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Fléau du sac plastique : Des Burkinabè se prononcent et proposent leurs solutions

Publié le vendredi 13 septembre 2013 à 22h05min

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Fléau du sac plastique : Des Burkinabè se prononcent et proposent leurs solutions

Pour clore notre dossier consacré au sac plastique – véritable fléau environnemental, que l’on a bien du mal à éradiquer malgré les nombreuses mesures entreprises sur le continent africain –, nous sommes allée à la rencontre des citoyens burkinabè afin de recueillir leurs avis sur le sujet. Quelle est aujourd’hui l’utilité des sachets en plastique ? Que peut-on faire pour lutter contre leur impact environnemental ? Que penser des mesures proposées par le ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) le mois dernier quant à une éventuelle interdiction et taxation des emballages en plastique ? A ces questions cinq Burkinabè ont bien voulu répondre…

Nul ne niera l’utilité du sac en plastique. « Oui ils sont utiles, notamment parce que des fois, si tu dois par exemple aller payer quelque chose comme du poisson frais, on ne peut pas le mettre dans un carton, ni dans un paquet… C’est toujours dans un sachet », remarque en effet Isabelle Sigouinda. Tout en reconnaissant toutefois que « c’est grave pour l’environnement, parce que ça pollue ». Aussi est-elle d’accord qu’il faille prendre des mesures contre ce fléau, à commencer par limiter leur distribution : « Par exemple si tu vas payer du savon, ils vont le mettre dans un sachet ; tu payes du Omo ils vont le mettre dans un sachet aussi. Donc pour diminuer tout ça, faudra qu’on limite l’utilisation des sachets en plastique  ».

Yves Kaboré fait le même constat : « Des fois on va acheter quelque chose, ce n’est pas nécessaire de prendre un sachet plastique, mais les gens vont prendre un sachet plastique quand même. Bon, quand c’est beaucoup de choses on peut donner un sachet plastique, mais quand c’est un bidon d’eau, ou même deux, ce n’est pas nécessaire d’en prendre  », estime-t-il en effet. C’est pourquoi « on pourrait diminuer leur production annuelle » selon lui, ou « augmenter le prix des sachets plastique », et pourquoi pas même «  organiser des marches de nettoyage dans la ville pour ramasser les sachets plastique, de temps en temps… Ce serait pas mal  ».

Dans le même esprit, Gaston Konaté propose pour sa part de « créer des associations contre la salubrité, ramasser les sachets pour les mettre dans les poubelles. Ou bien mettre des poubelles dans chaque rue. Comme ça, quand les gens utilisent des sachets, on va les jeter dedans pour ne pas que ça pollue l’environnement  ». Quant à l’interdiction des emballages « non-biodégradables  », qui suppose un remplacement par des sacs « biodégradables », il semble s’inquiéter : « Est-ce que ces sachets-là seront chers ? Ce sera payant, ou bien les boutiques donneront ça gratuitement ? ». Avant de reconnaître : « Si ce sont des sacs que l’on peut utiliser à plusieurs reprises, ça vaut mieux que les sachets de 25 francs que l’on utilise et puis on jette partout, c’est pas intéressant ».

Ludovic Ange Kondombo se pose également des questions quant à la mesure d’interdiction proposée le mois dernier : « Bon, étant donné que les sachets plastiques détruisent l’environnement, je pense que c’est une bonne initiative. Mais y a-t-il d’autres solutions qu’ils peuvent proposer ? Par exemple, je vais à la boutique payer quelque chose, qu’est-ce que je peux utiliser pour mettre mes produits ?  ». Lui-même sait bien que des alternatives existent : « Par exemple il y a des sachets biodégradables, ou bien des papiers, que l’on peut utiliser », avance-t-il ainsi. Préconisant toutefois «  d’y avoir accès facilement ; si on peut reprendre ça un peu partout sur le territoire national, ça permettra à la population de l’utiliser ».

Si elle trouve également, dans le principe, que « c’est une bonne idée  », Aïssa Bajuera pense quant à elle que « ce ne sera pas possible d’interdire carrément, comme ça ». « Si on pouvait diminuer l’utilisation des sachets plastique, et diminuer au niveau de leur fabrication aussi, peut-être que ça pourrait un peu changer  », préfère-t-elle ainsi avancer. Car selon elle « la population s’est habituée à utiliser les sachets plastique ». « Et à jeter ça », surtout. Aussi, même s’ils sont remplacés par d’autres plus « respectueux » de l’environnement, « il faudra qu’on sensibilise la population » propose en outre Ludovic Ange Kondombo. Et de souligner : «  Car il s’agit pas non plus d’utiliser ces ‘nouveaux’ sachets et puis de les jeter, il faut aussi une sensibilisation plus grande sur le fait qu’on ne jette pas ça n’importe où ».

