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Carnet de route : Une semaine de convivialité à Lomé et à Cotonou pour les agents du CHU-Yalgado Ouédraogo

Publié le lundi 23 septembre 2013 à 14h56min

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Carnet de route : Une semaine de convivialité à Lomé et à Cotonou pour les agents du CHU-Yalgado Ouédraogo

Assurer les gardes, les permanences et gérer les nombreux cas urgents. De toute évidence, le personnel hospitalier travaille sous pression, ce qui est source de stress. D’où la nécessité de parfois décompresser, en vivant des moments de convivialité. A cet effet, le directeur général du CHU-YO eut l’idée de donner l’occasion au personnel de l’établissement qu’il dirige, d’effectuer une sortie récréative et de détente dans des pays voisins. Surtout qu’il en a déjà initié avec succès, avec les étudiants, quand il tenait les rênes du Centre national des œuvres universitaires. Le choix de Lomé et de Cotonou a été retenu, pour semaine de sejour, pour une cinquantaine de personnes inscrites.

Dimanche à 7h 15, notre car démarre, après une heure d’attente des retardataires. Arrivé au niveau de l’Ecole nationale des régies financières (l’ENAREF), on voit le parking bourré d’engins. Les candidats aux concours directs y sont en compétition. Ironise mon voisin : « apparemment ici, on ne connaît pas de retard hein ! » Hilarité dans le car. Des anecdotes fusent : «  hé, les gos là, commencez à me draguer dès maintenant, sinon arrivé à Lomé, les togolaises viendront m’enlever proprement  ».

Après le poste de péage, la nature verdoyante s’offre aux regards, on commente la taille de plants, reflétant le démarrage tardif de la saison agricole dans cette région du pays. Les appareils photos sortent de leurs poches pour immortaliser cette belle nature, que nombre de citadins ne sont pas coutumiers à voir.

Vers 12h30, on est à Cinkansé à la frontière togolaise, on procède aux premières formalités administratives à la police burkinabé. Un policier, assez volontaire, enfourche sa moto et nous accompagne au poste de contrôle juxtaposé Burkina-Togo. Avec son appui, en moins de 15mn, nos papiers ont été visés. Le policer reçoit un standing ovation surtout des femmes, après avoir été surnommé « briga », en référence à ce flic du feuilleton commissariat de Tampy, au regard de sa forte corpulence, de sa taille véritablement moyenne, et de la manière de porter son béret, vissé au milieu de la tête.

Vers les 22h, on est à Kara, le village de feu le président Gnassingbé Eyadema. On marque un arrêt pour nous dégourdir les jambes, et prendre le dîner dans le maquis « Dallas ». Le DJ, dès lors qu’il a vu la vague d’étrangers, changea de disque pour jouer des sonorités burkinabé. Pour chasser le sommeil qui avait commencé à dicter sa loi, le « sénateur » (sobriquet donné à cet attaché de santé), fut le premier à se jeter à l’eau, avec des pas de danse d’une extraordinaire rareté. Ce qui eut l’effet d’animer le maquis. Aussitôt, un groupe s’est constitué autour du « sénateur » pour se trémousser. Ce dernier, très futé, faisait mine de « travailler » sur la foule ; il sortait des billets de banque comme s’il allait les jeter, mais vite les rempochait ensuite.

Touristes d’une semaine

A 06h on est à Lomé, dans une cité universitaire ; une belle cité construite avec l’appui de la Francophonie et destinée aux étudiants étrangers, notamment les ghanéens et nigérians qui y viennent pour de courts séjours de bain linguistique. Chacun de nous fait le choix de sa chambre, les hommes au rez-de-chaussée et les femmes au premier étage.

Lomé est en chantier, des bitumes ont été nouvellement construits ou sont en construction, quelques immeubles sont en train de pousser. Constat que j’ai partagé avec un étudiant chauffeur de taxi moto en ces temps libres. En précisant que Faure Eyadema va peut-être construire le Togo mieux que son pater de président. Mon interlocuteur n’est pas totalement d’avis, il semble impatient, car il trouve que les choses ne vont pas vite.

