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Revue annuelle de la SCADD 2013 : Un bilan contrasté

Publié le mercredi 1er mai 2013 à 22h57min

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Revue annuelle de la SCADD 2013 : Un bilan contrasté

La revue annuelle de la SCADD, le référentiel de développement du Burkina, a eu lieu le 30 avril 2013 dans la salle de conférence du ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale. Présidée par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, cette session ordinaire a connu la participation des membres du gouvernement, des partenaires techniques et financiers, des représentants des collectivités territoriales, du secteur privé ainsi que des représentants des organisations de la société civile. A la lumière de cette revue, on note un bilan contrasté : fort taux de croissance (8%), faible appropriation de la SCADD par les acteurs concernés.

La session ordinaire du comité national de pilotage appelée revue annuelle de la SCADD a lieu une fois l’année depuis 2011. C’est cette instance qui examine et valide le bilan de l’exécution de la SCADD au cours de l’année écoulée et les mesures et indicateurs stratégiques pour les années à venir. Elle est toujours précédée d’une pré-revue, qui est purement technique contrairement à la revue qui est plus politique.

La pré-revue avait eu lieu 12 avril 2013 dernier. La revue 2013 de la SCADD avait pour ordre du jour : les conclusions de la pré-revue, l’examen et la validation du projet de rapport de performance de l’année 2012 ; l’adoption des ajustements éventuels aux mesures et indicateurs retenus dans la matrice de performance de la SCADD pour l’année 2013 ; l’examen et la validation du projet de matrice de performance de l’année 2014-2016.

Avant d’entrée dans le vif du menu, le premier ministre a prononcé le discours d’ouverture. Puis, place au secrétaire technique de la SCADD, Séglaro Somé, pour une communication introductive. Cette communication a porté essentiellement sur la pré-revue.

Ensuite, c’en est suivi une communication du ministre des mines et de l’énergie, Salif Lamoussa Kaboré, sur la contribution du secteur minier à l’accélération de la croissance et à la réduction de la pauvreté au Burkina Faso. Ainsi, on apprendra que 7 sites miniers sont fonctionnels aujourd’hui. Plusieurs demandes d’exploration ont également été délivré et d’autres en instance. En plus de l’exploitation industrielle, il y a l’exploitation artisanale de l’or qui fait vivre des milliers de burkinabè et contribue au développement du pays.

La rencontre de ce 30 avril était dédiée à l’approbation du bilan de mise en œuvre de la SCADD en 2012 et à la validation des actions à conduire dans les trois prochaines années, à savoir 2014, 2015 et 2016.

Ainsi, on pourrait retenir que le Burkina a réalisé un taux de croissance de près de 8% en 2012. « Cette performance macro-économique dont on peut être légitimement fier contraste cependant avec un taux de réalisation des mesures de la matrice de performance de la SCADD de 56,67% et un taux d’atteinte des cibles des indicateurs de 66%, en raison de la persistance de difficultés et contraintes qui devront impérativement être minimisées », reconnait le premier ministre Luc Adolphe Tiao. « Ce bilan contrasté nous interpelle tous, m’amène à revenir sur une des conditions principales de la SCADD : celle de son appropriation ou du risque lié à la faible adhésion des acteurs, la SCADD ne produira pas les fruits attendus comme réponses aux préoccupations légitimes de nos populations », ajoute-t-il.

C’est donc dire que sans la capacité et à la volonté de l’ensemble des acteurs à agir de manière concertée et avec plus de synergie, à tous les niveaux, la mise en œuvre de notre stratégie nationale de développement ne pourrait réussir. Pour favoriser cette concertation et la synergie d’intervention, le gouvernement a mis en place le dispositif de suivi et d’évaluation de la SCADD.

L’appropriation et la prise en compte de tous les acteurs concernés est donc une condition sine qua non pour la bonne mise en œuvre des actions stratégiques.

Mais, une appropriation optimale ne serait possible sans une bonne connaissance de la SCADD. C’est pourquoi Luc Adolphe Tiao a invité « l’ensemble des acteurs à la réflexion continue sur les voies et moyens pour une parfaite maîtrise de la SCADD ».

Le succès de la mise en œuvre de la SCADD reste tributaire de l’engagement de tous les acteurs. Il exige une forte adhésion des burkinabè qui sont les principaux bénéficiaires de la stratégie. « Dans ce sens, je vous exhorte à être des porteurs d’informations justes et des communicateurs chevronnés sur la SCADD afin de la démystifier auprès des populations et de la rendre moins élitiste », lance le chef du gouvernement.

Développement des piliers de la croissance accélérée ; consolidation du capital humain ; renforcement de la gouvernance ; prise en compte des questions transversales prioritaires dans les politiques et programmes de développement ; ce sont entre autres les piliers stratégiques de la SCADD.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 1er mai 2013 à 22:35 En réponse à : Revue annuelle de la SCADD 2013 : Un bilan contrasté

    Sic ! Donc, on travaille sans regardez les papiers quoi !!!!

