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Championnat du Monde Juniors : Des Panaméens prometteurs, des Burkinabè intrépides

Publié le vendredi 28 novembre 2003 à 10h41min

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Il ne fait pourtant aucun doute que les Burkinabés, premiers adversaires de Panama dans la compétition, auront à cœur de faire perdre de leur superbe aux jeunes joueurs d’Amérique latine.

Dans les salons privés de leur hôtel d’Abu Dhabi, les joueurs panaméens, arborant leurs survêtements blancs immaculés, semblent nager dans le bonheur. Ils n’ont pas l’air particulièrement anxieux à l’idée de faire leur entrée dans le monde souvent impitoyable du football international. C’est à qui prendra le plus de photos, qui fera la meilleure plaisanterie, tandis que certains préfèrent échanger quelques passes. Il ne fait pourtant aucun doute que les Burkinabés, premiers adversaires de Panama dans la compétition, auront à cœur de faire perdre de leur superbe aux jeunes joueurs d’Amérique latine.

"Nous sommes terriblement excités, avoue Cristian Vega, l’attaquant panaméen, lors d’un entretien à FIFA.com. Mais nous gardons notre calme, nous ne sommes pas du tout inquiets. Nous avons beaucoup de respect pour le Burkina Faso, comme pour tous nos adversaires, mais nous ne redoutons personne."

Ces paroles ne manquent en tout cas pas de culot, de la part d’un jeune homme qui s’apprête à faire ses débuts dans un grand tournoi international face à une des nouvelles forces du football africain. Les Burkinabés, de leur côté, avaient créé la surprise il y a deux ans de cela, en se qualifiant pour les demi-finales du Championnat du Monde U-17 de la FIFA à Trinité et Tobago. Puissante, technique et dotée d’une défense solide, l’équipe africaine est composée en grande majorité des joueurs qui avaient décroché la troisième place lors de leur voyage aux Caraïbes, et de ceux ayant participé à l’édition néo-zélandaise de 1999.

Jair, nouvelle star du football panaméen
Si Panama, d’ordinaire plus réputé pour ses joueurs de baseball ou ses boxeurs, a accompli l’exploit de devancer le Mexique lors des éliminatoires de la zone CONCACAF, il le doit avant tout à la réussite et au talent de son jeune attaquant vedette, Jair Carrasquilla. Particulièrement optimiste à l’approche du début de la compétition, le buteur panaméen trouve même le temps de faire une promesse solennelle à sa famille.

Alors que la plupart des joueurs appellent leurs proches tous les deux jours, Jair ne s’approche même pas du téléphone. "Je n’ai plus parlé à ma famille depuis que nous sommes arrivés, explique-t-il, nonchalamment installé dans la chambre d’un de ses coéquipiers. Je leur ai promis que je ne les appellerai qu’une fois que nous aurions remporté notre premier match. Ensuite, je compte bien faire d’autres promesses à mesure que le tournoi avance. Qui sait où cela me mènera..."

Evidemment, Jair espère bien pouvoir téléphoner chez lui dès la fin du match contre le Burkina Faso le 28 novembre à Abu Dhabi. "Nous les connaissons bien, et nous n’ignorons pas qu’ils sont très rapides et très puissants physiquement. Mais si nous jouons comme nous savons le faire, nous pouvons l’emporter. Il nous faudra compter sur notre collectif et conserver la balle au sol à tout prix. Nous devons faire de notre mieux pour tous nos supporters qui sont restés au pays. A nous de faire flotter les couleurs du Panama aussi haut que possible."

Le sélectionneur national, Gary Stempel, a choisi d’emmener ses joueurs au Brésil pour un stage de 20 jours avant le début du tournoi. Il espère qu’ils pourront garder leur sang-froid et jouer leur football face aux Africains. "Le Burkina Faso possède une équipe redoutable, très vive et qui peut compter sur des joueurs plein de talent. Mais nous n’avons pas besoin de nous demander comment nous allons les contrer. Cela ne servirait à rien. Tout ce que nous avons à faire, c’est nous rappeler pourquoi nous sommes là et comment nous avons réussi à nous qualifier pour ce Championnat du Monde. Nous n’avons pas à nous sentir inférieurs aux autres, nous devons simplement jouer comme nous savons le faire et avoir foi en nos capacités."

Le Burkina Faso fait ses grands débuts

Boureima Ouattara fait partie des vétérans burkinabés puisqu’il était déjà du voyage à Trinité et Tobago. De retour dans l’équipe après des débuts fracassants aux Caraïbes, il semble en pleine confiance à quelques jours du match d’ouverture contre les Panaméens.

"Je suis certain que nous avons les moyens d’aller loin dans cette compétition, pronostique-t-il. Nos principaux atouts, ce sont la volonté et l’esprit d’équipe qui nous animent tous. Le groupe n’a pratiquement pas changé depuis deux ans et les nouveaux venus nous ont beaucoup apporté."

Il faut s’attendre à ce que les Burkinabés imposent leur masse athlétique aux jeunes Panaméens. En effet, ils n’ont rien de timides débutants, leur physique impressionnant les rendant particulièrement redoutables dans les duels. Et, comme le prouve leur récente accession à la finale du Championnat d’Afrique U-20, les Africains ont de nombreux arguments à faire valoir.

