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Boureima Balima : des perches de l’EFO à la diplomatie

Publié le vendredi 14 janvier 2005 à 07h32min

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Boureima Balima est le responsable du service Protocole et Presse de l’ambassade du Burkina au Ghana. Pour services rendus à la nation, il a été décoré le 11 décembre 2004 dans les locaux de l’Ambassade où les Burkinabè ont vécu une commémoration exceptionnelle de la fête nationale.

L’homme n’est pas non plus un inconnu dans le milieu sportif vu qu’il a été gardien de but du Kadiogo football club, de l’Etoile filante de Ouagadougou et des Etalons. Nous l’avons rencontré le 14 décembre à Accra. Tout en appréciant avec enthousiasme sa toute récente décoration en tant que Chevalier de l’Ordre de mérite de la Jeunesse et des Sports, il a évoqué avec nous plusieurs sujets liés au sport, au fonctionnement de ses services, de l’intégration africaine, etc.

"Le Pays" : Que représente pour vous cette distinction ?

Boureima Balima : Je ne peux que remercier ceux qui, de près ou de loin, ont oeuvré à cette reconnaissance qui est pour moi un stimulant à travailler davantage. Ce n’est évidemment plus sur les stades de football mais on dit aussi que dans la diplomatie, il y a le fair-play, comme en sport.

Parlant de football, vous arrive-t-il d’être nostalgique de vos années de gloire avec le Kadiogo football club, de l’EFO et des Etalons ?

Beaucoup même, surtout quand je regarde certains matches. Dans la même logique, il y a des joueurs qui, de par leur morphologie et leur manière de jouer, me font penser à des joueurs de mon temps.

Quelle comparaison faites-vous entre les Etalons d’aujourd’hui et ceux d’hier, c’est-à-dire de votre époque ?

On dit que chaque chose a son temps. Les Etalons d’aujourd’hui ont tout ce qu’il faut pour même ramener la coupe du monde au Burkina mais hélas ! C’est dire que comparativement à nous, ils ont tous les moyens et on ignore ce qui les empêche de tourner à plein régime. Le premier responsable du Burkina est un grand amoureux du football et il montre toujours sa disponibilité à l’endroit des Etalons, mais... Je ne comprends réellement pas ce qui justifie les mauvaises performances des Etalons.

Quittons le gazon vert pour le service Protocole et Presse de l’ambassade du Burkina au Ghana que vous dirigez.

Accra est devenu un centre d’activités important de la sous-région et avec la crise en Côte d’Ivoire, presque tout le monde se rabat sur cette ville, notamment sur le port de Tèma. Dans la même dynamique, de nombreuses personnes et personnalités passent par l’aéroport d’Accra pour des destinations comme l’Afrique du Sud, le Kénya, l’Ethiopie, l’Angleterre, etc. Nombre de Burkinabè passent également par Accra pour la délivrance de visas quand ils doivent se rendre dans certains pays. Nous sommes donc beaucoup sollicités à l’ambassade ici et nous essayons tant que faire se peut de satisfaire tout le monde.

Les Burkinabè qui vivent au Ghana fréquentent-ils régulièrement l’ambassade ?

Oui. Beaucoup viennent parce qu’ils se rendent compte que toute personne qui vient au Ghana doit passer par l’ambassade ne serait-ce que par prudence. Ainsi, l’ambassade pourra-t-elle identifier tous ceux qui viennent ici au Ghana et saura réagir de façon idoine en cas de problème.

D’aucuns disent que vous avez beaucoup de sang ghanéen qui coule dans vos veines burkinabè.

L’histoire le montre assez, vu que tous les Mossi viennent du Ghana. Moi même, mon père a servi dans l’armée ghanéenne. Il a fait la deuxième guerre mondiale sous la bannière du Gold Coast (ancienne dénomination du Ghana, ndlr). C’est ainsi que je suis né au Ghana. Quand j’ai eu 7 ans, je suis retourné au bercail à Tenkodogo où j’ai retrouvé la famille et continué mes études. Après, j’ai fait le lycée Philippe Zinda Kaboré à Ouagadougou et ainsi de suite.

En tant que pur produit de l’intégration, africaine que ressentez-vous quand celle-ci est mise à mal dans certains pays ?

Qu’on le veuille ou pas, l’intégration africaine est une réalité. Elle est indispensable. Tout Africain vient de quelque part et si un jour on vient dire par exemple aux Mossi de retourner chez eux que va-t-il rester au Burkina ? Cela signifierait que Gambaga (village ghanéenne dont sont originaires les Mossi du Burkina, ndlr) nous attend. Les Ghanéens aussi diront qu’ils ne sont pas du Ghana tel que vu dans ses limites géographiques actuelles. En fait, nous sommes tous des Africains. Ce continent est le nôtre et il nous appartient de savoir gérer nos réalités.

Quels sont les grands défis qui sont ceux de votre service pour l’année 2005 ?

Au niveau du service Protocole, nous avons un agenda bien fourni, où figurent les différents rendez-vous sportifs, culturels, économiques, etc., du Burkina que nous portons à la connaissance des Ghanéens, des Togolais et des Béninois puisque notre ambassade couvre juridiquement ces trois pays. Au niveau du Ghana, nous essayons également de répertorier les activités qui intéressent nos ressortissants par rapport à leurs différentes transactions.

Propos recueillis à Accra par Morin YAMONGBE
Sidwaya

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