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Criminalité transfrontalière : Vols à la nigériane à Bobo

Publié le jeudi 26 septembre 2013 à 06h53min

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Criminalité transfrontalière : Vols à la nigériane à Bobo

« L’objectif ici, est d’informer et de sensibiliser la population. Notamment ceux qui font des retraits importants à la banque et non de faire une promotion de la police. » Propos du commissaire Zakaria Sanou, chef de la brigade anti-criminalité de Bobo-Dioulasso. Mercredi 25 septembre 2013, lui et ses hommes ont rencontré la presse bobolaise. Afin d’avertir les burkinabè des agissements de présumés malfaiteurs d’origines nigérianes.

Opara Edmond Bdubusi dit Jackson et Ihezuo Julius dit Adleli sont nigérians. Accusés de vols qualifiés et de détentions de chanvre indien, ces deux présumés voleurs sont passés aux aveux. Agissant à Bobo-Dioulasso depuis près d’une année, ils ont révélé à la police leur mode opératoire. Qui consiste à suivre de près leurs victimes. Généralement des personnes en voitures effectuant des retraits à la banque. Surveillant de près leurs futures victimes, Jackson et Adjeli se débrouillaient pour placer des pointes toujours du côté de la roue arrière, opposée à la portière du chauffeur. En se donnant souvent la peine d’avertir le propriétaire de l’engin d’une crevaison au cas où celui-ci ne s’arrêtait pas.

Obligé de faire le tour de son véhicule, la victime assiste impuissamment à la supercherie des voleurs. Qui piquent l’argent, généralement pas cachés selon les plaintes reçues à la police. Très organisés, leurs complices brouillaient la piste aux poursuivants. En effet, en cas de course-poursuite, des complices obstruaient la voie pour permettre à leurs acolytes de disparaître dans la nature. Une fois le butin emporté, Adjeli et Jackson qui ont affirmé opérer au Nigéria, en Ouganda, en Guinée et au Burkina, font directement une transaction au pays. De sorte à garder le minimum de sous possible. Ainsi, même pris, on a de forte chance de ne pas retrouver de sous avec eux. De leurs aveux, ces présumés malfrats agissaient aussi dans des points d’arrêts. Ainsi, ils ont profité des barrières de protection de la Sitarail pour piquer violemment l’argent à un citoyen. Notons qu’ils suivaient leurs victimes sur des motos.

Ils agissaient avec des complices burkinabè

« Toujours pour le voleur mais un jour pour le propriétaire  », l’adage vulgarisé par l’artiste ivoirien Petit Denis a donc eu raison de nos présumés voleurs. Agissant avec le même style, ils ont piégé Balma Hamidou qui venait de faire une transaction de dix millions (10.000.000) F CFA.

Ne se doutant pas de la mauvaise foi de ces hommes, il a freiné. C’est en s’occupant de son véhicule, que Jackson et Adjeli ont piqué son enveloppe. Les deux présumés voleurs sont pourchassés. Dans leurs fuites, Jackson chute. Copieusement battu, il s’évanouit. Pendant que le reste des poursuivant vont à la trousse d’ Adjeli. Piégé à Dogona (Quartier de Bobo), il abandonne sa moto, rentre dans le marigot, s’infiltre dans un champ de maïs et se déshabille pour ne garder qu’une culotte. Dans l’optique de tromper la vigilance de ses poursuivants. Peine perdue, puisque lui aussi va être arrêté et molesté avant que les éléments de la police n’arrivent sur les lieux.

L’histoire se termine cependant mal pour monsieur Balma puisque ses dix millions n’ont pas été retrouvés. Entre autres pistes et sur aveu des voleurs, des poursuivants auraient profité du chao pour soutirer les sous. Une perquisition de la police va cependant débusquer les complices des présumés voleurs. C’est le cas de Patrick Ouattara, qui a reçu 300.000 de ses hôtes quand ils étaient gérants dans une auberge ; il a également été arrêté pour recel. Entreprenant pour son propre compte grâce à ses amis nigérians, Ouattara Patrick va louer une villa à Bindougousso. Pour en faire une chambre de passe à l’absence de ses nigérians. Sinon, le local est occupé par lui, sa concubine et sa sœur et Jackson et Adleli.

Des leçons de l’histoire

Sur aveu de Jackson et Adjeli, des groupuscules nigérians sans aucunes connexions entre eux agiraient au Burkina Faso. Avec le même style. Aux populations donc de prendre des précautions. A commencer par s’occuper convenablement des sommes retirées à la banque. Ainsi, les flics suggèrent aux uns et aux autres de ne jamais laisser l’argent facilement accessible « Il ne faut surtout pas déposer les sous sur la chaise ou à vue d’œil ». Comme toujours, le commissaire et ses hommes ont appelé à plus de collaboration. En dénonçant ou en faisant appel à la police.

Ousséni Bancé

Lefaso.net

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