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Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

Publié le dimanche 6 octobre 2013 à 23h10min

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Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

Pour un oui ou pour un non, certains Burkinabè s’adonnent à des actes de vandalisme. C’est le cas lorsque dégénèrent certaines manifestations publiques ou encore lorsque surviennent des accidents de la circulation. Il en résulte très souvent des biens publics et/ou privés détruits par des vandales au-delà de toute expression. Face à de tels actes répétitifs, la question qui reste posée est de savoir si le citoyen et son bien doivent être protégés ou pas. Si oui, il est impérieux que des dispositions soient prises afin d’affranchir chaque Burkinabè de ce spectre, fléau de notre temps. Le dernier acte en date a eu lieu le lundi 23 septembre 2013 à Bonheur-Ville dans l’arrondissement 7 de la ville de Ouagadougou. Les habitants dudit quartier ont brûlé des pneus sur l’axe central qui traverse Bonheur-Ville pour exiger l’aménagement d’une voie dont les études de faisabilité sont pourtant achevées.

De même que « Nul n’est censé ignorer la loi », il convient de rappeler aussi que « Nul n’est au-dessus de la loi ». C’est pourquoi dans toute société organisée, la loi est un paravent contre le désordre et doit être appliquée dans toute sa rigueur. Ne dit-on pas que « la loi est dure mais c’est la loi » ? ? Depuis les mutineries de 2011 avec leurs lots de pillages, de casses, de viols… le démon semble habiter certains Burkinabè.

En effet, ces derniers n’hésitent pas à jouer aux pyromanes lors de manifestations publiques ou lorsque surviennent des accidents de la circulation. Dans le premier des cas, ils s’en prennent aux biens publics ou privés qu’ils saccagent, pillent ou incendient lorsque les forces de l’ordre usent de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Dans le deuxième cas, les riverains érigés en redresseurs de tort depuis un certain temps, mettent le feu à votre véhicule si vous avez, sur la base de leur jugement, le faciès d’un homme coupable. Nous voilà donc au Moyen-Age.

Et si l’accident a eu lieu entre un véhicule à 2 roues et un autre à 4 roues le réflexe est d’incendier le véhicule à 4 roues. Alors on est mémoratif de cet incident routier qui a causé un mort et trois blessés au quartier Tanghin de Ouagadougou ce dimanche. Conséquence, le véhicule incriminé est allé en cendres tandis que son chauffeur a eu la vie sauve du fait des forces de l’ordre.

On a l’impression que les vandales ont des cibles privilégiées, celles dont ils estiment qu’ils ont un brillant matériel. Sinon comment comprendre qu’à chaque fois qu’un accident met en scène un motocycliste et un automobiliste, c’est l’engin de ce dernier qu’on incendie. Il y a sans doute un arrière-plan de jalousie qui imprègne les actes de nos redresseurs de tort.

L’Etat de droit a ses exigences

On doit respecter la chose d’autrui ? ; ce qui ne vous appartient pas comme vous respectez votre chose ? ; ce qui vous appartient. Egalement on ne doit pas poser des actes susceptibles de troubler l’ordre public, la quiétude des citoyens.

Sinon vous vous mettez en travers de la loi et vous êtes punissables. Voilà pourquoi les militaires et policiers mutins qui ont semé le trouble et le désordre ont été radiés des effectifs des forces de défense et de sécurité.

Récemment encore, pour avoir manifesté en brûlant et saccageant des biens publics et même privés pour protester contre la décision de fermeture des cités universitaires décidée par le CENOU, une cinquantaine d’étudiants arrêtés ont goûté aux « délices » des geôles de la MACO.

Conformément à la loi N°026-2008/AN portant répression des actes de vandalisme commis lors des manifestations sur la voie publique, les auteurs des forfaits ont répondu de leurs actes devant la société. Car en dehors des mineurs dont répondent les parents et des personnes pénalement irresponsables tels les fous, chaque personne doit répondre de ses actes et les assumer pleinement. Il y va de l’intérêt général ? !

