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Transparence dans le secteur minier au Burkina : Un pas vers une meilleure implication des médias

Publié le dimanche 4 août 2013 à 21h30min

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Transparence dans le secteur minier au Burkina : Un pas vers une meilleure implication des médias

Il ne se passe pas une semaine au Burkina sans que la presse n’aborde un sujet relatif aux mines tant le secteur est devenu incontournable dans la vie socioéconomique du pays avec le boom minier de ces dernières années ; force est toutefois de constater que l’information minière reste encore peu développée au Faso pour un certain nombre de raisons : non maîtrise du domaine minier par les journalistes, négligence du volet information par les acteurs miniers ou leur méfiance vis-à-vis des médias, etc.

Et c’est justement pour contribuer à briser le mur de méfiance entre acteurs miniers et médiatiques et amener la presse à jouer pleinement son rôle d’information des populations sur le secteur, considéré à tort et à raison comme opaque, que la Chambre des Mines du Burkina (CMB) a organisé, en partenariat avec des réseaux de journalistes, un atelier de renforcement de leurs capacités sur le secteur minier. L’atelier s’est déroulé du 1er au 3 août 2013 à Koudougou.

A en croire la directrice de communication de de la CMB, Ina Segda/Guenda, le présent atelier de renforcement des capacités des journalistes burkinabè sur le secteur minier a largement atteint ses objectifs en ce sens qu’il a permis , dit-elle, d’outiller les participants sur le secteur et de renforcer leurs capacités en matière de traitement de l’information.

Renforcement du traitement de l’information minière

En vue du renforcement du traitement de l’information sur les mines, une communication sur le thème « Traitement de l’information minière dans la presse burkinabè » a été donnée aux participants par le Dr Cyriaque Paré, chercheur au Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST).

Après avoir fait l’état des lieux du traitement de l’information minière dans la presse écrite burkinabè sur la période avril -mai-juin 2013, le communicateur a souligné la nécessité de renforcer l’information dans le domaine des mines. Cela d’autant plus que c’est une question qui intéresse, dit-il, le public, les populations qui veulent légitimement savoir ce qui se passe dans ce secteur que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de nébuleux.

Pour y parvenir, Dr Paré, a exhorté chaque partie à jouer pleinement sa partition. Les miniers doivent être plus disponibles vis-à-vis des médias et communiquer le plus souvent sur leurs activités. « C’est peine perdue aujourd’hui de vouloir cacher au public une information qui sera tôt ou tard divulguée ». Les journalistes, quant à eux, doivent prendre leurs responsabilités et développer plus d’initiatives allant dans le sens du traitement des questions minières.

Ce n’est que de cette façon, assure l’ex-directeur de l’information et de la communication de la primature, que l’on pourrait parvenir à la transparence dans le secteur minier.

Parlant de transparence, les participants de l’atelier ont aussi eu droit à une présentation sur l’Initiative sur la transparence dans les industries extractives (ITIE), qui est une norme internationale de bonne gouvernance dans le secteur minier. Cette communication donnée par le chargé de communication de l’ITIE-BF, Kimségninga Savadogo, a abordé également le processus d’adhésion du Burkina depuis le début en 2008 jusqu’à l’obtention du statut de pays conforme en février 2013.

Autres communications

Diverses autres communications ont été données pendant l’atelier. Il s’agit entre autres des communications portant :
- Présentation des actualités sur le secteur minier au Burkina Faso faite par Adama Barry, 3e vice-président de la CMB ;
- Présentation de l’organisation du secteur minier ;
- Présentation de la fiscalité minière au Burkina faite par Adrien Somda, fiscaliste au ministère de l’Economie et des Finances.

Toutes ces communications ont apparemment renforcé les connaissances des journalistes sur le secteur minier. En tout cas, à entendre certains participants, la Chambre des mines du Burkina a fait œuvre utile en initiant le présent atelier qui a accouché d’une feuille de route pour les actions futures. Ci-après leurs propos.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net


Propos de participants

1-Frédéric Somé, président du conseil d’administration du RICHE : « L’Etat a reçu 65 milliards »

Cette initiative de la Chambre des Mines est la bienvenue parce que pendant longtemps les journalistes ont toujours eu des préjugés sur les sociétés minières que nous considérons à tort ou à raison d’être des nébuleuses. Avec cette formation tout n’est pas dissipé mais nous commençons à comprendre certaines choses notamment sur le montant que les sociétés versent à l’Etat de façon directe ou indirecte. On a appris par exemple que l’Etat a reçu des sociétés minières la somme de 189 milliards de francs CFA au titre des taxes pour l’année 2012. Maintenant, où va cet argent ? C’est à l’Etat de nous le dire.

2- Fabrice Yi-Bour Bazié, coordonnateur du RIJ : « Très bonne initiative »

C’est une très bonne initiative d’organiser cet atelier en partenariat avec les réseaux de journalistes. L’exploitation minière est parfois perçue comme un domaine opaque. Cette rencontre est donc une occasion pour les acteurs des médias et les acteurs miniers pour voir comment ils peuvent ensemble travailler pour une meilleure information des populations sur l’exploitation minière. Le souhait pour nous est que cette rencontre soit le départ d’un long partenariat gagnant-gagnant entre les deux parties.

3-Victorine Zongo, coordonnatrice CIC : « Prochains plannings d’activités »

Je suis du Cercle d’Information et de Communication sur les Changements Climatiques (CIC). Pour nous, la présente initiative est louable. A partir du moment que les changements climatiques sont un phénomène qui touche tous les secteurs, le renforcement des capacités de nos membres sur le secteur des mines s’avère important. Cela permettra de mieux situer nos prochains plannings d’activités.

4-Zoubairel Dabiré, AJB Sahel :’’ Traitement juste, équitable et impartial de l’info’’

Cet atelier est le bienvenu d’autant plus qu’il nous permet de nous familiariser avec le monde minier et surtout d’être mieux outillés pour un traitement juste, équitable et impartial de l’information relative aux mines.

Propos recueillis par GBB

Lefaso.net

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