LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Nouvelle CIB : les photographes s’en remettent au Premier ministre

Publié le vendredi 7 janvier 2005 à 07h31min

PARTAGER :                          

Le 28 décembre dernier, l’Association des photographes et reporters indépendants du Burkina (APRIB) a adressé la correspondance dont la teneur suit au chef du gouvernement. Il y est question de la nouvelle carte d’identité et du manque à gagner qu’elle crée pour les professionnels de la photo.

Excellence,

Suite à la décision du gouvernement de confectionner les nouvelles cartes d’identité burkinabè par informatisation, nous, Association des Photographes et Reporters indépendants du Burkina (APRIB), après une assemblée générale tenue le 19 décembre 2004, portons à votre connaissance ce qui suit, en ce qui concerne le volet photo d’identité :
Des centaines de photographes gagnent leur existence par les prises de vue de la photo d’identité qui constituent près de 60 % de leurs revenus et plus particulièrement les studios photos implantés à travers tout le pays.
C’est avec ce revenu que le photographe soutient et entretient sa famille dont vous n’ignorez pas le plus souvent sa composition : femmes, enfants, cousins, neveux, etc. Avec ce même revenu, il contribue à l’essor économique de notre pays par le paiement des diverses taxes et patentes.

Dans cette profession de photographe, la frange jeune est dominante ; près de 70 % est âgé de moins de trente ans.
Un studio photo emploie au minimum deux personnes qui apprennent la profession de photographe.

Retirer le volet de la photo d’identité aux photographes en faveur du numérique mettra des centaines de personnes au chômage. Des chômeurs qui viendront grossir les rangs de ceux qui y sont déjà depuis bien longtemps. C’est donc la pauvreté et la misère qui ne font que s’accentuer au Burkina Faso.

Alors que notre pays a abrité cette année-même la conférence des Chefs d’Etat sur le problème de l’emploi, des personnes qui étaient occupées et employaient d’autres personnes seront au chômage à cause de la numérisation de la photo d’identité.

"De nouveaux chômeurs, de nouveaux pauvres, de nouveaux misérables..."

Retirer ce volet aux photographes ne contribue pas non plus à la lutte contre la pauvreté puisque tout ce beau monde qui s’occupait et gagnait sa pitance journalière viendra grossir les rangs des pauvres au Burkina Faso.
Notre pays, le Burkina Faso, a créé une structure " Cadre Stratégique de lutte contre la Pauvreté" afin d’éradiquer ou dominer la pauvreté. Ainsi, soustraire le volet photo d’identité aux photographes ne fait qu’anéantir nos efforts de lutte contre la pauvreté.

Ces personnes qui deviendront de nouveaux chômeurs, de nouveaux pauvres, de nouveaux misérables chercheront, à coup sûr, des portes de sortie en se convertissant au banditisme, au vol, au braquage, à la délinquance, etc.

Nous ne contestons pas la confection de la carte d’identité par ordinateur, mais nous suggérons et souhaitons que les photos soient prises comme cela se fait actuellement, c’est-à-dire par les photographes avec appareil photo professionnel, et scannées ensuite comme cela se fait actuellement avec la confection des passeports burkinabè.
Excellence Monsieur le Premier Ministre, nous venons solliciter votre intervention personnelle sur ce problème qui touche des centaines de travailleurs dans le domaine de la photographie au Burkina Faso.

Dans l’attente d’une suite favorable afin de soulager des milliers de photographes à travers le pays, nous vous prions d’agréer, Excellence Monsieur le Premier Ministre, l’expression de toute notre considération distinguée.

Pour le Bureau,

Le président

SIGZANGA Gabriel

Le Secrétaire Général

SAWADOGO Seydou

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique