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Thèse de doctorat en chimie : mention très honorable pour Brahima Sorgho

Publié le jeudi 20 juin 2013 à 00h28min

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Thèse de doctorat en chimie : mention très honorable pour Brahima Sorgho

Déjà enseignant-chercheur au département de chimie à l’Unité de formation et de recherche en sciences exactes et appliquées de l’université de Ouagadougou, Brahima Sorgho vient d’accéder au grade de docteur. Il a soutenu sa thèse de doctorat en chimie minérale, le 08 juin 2013 à l’université de Ouagadougou, sous le thème : « Caractérisation et valorisation de quelques argiles du Burkina Faso : application au traitement des eaux et aux géomatériaux de construction », devant un jury international présidé par le Professeur Lucien Désiré Bonou.

La thèse de doctorat unique en chimie minérale de Brahima Sorgho est un document de 235 pages. Après 4 années de recherche - 2009 à 2013-, c’est le 08 juin 2013 que Brahima Sorgho a soutenu sa thèse qui fait office de pionnier, puisqu’il s’agit de la toute première thèse dans le domaine de l’interaction argiles et métaux lourds à l’université de Ouagadougou, selon le jury.

Les travaux de recherche ont été menés au Burkina Faso et en France dans quatre laboratoires de trois Universités. Il s’agit du Laboratoire de chimie moléculaire et des matériaux (LCMM) à l’Université de Ouagadougou, du Laboratoire du groupe d’étude des matériaux métérogènes (GEMH) à l’Université de Limoges, du Laboratoire de chimie des substances naturelles (LCSN) à l’Université de Limoges, et du Laboratoire de cristallographie et sciences des matériaux (CRISMAT) à l’Université de Caen.

Mention très honorable

Au terme de 4 heures de présentation de sa thèse de doctorat dans un amphithéâtre, de questions-réponses, d’ observations et critiques des membres du jury, l’impétrant a été reconnu digne du grade de Docteur de l’Université de Ouagadougou, avec la mention très honorable. « Thèse de doctorat bien rédigée, bien discutée et d’une lecture aisée. Document équilibré, somme conséquente de résultats qui montrent la qualité du candidat », a noté le jury par la voix de son président, le Professeur Lucien Désiré Bonou.

Tout comme le document de thèse, la présentation orale de l’impétrant a également séduit le jury, en témoigne ces mots du jury : « exposé bien structuré, exposé de qualité, bonne présentation orale, pédagogue ».

Une thèse pratique

Au Burkina Faso, une frange importante de la population n’a pas accès à l’eau potable et à un logement décent. Face à cette réalité sociale, Brahima Sorgho veut apporter sa part contributive. D’où le choix d’une thèse pratique dans les domaines du traitement des eaux et de la construction des habitats, sur la thématique : « Caractérisation et valorisation de quelques argiles du Burkina Faso : application au traitement des eaux et aux géomatériaux de construction ».

Le travail de recherche a consisté à caractériser une matière première argileuse du site de Koro (localité située à 15 km de Bobo-Dioulasso) en couplant plusieurs techniques expérimentales (DRX, ATD/TG, IR, MEB, etc.) L’argile de Koro a été utilisée en plus des argiles de Roumba (3 km de Pissila) et de Sitiéna (10 km de Banfora) pour éliminer des métaux lourds contenus dans des eaux contaminées.

L’argile de Koro a également été utilisée pour formuler des géomatériaux couramment appelés briques en associant la décoction des gousses de Néré. Ces expérimentations ont permis une évaluation des potentialités de l’argile de notre pays à être utilisée d’une part dans le traitement des eaux polluées et d’autre part dans la formulation de géomatériaux de construction. Cela dans le souci de mettre à la disposition des populations locales des eaux traitées à faible coût et des éco-matériaux moins onéreux pour la construction des habitats.

Le nouveau docteur Brahima Sorgho a conclu que « les essais d’élimination des métaux lourds dissous dans des solutions synthétiques par les trois argiles (KORO, ROU et SIT) se sont avérés concluants, jusqu’à des taux d’élimination supérieurs à 90% par des mécanismes d’adsorption, piégeage et précipitation. Le taux d’élimination étant fonction du pH, et étant sélectif. Par ailleurs, les essais de compression, de relaxation et de fluage des géomatériaux formulés avec la décoction de néré présentent de meilleurs résultats que ceux formulés avec l’eau. L’amélioration serait liée à une réaction entre les tannins et les oxydes de fer et/ou les autres minéraux comme le montre les techniques expérimentales. »

L’ombre du Pr Karfa Traoré a plané sur la soutenance

Initialement, c’est le Professeur Titulaire Karfa Traoré qui était le directeur de thèse. Suite à son décès le 27 Août 2012, le Professeur Boubié Guel, précédemment co-directeur prit le relai. Et le Professeur Raguilnaba Ouédraogo devint le co-directeur. C’est ainsi que l’ombre de feu Professeur Karfa Traoré aura plané sur cette soutenance. Aussi bien l’impétrant que les membres du jury ont rendu un vibrant hommage au premier directeur de thèse.

Le Professeur Philippe Blanchart de l’ENSCI à Université de Limoges, la Professeure Anne Pantet de l’Université du Havre, le Professeur Jonas Yao Andji-Yapi de l’Université Nationale Houphouet-Boigny, et le Maître de recherche Moussa Goumina du CNRS/ ENSICAEN à l’Université de CAEN ont également été membres du jury présidé par le Professeur Bonou de l’Université de Ouagadougou.

En plus de cette thèse, le nouveau docteur Brahima Sorgho enregistre déjà trois articles scientifiques parus en 2011 et 2013. Sa thèse de doctorat et son diplôme d’études approfondies (DEA) ont fait l’objet respectivement de deux articles et d’un article. Il a également des co-publications avec ses collègues de Laboratoire.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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