"Les Panaméens sont à notre portée, mais nous ne commettrons pas l’erreur de les sous-estimer, explique Ouattara. Je pense que pour nous, le match se jouera au milieu de terrain. C’est la capacité à presser l’adversaire dans ce compartiment du jeu qui fera la différence. C’est justement dans ce domaine que nous excellons."

Le milieu de terrain Bourema Maiga fait également partie des anciens de l’équipe, puisqu’il était déjà présent en Nouvelle-Zélande en 1999. A l’époque, le Burkina Faso n’avait pas réussi à franchir le premier tour du Championnat du Monde U-17 de la FIFA. Pourtant, Maiga ne semble pas particulièrement inquiet à l’idée d’affronter Panama. "C’est vrai que nous ne savons pas grand chose de nos adversaires, mais cela ne nous empêche pas de dormir. Notre sélectionneur (Mart Nooij) nous dira ce qu’il nous faut savoir la veille du match. A nous de jouer notre jeu... comme nous savons le faire. Tout le monde est prêt et nous sommes impatients de débuter. Nous n’avons peur de personne."

www.fifa.com (26 nov 2003)


Burkina Faso
Le Burkina Faso va certes participer à son premier Championnat du Monde Juniors de la FIFA, mais il ne faut pas pour autant sous-estimer les Etalons de Mart Nooij. D’abord parce que l’équipe se connaît bien, puisque nombre de ses éléments faisaient partie de la formation demi-finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations Cadets aux Seychelles en 2001 et surtout troisième des Championnats du Monde U-17 de la FIFA, Trinidad et Tobago 2001, à la surprise générale. Une expérience commune qui pourrait beaucoup aider les Burkinabés aux Emirats Arabes Unis.

Ensuite parce que les Etalons ont démontré d’excellentes qualités, en particulier lors des Championnats d’Afrique des Nations Juniors, organisés chez eux en janvier. La formation ouest-africaine s’appuie avant tout sur une défense très solide et rigoureuse, qui n’a encaissé que trois buts lors de l’épreuve continentale. Bien dirigée par Boureima Ouattara et Amadou Coulibaly, l’arrière-garde est très imperméable, avec un excellent dernier rempart en la personne de Daouda Diakité. Devant, Wilfried Sanou et Hamado Ouédraogo sont de redoutables buteurs, capables d’aller très rapidement devant le but adverse. Les Burkinabés pourraient donc bien surprendre aux Emirats, d’autant qu’ils ont été versés dans le Groupe A, en compagnie de deux autres novices de l’épreuve.

Qualifications
Contrairement aux autres formations africaines, le Burkina Faso n’a pas eu à passer par les tours préliminaires pour accéder au tour final des Championnats d’Afrique des Nations Juniors, en tant qu’hôte de la compétition. A domicile, les hommes de Mart Nooij ont su se sortir d’un groupe délicat, avec le Mali, le Gabon et l’Afrique du Sud.

Ils ont en revanche succombé en demi-finale contre la Côte d’Ivoire aux tirs au but, avant de perdre de nouveau contre le Mali pour la troisième place. Mais leur accession au dernier carré leur a ouvert les portes des Championnats du Monde Juniors de la FIFA.

L’entraîneur
Mart Nooij est l’entraîneur de l’équipe Juniors du Burkina Faso depuis septembre 2001. Cet formateur reconnu, qui s’est longtemps occupée de sélections régionales aux Pays-Bas, est arrivé dans le cadre de la coopération entre les fédérations néerlandaise (KNVB) et burkinabé (FBF). Auparavant, il assurait déjà un rôle de conseiller chargé du développement auprès de la fédération burkinabé. Il est d’ailleurs assisté de deux entraîneurs adjoints, Gualbert Kaboré à Ouagadougou et Brama Traoré à Bobo-Dioulasso, chargés de la détection. Car c’est bien là le credo de Nooij, chercher les perles de demain de l’équipe A.

Le joueur à suivre
A tout juste 19 ans, Ousseni Zongo sera l’un des piliers de la sélection de Mart Nooij aux Emirats Arabes Unis. En l’absence du maître à jouer de la formation, Wilfried Sanou, le milieu de terrain d’Anderlecht prendra sans doute la responsabilité du jeu. Etant l’un des quelques professionnels du groupe, et déjà doté d’une solide expérience, ce joueur puissant possède toutes les qualités de polyvalence d’un milieu de terrain moderne.

Présent avec les Etalons Cadets au Championnat du Monde U17 de la FIFA, Nouvelle-Zélande 1999, Zongo a ensuite contribué à la deuxième place obtenue en 2001 lors du Championnat U17 de la CAF, Seychelles 2001. Puis il a rejoint les Juniors, où il a joué un rôle prépondérant au cours du Championnat d’Afrique 2003.

Précédents Championnats du Monde Juniors de la FIFA

Le Burkina Faso participe à ses premiers championnats du Monde Juniors de la FIFA. Il s’agit de la seule des quatre équipes africaines qualifiées dans ce cas.
Entendu…
Seydou Diakité, président de la Fédération burkinabé (avant le Championnat d’Afrique Juniors, Burkina Faso 2003) : " Au pire des cas, nous voulons nous retrouver dans le dernier carré (des championnats d’Afrique des Nations Juniors, ndlr). Etre présents aux Championnats du Monde Juniors en 2003 aux Emirats Arabes Unis est un objectif. "

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