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Transport inter-urbain : les prix baissent, la coalition s’effrite

Publié le lundi 10 janvier 2005 à 07h31min

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Les prix des transports en commun qui ont connu depuis octobre 2004 une hausse sur certains circuits sont en train d’être revus à la baisse suite certainement à la forte concurrence qui sévit dans ce secteur. C’est le constat fait dans certaines gares routières de Bobo-Dioulasso.

L’augmentation concertée des prix des transports inter-urbains intervenue le 1er octobre 2004, n’a tenu que le temps d’un feu de paille. En tout cas, la dure loi de la concurrence semble avoir raison de la coalition spontanée des transporteurs concernant les nouveaux tarifs. Un secteur qui jusque-là s’illustrait par son manque d’organisation, et surtout la fixation anarchique des prix des tickets de voyage.

En octobre dernier donc, les transporteurs de voyageurs, s’appuyant sur l’augmentation des prix des hydrocarbures avaient décidé de leur propre chef d’augmenter les prix de voyage. Les clients devaient débourser 30 à 50% en plus du tarif jusqu’alors appliqué, pour joindre leur destination. Cette décision qui ne répondait à aucune logique de libéralisme économique n’avait pas manqué de susciter des mécontentements surtout du côté des parents d’élèves du fait qu’elle avait été prise juste au seuil de la rentrée scolaire.

Du même coup, certains usagers des transports en commun qui avaient jugé cette hausse arbitraire ont dû revoir à la baisse leur fréquence de voyage. Si bien qu’environ deux mois après cette augmentation, la clientèle se faisait rare devant certains guichets qui jusqu’alors faisaient le plein.

Naturellement faute de clients suffisants, les anciens réflexes de concurrence ont repris le dessus, chaque compagnie ayant commencé par fixer un prix préférentiel pour ainsi à attirer le maximum de clients. Le ton a été donné semble-t-il, par la compagnie Rayi’s qui, sans consulter les autres a ramené le prix du ticket Bobo-Banfora à 1000F contre 1500F CFA. Le même parcours est proposé à 1250 F ailleurs et 1500 aller-retour ou 2500F aller-retour. Sur les axes Bobo-Orodara, Bobo-Faramana, Bobo-Houndé et autres, les prix sont également en chute libre.

Bien entendu comme l’avait relevé le ministre du commerce Idrissa Zampalégré au lendemain de la dévaluation du F CFA en 1994, c’est le consommateur le plus informé qui pourra bénéficier véritablement des retombés du libéralisme économique. Dans ce cas de figure et le contexte de récession économique aidant, inutile de dire que le choix est vite fait actuellement lorsqu’il s’agit de voyager surtout sur les courtes distances. Sur l’axe Bobo-Ouagadougou le nouveau prix fixé à 6000 F CFA l’aller simple ne connaît pas le même sort, du moins officiellement.

Mais il est aisé de constater que de plus en plus, les usagers fuient les guichets des gares routières pour rattraper les véhicules aux sorties de la ville où ils peuvent avoir un prix assez réduit.

Cela, malgré le risque qu’ils peuvent courir. Ainsi, comme on le constate dans un monde de libéralisme économique, aucun argument ne saurait se construire contre l’intérêt du plus grand nombre. Seule la logique du commerce tient. En tout cas à Bobo-Dioulasso et dans les environs, beaucoup de transporteurs l’auraient appris à leurs dépens.

F.OUEDRAOGO
Sidwaya

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