.

Contre toute attente, le Maire de Séguénéga qui ne dispose pas de service d’éducation, seul sans l’aval du conseil municipal change la destination de l’école pour le village de KOURA qui serait celui de ses oncles, connaissances et amis dans l’optique de satisfaire une promesse électorale.

Le village de DAMBRIN qui suit le dossier de leur école découvre le détournement et toute tentative de faire appliquer la programmation est confronté au refus catégorique du Maire, malgré le déplacement des services déconcentrés de l’éducation.

En session de conseil municipal du 3 octobre 2013 que nos représentants ont participé, le problème est évoqué en divers par un conseiller municipal et le maire refusa que ce problème ne peut débattu en session et que de surcroit le conseiller en question ne venant d’aucun des deux villages n’aucun droit d’évoquer ce problème et qu’il ne peut parler que des problèmes de son propre village.

Une vive discussion éclata sur le rôle du conseiller et la session se termina en queue de poisson.

Ce qu’on amène à croire que ce maire de surcroit Président de la section Régionale l’Association des Municipalités du Burkina (AMBF) devrait avoir une vision étriquée du rôle de conseiller ou il le faut à dessein.

Aussi , où ce problème pouvait être débattu en dehors des sessions du conseil municipal.

La tension qui couvait entre les deux villages finit par éclater au siège de la marie le 5 octobre 2013, ce jour la vieux, femmes et enfants se dépotèrent SEGUENEGA pour réclamer leur école surtout que les constructions n’ont pas débutées dans l’autre village.

Le maire dans un discours musclé leur a dit qu’il ne changera pas de position et qu’ils peuvent aller se plaindre là où ils veulent !

Pourquoi cette intransigeance du MAIRE au regard de l’évolution de ce problème ?

Nous taisons volontiers les méthodes de passations des marchés dans cette commune qui s’apparente à un deal entre amis ou connaissance avec souvent des entreprises prêtes- noms ? L’Autorité Supérieure de Contrôle de l’Etat, le REN –LAC peuvent avoir du travail dans cette commune !

Les Ministres sont donc interpellés.

L’intérêt de cette lettre ouverte est de faire une alerte nationale car à ce qu’on nous dit les cas sont nombreux et cela est de nature à créer des conflits entre les villages et entrave sérieusement le travail des services qui s’occupent de la carte éducative du pays !

L ’école n’est pas construite à ce jour ,il est impérieux de respecter la carte éducative dressée par les services compétents et ce la nous éloignera des risques de troubles sociaux entre village.

Le pseudo démentis venant d’associations acquises et inféodées ne nous surprendront pas, mieux vaudrait qu’ils utilisent ces moyens et arguments pour former les conseillers sur le rôle et devoir d’un conseiller municipal.

Aussi, nous souhaiterions que les ministres diligentent un audit sur le respect de la carte éducative et sanitaire par des communes BURKINA FASO, L’ attributions et l’exécution des marchés liés au fond transférés de l’éducation, de la santé et assainissement dans les communes aux bénéfices des enfants et de la nation entière.

Ouahigouya , le 6 OCTOBRE 2013

Pour la coordination des OSC du NORD

Rasmané BARRY

LE PORTE PAROLE.

Visa du Coordonnateur Régional des OSC du Nord Tassére SAVADOGO

CHEVALIER D L’ORDRE DE MERITE BURKINABE »

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