Kisito Traoré, directeur général des services informatiques : "Il faut réduire les contacts entre clients et agents traitants de la dépense publique"
Le ministère de l’Economie et des Finances organise les 6 et 7 juin 2013 à Ouagadougou, un atelier national sur les réformes en matière de rationalisation du circuit de la dépense. En prélude à cette rencontre, le directeur général des services informatiques, Kisito Traoré, livre dans cet entretien, l’importance d’un tel événement.
Sidwaya (S.) : Quels sont les enjeux de l’atelier national sur les réformes en matière de rationalisation du circuit de la dépense ?
Kisito Traoré (K.T.) : Les enjeux de l’atelier national sur les réformes en matière de rationalisation du circuit de la dépense sont libellés dans le thème de l’atelier. En effet, parler de rationalisation suppose qu’il y a une prise de conscience sur les marges de progression possible en termes d’organisation et d’amélioration du dispositif actuel de gestion de la dépense publique, afin de le rendre plus efficace et plus efficient. Il s’agit donc, à travers cet atelier, de travailler à doter à terme, notre pays d’un dispositif moins coûteux à tous points de vue et permettant aux pouvoirs publics de mener une politique de développement avisée. Et cela, en adéquation avec les ambitions traduites dans les référentiels comme la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). En somme, l’enjeu essentiel de cet atelier est la modernisation de l’administration financière au service du développement économique et social de notre pays.
S. : Quels sont les objectifs de cet atelier ?
K.T. : Il s’agira de présenter aux participants, les propositions de réformes visant à rationaliser le circuit de la dépense publique, leur faire examiner ces propositions en vue de recueillir leurs amendements, suggestions et recommandations en vue de les améliorer et in fine, faire valider ces propositions par les participants. Cette validation ouvrira donc la voie aux préparatifs pour la mise en œuvre de ces réformes.
S. : Quelles sont vos attentes ?
K.T. : Cet atelier va regrouper pendant deux jours les acteurs de la chaîne de la dépense-publique, exerçant au sein du Ministère de l’Economie et des Finances, aussi bien au niveau central que déconcentré. Il y aura également des acteurs venant des autres départements ministériels et institutions, des personnes-ressources et des invités issus aussi bien du secteur privé que des partenaires techniques et financiers. Ce sont tous des praticiens rompus à la tâche et aux réalités du terrain et pétris de riches et diverses expériences. Il est souhaitable que tous ces spécialistes puissent apporter les meilleures contributions pour doter notre pays d’un dispositif plus efficace et plus performant de gestion de la dépense publique. Nous recherchons uun dispositif qui va prendre en compte l’environnement communautaire et mondial en perpétuelle évolution et le fort potentiel offert aujourd’hui par les technologies de l’information et de la communication.
S. : Concrètement, comment sera organisée cette importante rencontre et quelles sont les principales activités prévues ?
K.T. : Au regard de son importance, l’atelier est placé sous le très haut patronage de Son Excellence Monsieur le Premier ministre. Les travaux sont prévus pour se tenir en plénière et en ateliers thématiques du jeudi 6 au vendredi 7 juin 2013.
Après la cérémonie d’ouverture, il est prévu deux communications introductives en plénière afin de camper le décor. La première portera sur la réforme des procédures et des responsabilités des intervenants dans la chaîne de la dépense publique et la seconde concernera la dématérialisation des documents du circuit de la dépense.
Ensuite, il y aura les échanges en ateliers thématiques portant sur les thèmes abordés respectivement par les deux communications introductives. S’en suivra la restitution des travaux des groupes thématiques en plénière et enfin, l’adoption du rapport général et des recommandations et résolutions qui seront présentés à la cérémonie de clôture.
Il convient de signaler en outre que pour accompagner l’organisation de cet atelier national, des activités de communication sur la dépense publique sont prévues, notamment des spots télévisuels et des interviews comme la présente.
S. : Vous parlez de réformes en matière de rationalisation du circuit de la dépense publique, en quoi consistent ces projets de réformes ?
K.T. : Les réformes envisagées s’inscrivent dans deux axes : le premier est relatif aux procédures et responsabilités des intervenants dans la chaîne de la dépense publique et le second concerne la dématérialisation des documents du circuit de la dépense.
A propos des procédures et responsabilités des intervenants, il faut signaler que la dépense publique fait intervenir plusieurs acteurs aux différentes étapes. Il s’agit de revisiter tout cela dans le souci de raccourcir les procédures et spécialiser davantage les interventions des acteurs sur des aspects bien précis.
Au sujet de la dématérialisation, on note qu’il y existe actuellement une multitude de documents indispensables dans le déroulement des différentes procédures de dépense et souvent, en plusieurs exemplaires. Tous ces documents viennent comme des pièces justificatives requises par les acteurs. Il faut travailler à alléger cette masse de papiers souvent redondants, qui a un coût non négligeable, qui alourdit et ralentit le rythme de traitement des dossiers et qui crée des fragilités en ce sens qu’un document peut être falsifiable. Il faut tendre vers le zéro-papier et réduire les contacts entre clients et agents traitants afin de réduire les possibilités de faux, de fraude et de corruption. Les technologies de l’information et de la communication nous offrent une palette de possibilités très variées dans ce sens.
S. : Quels sont les avantages de telles réformes ?
K.T. : Les avantages essentiels des réformes envisagées sont notamment le rééquilibrage des responsabilités des acteurs de la dépense publique, l’allègement des procédures de dépense et des points de contrôle ainsi que la suppression des redondances qui auront un impact certain sur les délais et les coûts de traitement des dossiers.
