Tous les trois diplomates acrédités en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de leurs pays respectifs, vont résider à Ouagadougou. C’est sous les honneurs militaires que chaque ambassadeur a été reçu à la Présidence au cours de cette cérémonie solennelle de présentation des lettres de créance au Président du Faso.

Le passage de chaque ambassadeur a duré à peine 10 minutes. Introduits tour à tour dans la salle d’audience présidentielle par l’ambassadeur et le directeur général du protocole d’Etat Léon Yougbaré, les nouveaux ambassadeurs en sont ressortis accompagnés chacun par le ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé.

L’ambassadeur américain est un spécialiste de l’éducation et de la culture

Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique auprès du Burkina Faso, Salama Tulinabo Mushingi, est originaire de la République démocratique du Congo où il est né un certain 4 août 1956. C’est après sa maîtrise en éducation à l’Institut supérieur pédagogique de Bukavu, à l’est du pays, qu’il partira pour les Etats-Unis afin d’y poursuivre ses études. Au pays de l’Oncle Sam, Mushingi fera d’abord une maîtrise en art à l’université de Howard, Washington, DC. Plus tard, il décrochera le doctorat à l’université de Georgetown, toujours à Washington DC.

Ouagadougou constitue pour lui son premier poste d’ambassadeur, mais pas sa première expérience en Afrique en tant que représentant du Département d’Etat. Il a déjà fait des pays de l’est africain. Il a été premier conseiller à l’ambassade américaine d’ Addis Abeba de septembre 2009 à juin 2011.

D’août 2006 à août 2009, il a été conseiller pour les affaires administratives à l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Dar Es Salaam, en Tanzanie. Il a également séjourné en Afrique du Nord, notamment au Maroc, en tant que directeur administratif au Consulat général de son pays à Casablanca.

C’était de 2001 à 2003. Avant d’être nommé ambassadeur des USA au Burkina, en remplacement de Thomas Dougherty, Salama Tulinabo Mushingi assumait à Washington les charges de secrétaire exécutif adjoint et de directeur exécutif au Bureau exécutif du Secrétaire du Département d’Etat Américain. Le nouvel ambassadeur américain est marié et père d’un enfant.

L’ambassadeur de France est un ancien de Saint-Cyr

Gilles Thibault, le nouvel ambassadeur de France au Faso est moins âgé que son homologue américain. Il est né le 14 avril 1959. Titulaire du Diplôme d’études approfondies en sciences administratives, après une maîtrise en droit, Thibault n’est pas un Général comme son prédécesseur, Emmanuel Beth. Mais, rassurez-vous, il est loin d’être un novice dans les affaires militaires. Ancien élève de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, il va d’ailleurs consacrer une bonne partie de sa carrière à l’armée française. Qu’il servira de 1983 à 1999 avant d’intégrer en 2000 le corps des conseillers des Affaires étrangères. Pour ce faire, il a dû repartir à l’école de la diplomatie, la diplomatie n’étant pas tout à fait l’armée. Et c’est l’Institut diplomatique de Paris qui l’accueille en 2001. Ayant accompli son devoir d’apprentissage des relations internationales, Thibault se verra envoyer à Zagreb, en Croatie, comme deuxième conseiller à l’ambassade de France. Il y passera trois ans c’est-à-dire de 2002 – 2005. Il est ensuite fait consul général à Dusseldörf, de 2005 à 2009.

Avant sa nomination comme ambassadeur au Faso, Gilles Thibault était l’adjoint au chef du Service des immeubles et de la logistique au ministère français des Affaires étrangères. Thibault est à son premier poste d’ambassadeur à Ouaga. Mais, pour les services déjà rendus à son pays, il est déjà décoré de la Légion d’honneur.

L’ambassadeur du Sénégal est une experte de l’éducation

Le nouvel ambassadeur de la République du Sénégal au Burkina, Anta Coulibaly Diallo, est titulaire d’un diplôme du Centre d’études diplomatiques et stratégiques de Paris, antenne régionale de Dakar. Mais, avant de s’intéresser au début des années 2000 à la diplomatie, Coulibaly Diallo a exercé pendant longtemps (1975-1995) comme professeur principal des sciences de la vie et de la terre dans l’enseignement moyen et secondaire général dans son pays. De 1995 à 2000, elle a été responsable d’édition à l’Institut national d’étude et d’action pour le développement de l’éducation (INEADE) au ministère de l’éducation du Sénégal. Anta Coulibaly Diallo a été par la suite conseillère technique en éducation et culture à la Primature de 2004 à juin 2007. Elle est par ailleurs auteur de plusieurs publications. Ces publications ont entre autres pour thèmes : l’éducation morale et civique ; l’éducation à la paix, aux droits humains et à la citoyenneté internationale ; la scolarisation filles.

L’ambassadeur Coulibaly Diallo parle plusieurs langues : le Wolof, le français, l’anglais et l’espagnol. Bref, c’est une grande dame de culture qui occupe son premier poste d’ambassadeur à Ouagadougou. Le successeur de Mamadou Makhtar Gueye est originaire de Saint -louis. Elle y est née le 3 septembre 1954. En 1974, le BAC D en poche, la Saint-Louisienne va très vite s’orienter vers l’enseignement où elle aura donné le meilleur d’elle-même ; en témoigne son parcours. L’ambassadeur Anta Coulibaly Diallo est Chevalier de l’ordre national du Lion de la République du Sénégal.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net