En liberté provisoire, ces « étudiants pyromanes » doivent s’attendre à réintégrer la MACO si leur responsabilité venait à être définitivement établie par la justice sauf bien sûr s’ils venaient à bénéficier de la clémence de la société, car la justice n’est pas que répressive mais elle a aussi une fonction éducative.

Dans tous les cas, le seul fait de la tenue d’un procès dans cette affaire est une victoire de la société sur l’anarchie et le désordre. Cela devait à l’avenir être la norme pour tous pour faire barrage à l’incivisme grandissant et au chaos que veulent installer certains au « pays des Hommes intègres ».

Cela est d’autant nécessaire lorsque certains hommes politiques appellent ouvertement à mettre le pays à feu. C’est le cas de Boukary Kaboré dit « le lion » qui au détour d’une interview accordée récemment à un journal de la place a tenu des propos totalement irresponsables pour un ex-prétendant à la présidence du Faso (l’homme fut candidat à la présidentielle dernière) et l’homme politique qu’il prétend être.

En effet, il a invité les manifestants à dorénavant incendier des véhicules s’ils venaient à être gazés. C’est totalement indigne d’autant plus que l’homme a le statut d’ancien officier de l’armée burkinabè qu’on dit compter parmi les plus valeureux. Aime-t-il son pays en faisant de telles déclarations ? ?

Chacun appréciera. Ce monsieur devrait être interpellé par les services compétents afin qu’il clarifie ses propos et précise sa pensée et au besoin, il devait se retrouver derrière les barreaux pour avoir ouvertement lancé un appel au chaos et à l’anarchie. Il n’ignore pas que les forces de l’ordre n’usent de gaz que lorsque la manifestation est illégale, sans autorisation, ne respecte pas l’itinéraire prévu ou s’accompagne de casse ou pillage…

Au-delà de sa personne, c’est l’occasion d’interpeller tous ces opposants qui aspirent un jour à diriger le Burkina Faso et qui dans leurs propos ou actes sont loin d’être des exemples pour les générations futures. Le peuple burkinabè n’a pas besoin de responsables politiques qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.

Angelin DABIRE

Par : L’Hebdomadaire du Burkina

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Vos commentaires

  • Le 7 octobre 2013 à 01:57, par Nawal En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    Cher journaliste,
    au lieu de sensibiliser la population, commence d’abord à sensibiliser la justice avec ses magistrats corrompus jusqu’au os au ordres des riches et du pouvoir ! Tu verras que tu n’auras plus à sensibiliser qui que ce soit au pays jadis des "hommes intègres" !. Ce que tu dis est bien vrai, les étudiants pourront réintégrer la MACO si leur culpabilité est prouvée, mais tu n’a pas précisé que le sieur Guiro est aussi en liberté provisoire bien avant les étudiants, mais il es en train de dandiner toujours dans son village ! Il fallait commencer par là cher journaliste ! Pourtant les cantines de Guiro peuvent payer 20 fois ce que les étudiants ont brûlé ! Sans connaître a fond ce qu’a dit le Lion, je parie que devant lui tu ne pourras pas tenir ton argumentaire car tu sera d’accord avec ce qu’il a dit ! Reste à savoir si tu as bien entendu et interpréter correctement ce qu’il a dit !

  • Le 7 octobre 2013 à 05:51 En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    Bien dit "dagari-déni". Au Faso nous voulons des choses et leurs contraires. Nous demandons le changement et nous même, on ne change pas. La revendication pour une condition meilleure est légitime, mais passer par le vandalisme c’est être incivique. Tous ceux qui profanent la loi doivent être punis à hauteur de leurs actes car nul n’est au dessus de la loi.

