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FILO 2013 : Un atelier de réflexion pour une meilleure organisation

Publié le jeudi 11 juillet 2013 à 22h39min

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FILO 2013 : Un atelier de réflexion pour une meilleure organisation

La Foire Internationale du Livre de Ouagadougou (FILO) doit célébrer cette année ses 13 ans. Mais plutôt que des réjouissances, ce sont des préoccupations qui animent ses organisateurs. Et pour cause : l’édition 2012 a enregistré le plus faible taux de participation depuis la création de la manifestation. C’est pourquoi le Ministère de la Culture et du Tourisme et la Direction Générale du Livre et de la Lecture Publique (DGLLP) ont décidé de mettre en place un « atelier de réflexion sur l’organisation de la FILO », qui se tient ces 11 et 12 juillet 2013 au Bureau Burkinabè des Droits d’Auteurs (BBDA), à Ouagadougou.

Pour ouvrir « l’atelier de réflexion sur l’organisation de la FILO », et ainsi montrer son implication dans cette cause, le ministre de la Culture et du Tourisme, M. Baba Hama, est venu rappeler l’importance de la manifestation culturelle en question.

Evoquant le choix burkinabè de la Culture « comme un des leviers susceptible d’impulser le développement » dans le cadre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), il a solennellement appelé à ce que la FILO ne soit pas « comme l’albatros, cet oiseau qui, victime de sa propre pesanteur, n’arrive pas à s’élever du sol  ».

C’est pourquoi M. Hama a invité les participants à l’atelier à établir « un nouveau format » pour l’organisation de la FILO 2013, lequel « devra être perçu comme un nouveau contrat qui lie tous les acteurs, qui fixe les droits et les devoirs de chacun ».

Le ministère de la Culture et du Tourisme et la Direction Générale du Livre et de la Lecture Publique (DGLLP) souhaitent en effet, avec la mise en place de cet atelier de réflexion, que « les acteurs du livre » se réapproprient la manifestation. Et ce notamment, en exprimant leurs préoccupations, en partageant leurs expériences quant aux foires passées, et en proposant des suggestions pour une meilleure organisation.

Un succès aujourd’hui essoufflé

Comme une introduction à cet atelier, le Directeur Général du Livre et de la Lecture Publique, Pr Yves Dakouo, est également intervenu ce jeudi pour rappeler les conclusions de la réunion bilan de la 11e FILO, tenue le 29 janvier dernier.

Réunion qui avait permis de discerner les « maillons faibles » de la foire, a-t-il estimé, avant d’énumérer : une « faiblesse » constatée en terme de l’offre, à la fois du nombre d’exposants et de la diversité des produits proposés, une « faiblesse » également en terme d’affluence et de mixité sociale et générationnelle, ainsi qu’une « faible implication des partenaires institutionnels – nationaux ou internationaux – quant au financement, et en particulier de la part du monde de l’enseignement et de la recherche ».

En effet, le succès qu’avait pourtant connu la FILO à ses débuts s’essouffle d’année en année. En témoignent les chiffres : pour sa toute première édition, en 2000, la manifestation culturelle avait su réunir 23 exposants nationaux (dont 13 éditeurs) et 8 exposants étrangers (venus du Cameroun, du Canada, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger et du Sénégal). Or, « à la FILO 2012, malgré la gratuité des stands octroyés aux éditeurs nationaux, seulement trois ont participé à la foire », a indiqué la DGLLP, soulignant par ailleurs que «  les éditeurs de la Côte d’Ivoire, pays invité d’honneur, étaient les seuls éditeurs étrangers ».

Désertion des partenaires

En outre, à l’instar des éditeurs, les partenaires se sont faits de plus en plus rares… « Le Ministère de la Culture et du Tourisme a organisé seul la manifestation (NDLR : en 2012), sans la participation de ses partenaires habituels, le MENA (Ministère de l’Education National et de l’Alphabétisation), le MESS (Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur), et le MRSI (Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation », a ainsi déploré la DGLLP.

De même, les dernières éditions de la FILO se sont vues désertées par de nombreux partenaires financiers, pourtant présents à ses débuts, à savoir l’Ambassade de France, l’Union Européenne, l’Unesco, la Francophonie, l’Association des éditeurs du Burkina, Découverte du Burkina, la commune de Ouagadougou et la Commission Nationale de Concertation sur le Livre.

