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Abbé Robert (CMA Paul VI) : La contraception naturelle, gratuite et sans danger

Publié le vendredi 27 septembre 2013 à 08h55min

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Abbé Robert (CMA Paul VI) : La contraception naturelle,  gratuite et sans danger

La journée mondiale de la contraception est célébrée les 26 septembre de chaque année depuis 2007. Informer et sensibiliser les populations sur l’importance de la contraception est l’objectif de cet événement international. De ce fait, cette journée est une invite aux populations à s’exprimer librement sur la contraception afin d’assurer une éducation des jeunes et des moins jeunes sur le sujet. Cette année la rédaction de lefaso.net a rencontré des personnes ressources afin qu’elles partagent avec le public, le point de vue de leur communauté sur la contraception.

Depuis toujours, les femmes ont cherché des méthodes pour éviter les grossesses non désirées et vivre pleinement leur sexualité. Aujourd’hui, un grand nombre de méthodes de contraceptions existent pour l’espacement des naissances et permettre aux couples de jouir pleinement leur sexualité. Aussi, avons-nous les méthodes naturelles et celles modernes avec leurs éventuelles conséquences. Deux religieux (un imam et un prêtre) et une sage femme ont bien voulu nous faire part de leur point de vue sur la contraception.

Imam Alidou Ilboudo : instituteur, formateur et encadreur au centre d’études, de recherches et de formations islamiques (CERFI)

Au niveau de l’Islam, nous préférons l’usage de « planning familial » (qui se réfère à la contraception utilisée par le mari et l’épouse pour planifier le nombre d’enfants en espaçant les grossesses) à « contrôle des naissances » (qui désigne quant à elle, l’utilisation de la contraception pour empêcher la gestation résultant d’une relation sexuelle interdite par l’islam).

Les méthodes donc que l’islam préconise pour le planning familial sont les méthodes naturelles (la méthode de la température, la méthode Billings, l’abstinence, le coït interrompu) et les méthodes non abortives.

Ces méthodes empêchent la fécondation de l’ovule et sont donc préventives. L’islam préconise de ce fait, l’usage de méthodes qui ne permettent pas la rencontre de l’ovule et du spermatozoïde.

Les méthodes abortives (le stérilet ou dispositif intra-utérin, la pilule du lendemain) et les méthodes de contraception permanente sont prohibées par l’islam.

L’islam encourage l’établissement d’une vie familiale stable et solide. La contraception est utilisée pour permettre à la femme de se reposer entre deux naissances. Aussi, est-elle utilisée pour permettre l’épanouissement du nourrisson. En définitive, l’islam préconise la contraception pour le bien être familial.

Nous invitons les populations à éduquer leurs enfants sur la sexualité et la contraception dans le couple. Nous devons sensibiliser notre entourage au message de l’islam sur la contraception afin de préserver le bienfait divin de la procréation.

Micheline Zoundi, sage-femme à l’association burkinabé pour le bien être familial (ABBEF)

La contraception est l’ensemble des méthodes et moyens qu’un individu ou un couple utilise afin de retarder la survenue d’une grossesse. Individuellement ou en couple, elle permet d’éviter les grossesses non désirées, l’espacement des naissances, les avortements clandestins avec leur lot de conséquences indélébiles.

Elle permet également à la femme de se reposer entre deux grossesses, de vaquer à ses occupations professionnelles et surtout le développement harmonieux de l’enfant. Elle facilite enfin l’Etat dans l’établissement de ses projets et projections à long terme.

Les méthodes modernes sont les plus utilisées au Burkina Faso. Elles sont efficaces. Chaque méthode a des effets non désirés qui lui sont propres. Quand les effets sont sérieux, nous faisons de nouvelles propositions afin que la personne choisisse une autre méthode.

La prise d’un contraceptif n’est pas forcément à l’origine des problèmes de stérilité qui peuvent survenir. Cependant, certaines méthodes efficaces (les injectables par exemple) ont un retour à la fécondité qui est long. Nous informons les bénéficiaires à cet effet.

Signalons aussi que les infections sexuellement transmissibles engendrent des problèmes de stérilité. Si elles ne sont pas soignées, elles causent d’énormes dégâts qui n’ont rien avoir avec la contraception. Généralement, les problèmes de stérilité se résolvent après une certaine période.

Nous invitons les populations à fréquenter les centres de santé, de chercher la bonne information auprès des professionnels avant d’adopter une méthode de contraception. Nous les invitons aussi à adopter un contraceptif pour éviter les grossesses in désirées, les avortements clandestins et les décès y relatifs.

Abbé Wend Panga Robert Ilboudo : médecin chef à Paul VI

La contraception consiste à prévenir ou à supprimer un état de grossesse. Au niveau de l’église catholique, nous utilisons les termes régulation ou espacement des naissances au détriment du terme contraception. L’application de méthodes d’espacement des naissances se fait au sein d’un couple. Les méthodes préconisées par l’église catholique sont les méthodes d’espacement naturelles des naissances. La gestion est faite par les époux. C’est le couple qui choisit le nombre d’enfant et qui les espace selon ses conditions de vie.

Ces méthodes sont l’abstinence, le coït interrompu, la méthode Billings, la méthode de la température et la méthode maman (allaitement maternel et d’aménorrhées : l’allaitement maternel exclusif produit la prolactine qui empêche l’ovulation). Ces méthodes privilégient la communication dans le couple et leur permet de connaître le corps de la femme.

La méthode Billings et celle de la température induisent au début un suivi médical pour déterminer les périodes féconde et inféconde de la femme et former le couple à l’observance des règles.

L’avantage de ces méthodes naturelles, c’est qu’il n’y a aucun corps étranger dans l’organisme de la femme, donc pas d’effets secondaires. Elles nécessitent également un dialogue au sein couple. Ce qui renforce le lien conjugal. La femme ne se sent pas sous estimée comme dans le cas d’un traitement (insertion ou absorption de produits). Elles sont surtout gratuites.

Comme toutes les méthodes même modernes, il y a des inconvénients. Le cycle de la femme peut devenir irrégulier à la suite de certains événements de la vie. En ce moment, l’efficacité peut s’en ressentir.

Nous ne recommandons pas les méthodes dites modernes car qu’elles soient hormonales ou chimiques détruisent (dégâts dans le corps de la femme, avortements). En effet, peu d’entre elles empêchent la rencontre de l’ovule et du spermatozoïde. La plupart modifie l’organisme de la femme pour empêcher la nidation d’un embryon. En ce moment, l’effet est plutôt abortif.
Nous sommes à la disposition des populations pour leur donner les informations qui leur permettent de faire des choix concernant les méthodes de régulation des naissances. Pour le bien être familial, une paternité et une maternité responsables sont indispensables.

Les méthodes naturelles sont inconnues aujourd’hui. Les méthodes modernes bénéficiant pourtant de promotion. Etant dans un pays pauvre, on gagnerait à vulgariser ces méthodes qui sont gratuites et n’ont pas d’effets secondaires.

Lien utile : Contraception : consulter un médecin avant d’adopter une méthode

Propos recueillis par Patindé Amandine Konditamdé

Lefaso.net

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