A la cité, l’ambiance est bonne : tous les jours à 08h, 13h, et 19h, il y a « rassemblement », c’est l’heure des repas qu’un service traiteur nous envoie régulièrement. Manger en groupe fait souvent du bien et donne parfois de l’appétit.

Quand on avait quartier libre, pendant que certains préféraient faire des achats, d’autres se promenaient en touristes. Le mercredi, dans la matinée, le chauffeur nous dépose au port de Lomé. Nombre de personnes y ont acheté des appareils électroniques, téléphones portables, ordinateurs portatifs, appareils photographiques qui sont très abordables du point de vue coût. Cependant, l’on peut se faire gruger, si l’on n’a pas pris le soin de les tester. Autrement dit, on court le risque d’acheter un appareil défectueux.

Le mercredi, à 16h nous sommes à la plage. Mais avant dy aller, le responsable des logements, un monsieur d’une soixantaine d’âges, nous conseille : « Ne nagez pas ! » Après quelques secondes de silence, il rajoute : « vous pouvez juste rester aux abords de l’eau ». Conseil reçu 5/5, surtout par nous les sahéliens.

A la plage, j’ai vu de grands garçons et des dames qui, en un laps de temps, s’amuser à cœur joie. Se coucher pour attendre que les vagues viennent vous voiler de leur mousse blanchâtre, donnant ainsi cette impression qu’en se retirant, elles vont vous emporter. Ce fut un jeu, cette sensation de peur sans réel danger, auquel les uns et les autres se sont adonné à fond. Également, ce fut l’occasion de lever un coin de voile sur ce côté enfant qui est caché en chacun nous. Aussi, y a-t-il eu une sorte de démystification et de démythification de la mer, que certains jusque-là n’avaient vue que virtuellement.

Au maquis le fief

Le jeudi soir, on décide d’aller se trémousser. Après avoir recoupé les différents renseignements, le maquis « le fief » a été retenu. Ceux qui ont décidé de ne pas y aller, ont été servis en boissons, dans le jardin jouxtant notre site d’hébergement. A 21heures, on y fait notre entrée au premier étage dans un vaste salon feutré aux meubles rouge-vermeille, avec des jeux de lumières aux mille couleurs, dans une température réglée à 20. Un endroit fréquenté par une certaine classe sociale, rien qu’à comparer les prix de la consommation qui passent du simple à l’extérieur à plus du double dans le maquis. Rapidement, les patrons des lieux, vu notre nombre, ont recomposé le salon, de sorte qu’on soit tous assis ensemble. La boisson est servie, les plus audacieux prennent d’assaut la piste, les attentistes entendant que l’effet des spiritueux se fasse sentir sur le cerveau avant de s’engager. L’animateur, comme pour un coup d’accélérateur, nous plonge dans les rythmes de « Floby, Sami Rama, koffi Olomidé, Extra musika………. Ah là ! La piste est envahie, point de barrières, chacun voulant démontrer ce qu’il sait. Quelques togolais se joignent à nous sur la piste pour partager notre gaieté.

Le vendredi, l’avant dernier jour de notre séjour, on est parti visiter le marché de Cotonou. Les dames, profitant des prix relativement accessibles des bijoux, ont « dévalisé » certaines boutiques. Visiblement, elles s’étaient conséquemment préparées. Dans la nuit du vendredi, soit le samedi 17 août à 4H, notre séjour prit fin, embarquement pour Ouagadougou. A 22heures moins 07 mn on est devant la direction générale du CHU-YO. Un ban mérité pour le chauffeur !

Que retenir de cette sortie ?

Qu’on a eu des moments forts inoubliables de détente et de relaxation, loin des bruits des chariots et des cliquetis des bistouris électriques. Inéluctablement, cela a contribué à mieux nous connaître entre nous. Beaucoup ont fait de bonnes affaires, car certains ont acheté des équipements de maison, coûtant deux ou trois fois moins chers. C’est aussi le nouveau style managérial de l’hôpital, qui consiste à mettre l’accent sur le social et la cohésion, qui en sort grandi. Et ce n’est qu’une première.

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