A lire aussi :
- Le sac plastique, que faire contre ce fléau environnemental ? Partie 1 : Tour d’horizon.

- Le sac plastique, que faire contre ce fléau environnemental ? Partie 2 : Interdire le sac (et autre emballage) plastique au Burkina Faso est-il la meilleure solution ?

- Le sac plastique, que faire contre ce fléau environnemental ? Partie 3 : La solution dans la gestion des déchets ?

Jessica Rat

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 septembre 2013 à 06:00, par bibus En réponse à : Fléau du sac plastique : Des Burkinabè se prononcent et proposent leurs solutions

    En France, on a souvent utilisé des "filoches" ce sont des sacs en filet qui vides n’ont utilisés ne tiennent pas de place et qui peuvent contenir pas mal de choses...
    On peut très bien envisager d’en faire avec les filets utilisés en Afrique pour la douche et qui sont à l’origine fait pour la pèche !!!

  • Le 14 septembre 2013 à 06:07 En réponse à : Fléau du sac plastique : Des Burkinabè se prononcent et proposent leurs solutions

    Desormais au Burkina pas de secteur. qd on intorroge les jeunes il faut penser au moin jeune

  • Le 14 septembre 2013 à 09:42 En réponse à : Fléau du sac plastique : Des Burkinabè se prononcent et proposent leurs solutions

    Dans le passé, tout le monde partait au marché avec son panier ou des sacs réutilisables que la personne utilisait des années. Est-ce si compliqué ? il existe toute une panoplie de sachets biodégradables à base de plantes non polluant. On n’a qu’à leur faire leur promotion et interdire les sachets noirs qui sont utilisés n’importe comment pour emballer des aliments alors qu’ils ne sont pas prévus pour cela. Et, après, on s’étonne que l’on a des maux de ventre après avoir mangé un produit... combien de milliards on perd dans la filière élevage à cause de ces sachets noirs que l’on retrouve dans les panses des ruminants ?

  • Le 14 septembre 2013 à 10:43, par Moukoiloukou En réponse à : Fléau du sac plastique : Des Burkinabè se prononcent et proposent leurs solutions

    Bonnes initiatives d’aller a la compréhension des consommateurs sur les sachets plastiques mais je pense vous avez aussi les moyens de les sensibiliser en publiant des articles sur d’autres expériences. Je prends le cas de certaines boutiques d’habillements civiles et sportifs qui emballent déjà dans du biodégradable (cartons, tissus). Le poisson dans la première interviewées parle n’a-t-elle pas remarquer les poissons viennent de la cote d’ivoire et la chine dans du Cartons ? Ou ils sont conditionner plusieurs mois ? Les emballages cartons/papiers existent dans tous formats et tous modèles et peuvent transporter des sauces liquides au couscous mouilles et sec. La difficulté du changement réside aujourd’hui dans les les mentalités. Sinon les pays anglophones comme le Ghana, le Kenya sont très en avance. En plus c’est très BEAU les emballages en papier. La dernier fois on avait emballé un polo dans une boutique d’équipement sportif pour moi. L’emballage est tellement joli que depuis juin on continue a l’utiliser aujourd’hui, ce qui est rarement le cas de certains sachets noirs que quand on se dit responsable ont ne peut pas rentre dans certains milieu en main si vous vous respecter bien sure.

  • Le 15 septembre 2013 à 19:22 En réponse à : Fléau du sac plastique : Des Burkinabè se prononcent et proposent leurs solutions

    il n’y a pas vraiment de debat sur le caractère nuisible de ce sachet.

    seulement il faut proposer une alternative economiquement acceptable ...c’est tout.

    Si l’alternative n’est pas acceptable , ça ne passera pas .

  • Le 15 septembre 2013 à 20:31, par bernard En réponse à : Fléau du sac plastique : Des Burkinabè se prononcent et proposent leurs solutions

    Non mais c’est pas vrai du coup vous vous levez et vouloir interdire la production des sachets plastiques comme quoi selon vous les autorités et aussi ces lecteurs incultes se sont les sachets qui salissent la ville. Il ya plus urgente au Burkina que ces futilités et eu lieu de faire face à ces problèmes vous vous prenez la tête avec sa. N’importe quoi
    penser au chômage aussi au famille qui se nourrit a ça des milliers de gens arrêter svp.

  • Le 17 septembre 2013 à 20:18 En réponse à : Fléau du sac plastique : Des Burkinabè se prononcent et proposent leurs solutions

    sachant que le vent du nord
    il fallait mètre la déssarge au sud
    A+

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