  • Le 7 octobre 2013 à 07:45, par powerful En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    Ne perdez pas votre temps à parler de Boukary Koutou.il sait pas ce qu’il dit.c’est pas un acte responsable.que Dieu sauve le faso parceque beaucoup sont perdus

  • Le 7 octobre 2013 à 09:07 En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    La LOI n’aura force de loi, que si elle est ÉGALE POUR TOUS !
    Tous les vandales doivent être trainés devant les tribunaux ; qu’ils soient en COL BLANC ou.....en col noir.
    C’est a ce prix seulement que le règne de la LOI s’instaurera.
    A bon entendeur, salut.

  • Le 7 octobre 2013 à 09:59, par Le pic Nahouri En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    Mr Dabire ta note est 4/20. Quelles sont les causes réelles de ce changement de comportement des Burkinabè ? Cherches et tu trouveras que c’est l’état : La justice, la corruption, manque d’équité, la gouvernance,.......la monarchisation du pouvoir. Mais hélas ! comme l’Hebdo est ce qu’il est , on comprend.

  • Le 7 octobre 2013 à 10:03, par Assane En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    Le poisson pourri par sa tête. Le peuple ne croit plus à la justice. une justice corrompu. justice des riches. C’est ça. Pour que ce désordre finisse, il faut changer cette tête qui est pourrie.

  • Le 7 octobre 2013 à 11:15, par leadingmonroe@yahoo.fr En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    Ce que vous ignorez , les journalistes sont les plus corrompus. Quand l’opposition leur donne un peu d’argent ils se déchaînent sur le pouvoir en place et quand c’est l’inverse ,c’est l’inverse

  • Le 7 octobre 2013 à 15:27, par Nabi II En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    Voyez vous Mr Dabiré, c’est ce genre d’écrit qui révolte et amène des commentaires irrespectueux condamnés par le CSC. Je demande à hebdomadaire avant de faire une analyse d’une situation de voir tous contours du sujet car cela le crédibilise plus même si on sait qu’il a une position tranchée.
    C’est vrai l’incivisme s’est lentement mais surement installé dans tous les recoins du pays (en ville comme en campagne). A défaut de n’avoir pas pu le freiner à sa naissance pour des raisons évidentes que tout le monde connait ont fait le lit de la mal gouvernance qui a engendré son tour tous les autres fléaux que nous vivons tous actuellement
    Aussi, Mr Dabiré demandez vous comment faire pour sortir de cet épineux problème créer par vos répondants et les conditions d’une mise en œuvre d’un minimum de valeur acceptée du Burkina. cela commande que le chef de famille parle directement aux membres de la famille avec un langage de vérité sans tromperie aucune ni ruse dépassée. Vous voyez que la solution est devant vous.

  • Le 7 octobre 2013 à 15:36, par El Hadj YANOGO En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    Grâce à la Lucidité et aux Compétences avérées de Son Excellence Blaise COMPAORE et à sa Politique de l’émergence, le Peuple a compris vos manœuvres ! Pas d’alternance au Faso jusqu’à ce que Son Excellence Blaise COMPAORE le veuille de lui même ! Vive Son Excellence Blaise COMPAORE, Vive la Continuité, Vive le Peuple Libre du Burkina Faso !

  • Le 7 octobre 2013 à 17:48, par Skat Youl En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    Je veux vous demander simplement si vous connaissiez la route en question de BONHEUR VILLE, aviez vous déjà circulé la dessus ? Surtout la nuit ? Je n’irai pas jusqu’à dire de bruler des véhicules comme l’autre mais, pour les pneu je les encourage. Dès que les pneu ont été brulé, la chaussée a été renforcée. Vous comprenez alors que c’est le langage que ces autorités entendent. Ne brulez pas de pneu lorsque vous avez un problème et vous verrez qu’aucun de vos problème ne sera résolu dans ce pays. Et puis entre fin d’études de faisabilité et début des travaux dans ce pays................. Lisez les journaux et faites vous une idée du fossé qui sépare ces deux actes

  • Le 7 octobre 2013 à 20:55, par Kitoko En réponse à : Vandalisme récurrent au Burkina : Le spectre de l’intolérance

    Attention aux journalistes qui ne voient pas aussi plus loin que le bout de leur plume !

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