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Bila Dipama, Secrétaire général du Ministère des Enseignements secondaire et supérieur : « c’est quand les jets de pierres ont commencé à pleuvoir sur le domaine du ministère de l’Education que les forces de sécurité sont intervenues »

Publié le lundi 13 mai 2013 à 23h37min

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Bila Dipama, Secrétaire général du Ministère des Enseignements secondaire et supérieur : « c’est quand les jets de pierres ont commencé à pleuvoir sur le domaine du ministère de l’Education que les forces de sécurité  sont intervenues »

Des centaines d’élèves ont pris d’assaut l’immeuble de l’Education ce 13 mai 2013. Objectif, échanger « face to face » avec le ministre des Enseignements secondaire et supérieur. Mais ils apprendront que le ministre n’est pas là. Ce qu’ils ne voulaient sans doute pas entendre, encore moins rencontrer quelqu’un d’autre que le ministre. Du coup, le climat est devenu délétère. Avec Bila Dipama, Secrétaire général du ministère, nous revenons sur ce climat qui s’est ensuite déporté sur la rue et surtout au niveau du Lycée Zinda.

Les élèves sont dans la rue présentement. Ils disent qu’ils sont passés par là ce matin. Est-ce que vous confirmez ? Si oui, qu’est-ce que vous leur avez dit ?

C’est exact, les élèves sont venus au niveau de l’immeuble de l’Education ce matin. Et lorsqu’ils sont arrivés, je suis descendu avec un certain nombre de collaborateurs. Nous avons attendu ; la sécurité a demandé à ce que je puisse m’adresser à eux.

Mais les élèves ont répondu à la sécurité qu’ils souhaitaient la présence de monsieur le ministre. Et cette exigence se faisant attendre, les élèves ont commencé à jeter des pierres sur le domaine du ministère des Enseignements secondaire et supérieur. C’est alors, que face à ce regain de violence, la sécurité est intervenue et les élèves se sont dispersés.

Mais je voudrais préciser ceci : monsieur le ministre était ce matin en conseil de cabinet avec un certain nombre de ses collaborateurs et un certain nombre de ses homologues. Pour cette raison, monsieur le ministre n’était pas à son bureau.

Je dis que c’est quand les jets de pierres ont commencé à pleuvoir sur le domaine du ministère de l’Education que les forces de sécurité sont intervenues.

Est-ce qu’ils vous ont dit quelque chose sur le motif de leur venue ?

Les élèves ne s’étant pas adressé à quelque responsable du ministère, nous ne pouvons pas dire avec précision pourquoi ils manifestaient. Nous devinons tout simplement qu’il s’agit d’un soutien à la grève des enseignants.

Du reste, il faudrait comprendre que les élèves, parce que les enseignants, à travers leurs organisations syndicales, le SNESS (Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur) et la F-SYNTER avaient envisagé d’observer un mot d’ordre de grève le vendredi 10 mai, ce qui a été fait. Le élèves, par anticipation, étaient déjà venus au ministère des Enseignements secondaire et supérieur, manifester leur soutien aux enseignants le lundi 6 mai, donc quelques quatre jours avant la grève. Ils avaient alors exigé à être reçus par monsieur le ministre. Toute activité cessante, monsieur le ministre est revenu au ministère les rencontrer. En ce moment, ils ont dit qu’ils venaient faire pression sur le gouvernement afin que la plate-forme revendicative des enseignants soit honorée. Voilà ce que je peux vous dire.

Etant donné qu’ils ont exigé aujourd’hui à rencontrer le ministre, mais sans succès. Peuvent-ils espérer rencontrer le ministre un autre jour ?

Je voudrais rappeler que lorsque monsieur le ministre les a reçus le lundi 6 mai, durant les échanges, il leur a demandé de lister leurs revendications qui allaient en réalité au-delà du soutien à la grève du SNESS et de la F- SYNTHER, de lui écrire, et qu’il était disposé à les recevoir. Jusqu’à l’heure où je vous parle, il n’a pas encore reçu d’écrit dans ce sens.

Je pense que si les élèves, à travers leurs organisations, demandent à être reçus par monsieur le ministre des Enseignements secondaire et supérieur, ils le seront. Il n’y a pas de raison qu’ils ne le soient pas.

Pour nous, nous attendons finalement qu’ils expriment leurs doléances dans un certain esprit pacifique ; et tout pourrait effectivement se discuter autour d’une table avec monsieur le ministre.

Avez-vous un appel à lancer à l’ensemble des acteurs de notre système éducatif ?

A l’endroit des parents d’élèves, qu’ils sachent que le ministère des Enseignement secondaire et supérieur travaille à la résolution des questions qui lui sont soumises par le SNESS et la F-SYNTHER. C’est pourquoi monsieur le ministre était en réunion le vendredi 10 mai avec ses homologues de la Fonction publique, et de l’Economie et des finances.

Je voudrais également dire aux parents d’élèves, aux enseignants et aux élèves, que le ministère des Enseignements secondaire et supérieur souhaite que l’année scolaire 2012-2013 s’achève dans de bonnes conditions.

Et pour cela, monsieur le ministre souhaite qu’il y ait un esprit de dialogue avec toutes les instances. Le ministère déplore les violences, de quelque nature que ce soit ; les jets de pierres de ce matin sur le domaine de l’éducation nationale qui ont engendré la dispersion des manifestants, est une violence que nous regrettons.

Nous regrettons également ce qui se passe sur certaines rues où des pneus sont brûlés avec les planches de vieux tables-bancs enlevés au Lycée Philippe Zinda. Nous le regrettons vraiment !

Nous invitons vraiment tous les acteurs de l’éducation, tous les partenaires de l’éducation à travailler à un climat d’apaisement au niveau de nos établissements scolaires. Nous le disons parce que nous souhaitons avoir affaire à un système éducatif burkinabè performant. Et nous sommes disposés de jour comme de nuit, à travailler dans ce sens, à recevoir et les acteurs, et les partenaires de l’éducation.

Entretien réalisé par Fulbert Paré

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