  • Le 2 mai 2013 à 07:47 En réponse à : Revue annuelle de la SCADD 2013 : Un bilan contrasté

    faible appropriation de la SCADD par les acteurs concernés
    taux de réalisation des mesures de la matrice de performance de la SCADD de 56,67% et un taux d’atteinte des cibles des indicateurs de 66%
    La lutte contre la pauvreté ne se décrète pas du haut vers le bas par une baguette magique. Depuis longtemps, le peuple ne croit plus en ses gouvernants plus préoccupés pour détourner de l’argent à leur profit que de travailler. Avec un si faible taux de performance, si je suis PDG d’une société, je serais viré par les actionnaires. Mais, ici, on continue avec un 1er ministre avec son équipe de perdant dont Salif Kaboré qui commence à énerver tout le monde par son incapacité notoire.
    On ne peut s’approprier la SCADD qui n’est qu’un simple catalogue de bonne intention sans queue ni tête.

  • Le 2 mai 2013 à 07:58, par Lakbé En réponse à : Revue annuelle de la SCADD 2013 : Un bilan contrasté

    La faiblesse de la SCADD n’est pas dans sa diffusion, le gouvernement a déjà fait suffisamment de publicité, notamment en France, où LAT a lui même confirmé avoir levé plusieurs milliards, si les seuls investisseurs sont les français que le gouvernement a approché, le résultat actuel est bien normal, la France a elle seule ne peut pas financer notre économie. La seconde question qui suit est : si les autres pays développés et émergents ont vu que des investisseurs français ont pris le risque d’investir et refuse de les imiter, c’est que soit ils considèrent que la SCADD est la chasse gardée de la France, soit ils considèrent qu’il y a une faiblesse de bonne gouvernance au Burkina Faso. La première possibilité est moins vrai car dans le domaine des mines, des pays comme le Canada et l’Afrique du Sud y investissent, sauf que là, c’est du concret, on enlève, on exporte, on vend et on reverse une partie du gain au gouvernement. Dans le cadre de la SCADD, un investissement demande, la mise en place d’installations assez lourdes et du temps pour capitaliser. Si en 1 an ou deux, l’investissement minier peut être rentable, faudra compter plus de temps pour les investissements dans la SCADD. Pour les mines, on peut se retirer très vite, mais pour le type d’activité que demande la SCADD, un retrait signifie tout perdre. Les investisseurs ne sont pas myopes, ils voient bien la fragilité du système et du gouvernement, certains peuvent en profiter comme dans le domaine des mines, d’autres activités plus risquées en raison de la possible instabilité du pays, entraîne une fuite des investisseurs. Pour ce qui est de la dernière phrase de LAT, disant que la population doit s’impliquer, je doute fort que l’on tienne vraiment compte d’eux dans les faits. Les déloger, les relocaliser, oui, mais qu’est-ce qu’ils y gagnent concrètement, c’est là la question à poser. Je doute fort que les informer d’avantage puisse leur procurer un quelconque gain car de toute façon, vu la précarité de la vie pour la plupart des Burkinabè, il sera difficile pour eux de trouver des fonds, sauf s’ils ont des cantines ou des canaris. Les solutions des problèmes de la SCADD est donc à rechercher dans votre façon d’administrer le pays, de gérer les programmes et les projets, sur ce, je vous mets au défi de montrer une réalisation concrète procurant des bénéfices pour la population depuis que vous êtes PM. La réponse à cette question vous permettra d’expliquer l’état d’avancement de la SCADD et la frilosité des investisseurs étrangers car personne ne viendra planter une graine de haricot sur un champ de mines.

    • Le 2 mai 2013 à 17:18 En réponse à : Revue annuelle de la SCADD 2013 : Un bilan contrasté

      t’as tout dit et j’ajoute que si la sauce de cette scadd n’a pas pris et ne prendra jamais,c’est aussi la cause que notre justice ne fonctionne pas pcq aucun investisseur sérieux ne viendra investir dans un projet sérieux nulle part au monde sans que ce pays ne jouisse d’une certaine justice. cette personne ou ce groupe d’investisseurs ne sont pas si fous pour risquer leurs milliards de $ et si le domaine des mines fait exception,c’est parceque c’est un domaine qui aime la truanderie,le manque de transparence,l’injustice pour bien profiter de la situation. c’est ça la triste réalité. donc la scadd ne peut qu’échouer pcq pas de justice ds ce pays.

  • Le 2 mai 2013 à 08:00, par Francesco En réponse à : Revue annuelle de la SCADD 2013 : Un bilan contrasté

    Arrêtez de tromper le peuple avec des indicateurs macro économiques absurdes et taillés sur mesures pour plaire à vos Partenaies Techniques et Financiers ! Le reveil sera brutal un de ces quatre matins.

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