Entretien réalisé par Kowoma Marc DOH (dohmarc26@yahoo.fr)
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 3 juin 2013 à 19:54, par Manitu En réponse à : Kisito Traoré, directeur général des services informatiques : "Il faut réduire les contacts entre clients et agents traitants de la dépense publique"
La dématérialisation va avec la bancarisation et la monnaie électronique. Sur ce coup nous avons un retard monstre que nos banques ne travaillent pas à rattraper malheureusement...
Le 4 juin 2013 à 10:15, par Yassou Mamadou En réponse à : Kisito Traoré, directeur général des services informatiques : "Il faut réduire les contacts entre clients et agents traitants de la dépense publique"
La dématérialisation signifie que le Burkina à satisfait aux conditions fondamentales que sont :
1- l’adoption de textes règlementaires par le parlement indiquant les conditions de la dématérialisation,
2- que le Burkina a éradiqué presque la corruption dans l’administration publique
3- que l’on peut compter sur la loyauté et l’intégrité des agents de la fonction publique(de l’administration) pour ne par produire des faux documents électroniques,
4- que l’on peut faire l’économie du déficit de confiance porté sur les agents dans l’administration,
5- en fin que les financiers cesseront de narguer les autres agents de l’administration
2. Le 4 juin 2013 à 09:25, par the ghost En réponse à : Kisito Traoré, directeur général des services informatiques : "Il faut réduire les contacts entre clients et agents traitants de la dépense publique"
la réduction du contact entre client et agent ne saurait être la politique du DSI. Il le matérialise certes par le système dont il a la charge. A le prononcer ainsi, à la place des gestionnaires ou politiques, sonne quelque peu faux. Eviter le contact n’est pas un slogan pour l’informaticien.
Fraternellement !
Le 4 juin 2013 à 11:33, par Linges En réponse à : Kisito Traoré, directeur général des services informatiques : "Il faut réduire les contacts entre clients et agents traitants de la dépense publique"
Désolé the Ghost , Toi tu es dans l’obscurité totale ! Les informaticiens de sa génération ont reçu des cours en gestion des mêmes professeurs qui dispensaient des cours dans les écoles de gestion de l’Université de Ouagadougou et d’ailleurs. Cherchez à progresser au lieu de se quereller comme de vilaines coépouses. megd alors !
Le 4 juin 2013 à 13:38, par McArthur de Montréal En réponse à : Kisito Traoré, directeur général des services informatiques : "Il faut réduire les contacts entre clients et agents traitants de la dépense publique"
The ghost, je suis d’accord avec toi. Ça m’a tiqué quand j’ai le DGSI parler de contact entre client et agent. Bon, c’est au Burkina et il n y’a pas de respect des prérogatives assignées à chacun.
3. Le 4 juin 2013 à 12:47, par Sans rancune En réponse à : Kisito Traoré, directeur général des services informatiques : "Il faut réduire les contacts entre clients et agents traitants de la dépense publique"
Bien dit the ghost. Le titre de l’article m’a totalement égaré.Mais attention, peut être qu’il fourre son nez dans ce que tu connais là. Sinon qu’est ce qu’un informaticien a à avoir avec la question de gestion des fonds. C’est pas la bagarre, je cherche à comprendre. Si c’est OK je pourrai moi aussi guetter.
A MR le DGSI du MEF ; j’ai l’impression que vous ignorez l’existence de service informatiques dans les autres départements ministériels.La collaboration est nulle.Vous n’êtes pas les seuls informaticiens de l’état. Sans rancune
4. Le 4 juin 2013 à 17:22, par Burkina En réponse à : Kisito Traoré, directeur général des services informatiques : "Il faut réduire les contacts entre clients et agents traitants de la dépense publique"
Je suis surpris par la réaction de certains internautes (the ghost, McArthur de Montréal,Sans rancune). Vous dites que le DGSI (interviewé) n’est pas dans son rôle. Vous ignorez complètement le contexte et l’objet de l’interview (Je me demande si vous avez lu entièrement et compris quelques choses dans l’interview). Le DGSI parle de l’organisation d’un atelier avec entre autre objectif la rationalisation du circuit de la dépense publique ou il est partie prenante en tant que acteur. L’image que vous avez de l’informatique est dépasser. ITIL, COBIT ça vous dit quelques choses au moins. On ne fait pas l’informatique pour de l’informatique ; on le fait quand ça apporte de la valeur ajouté au métier. L’informaticien en entreprise ne vie pas en vase close, il n’ ya pas de cloison entre l’informatique et le métier en entreprise.Cette image que vous avez de l’informatique est dépassée. Aussi, il me plait de vous rappeler que ce monsieur n’est pas le DSI de l’Administration publique, c’est le DSI du Ministère de l’économie et des finances. La gouvernance du système d’information de l’Administration publique releve du ministère en charge des TIC.Et en matière de gouvernance du système informatisé du MEF, la cyberstratégie nationale est un référentiel de premier niveau et les acteurs des autres administrations publiques ont toujours été associés, tout ça pour assurer une cohérence entre ce qui ce fait au MEF et dans les autres administrations.
5. Le 4 juin 2013 à 17:44, par Sidnanba En réponse à : Kisito Traoré, directeur général des services informatiques : "Il faut réduire les contacts entre clients et agents traitants de la dépense publique"
Question à DGSI
Qu’en est il de l’informatisation de la chaîne de la dépense dans les établissements publics de l’Etat (EPE) ?
On a jamais pu le faire, ou bien le contact avec usagers est permis dans les EPE ?
C’est toujours le manuel et le papier dans la pluspart des EPE, que dit DGSI ?
Le 4 juin 2013 à 18:38 En réponse à : Kisito Traoré, directeur général des services informatiques : "Il faut réduire les contacts entre clients et agents traitants de la dépense publique"
Cela est en cours Ghost , Kisito TRAORE peut t’enseigner en gestion. je sais de quel Ministère tu proviens, c’est de la jalousie