Autant dire que cet atelier de réflexion porte un lourd poids sur ces épaules. Celui de redresser l’organisation de la FILO afin d’obtenir, selon les mots du ministre Baba Hama, « la Foire que nous méritons, c’est-à-dire celle dont nous rêvons, celle qui porte l’espoir du livre tout en sauvegardant les intérêts légitimes des uns et des autres ».

Jessica Rat

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 juillet 2013 à 02:29, par Stéphane Saba En réponse à : FILO 2013 : Un atelier de réflexion pour une meilleure organisation

    La solution aux problèmes de la FILO réside dans la promotion de la lecture. La lecture doit faire parti de la culture des burkinabés. Il faut que l’Etat parvienne à inculquer l’amour de la lecture aux populations. Les burkinabé devraient acheter et lire aussi facilement un livre comme il le font pour les achats des unités pour la communication, L’achat du poulet ou poisson braisé accompagné des bouteilles. Les burkinabés doivent apprendre à offrir des livres comme cadeau lors des mariages, des naissances, des réussites aux examens etc. Et ce travail d’éducation incombe à l’état qui doit prendre ce problème très au sérieux car un peuple qui ne lit pas ne peut espérer se développer. Le gouvernement peut par exemple instruire les responsables des quatre ministères concernés pour l’organisation de concours de lecture dans les centres de lecture, les écoles, les lieux de travail etc. De même que la musique, le sport est soutenu par des sociétés privés, ces concours peuvent aussi être soutenus. Les hommes politiques en quête de base électorale peuvent aussi faire oeuvre utile en contribuant à soutenir les centres de lecture pour l’organisation de ce genre de concoure dans leurs localités comme ils le font pour le sport . Des prix seront décernés tels des dictionnaires, des romans, nouvelles, poèmes, des livres de motivation à entrepreneuriat, organisation et gestion d’une petite entreprise, l’élevage, l’agriculture, des livres sur la famille, le mariage, l’éducation des enfants, les relations interpersonnels, l’histoire des grands hommes qui ont marqué le pays ou le monde, des ordinateurs, des appareils photos numériques, des téléphones, intelligents, des vélos, des motos, des televiseurs, des antennes paraboliques etc. Je crois que si de tels concours sont organisés et médiatisés, les populations accorderont une plus grande importance aux livres. Ils achèteront de plus en plus, les éditeurs et les libraires s’en sortiront mieux et la FILO retrouvera ses lustres d’antan,

  • Le 13 juillet 2013 à 00:40, par Aboudou En réponse à : FILO 2013 : Un atelier de réflexion pour une meilleure organisation

    C’est déplorable ce que vit le monde de la littérature. Est ce que la FILO n’est pas victime de l’obsolescence de sa philosophie ? Je pense qu’il faudrait la redimensionner pour qu’elle réponde aux aspirations de la tendance ressente. Tout cela doit donner pour préséance la mise en place d’une réelle volonté politique de la promotion de la littérature en générale. A bien voire, il n y a pas un espace hautement médiatisé qui permet aux écrivains de rivaliser leur talents au vu et au su du publique comme l’a la musique à travers le Kundé d’or. Pourquoi pas organiser la plume d’or ? Je pense qu’une telle initiative aura le mérite d’actionner le regain d’intérêt à la chose littéraire. Aussi s’en suit l’insertion, des œuvres littéraires nationales dans les programme scolaires. D’où la nécessité d’impliquer et le MENA et le MESS.

  • Le 13 juillet 2013 à 00:43, par Aboudou En réponse à : FILO 2013 : Un atelier de réflexion pour une meilleure organisation

    C’est déplorable ce que vit le monde de la littérature. Est ce que la FILO n’est pas victime de l’obsolescence de sa philosophie ? Je pense qu’il faudrait la redimensionner pour qu’elle réponde aux aspirations de la tendance ressente. Tout cela doit donner pour préséance la mise en place d’une réelle volonté politique de la promotion de la littérature en générale. A bien voire, il n y a pas un espace hautement médiatisé qui permet aux écrivains de rivaliser leur talents au vu et au su du publique comme l’a la musique à travers le Kundé d’or. Pourquoi pas organiser la plume d’or ? Je pense qu’une telle initiative aura le mérite d’actionner le regain d’intérêt à la chose littéraire. Aussi s’en suit l’insertion, des œuvres littéraires nationales dans les programme scolaires. D’où la nécessité d’impliquer et le MENA et le MESS.

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