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Littérature : Un livre pour engager tout le monde au développement

Publié le mercredi 1er mai 2013 à 22h19min

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Littérature : Un livre pour engager tout le monde au développement

« La ville de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso : Urbanité et appartenances en Afrique de l’Ouest », c’est le titre d’un ouvrage collectif de 324 pages qui retrace de façon transversale l’histoire de la ville de Bobo-Dioulasso sous la direction de Katja Werthmann et de Mamadou Lamine Sanogo. La dédicace a eu lieu lundi 29 avril 2013 sous le patronage du président de l’Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara.

La ville de Bobo-Dioulasso vient de très loin. C’est du reste ce que l’on peut, en liminaire, retenir du livre : « La ville de Bobo-Dioulasso au Burkina : Urbanité et appartenances en Afrique de l’Ouest ». En effet, ville cosmopolite, de brassages culturels qui a vu le passage de nombre d’explorateurs coloniaux, Bobo-Dioulasso était selon des historiens chercheurs la deuxième ville de l’Afrique occidentale française (AOF) après Dakar en 1940. Un fait qui en dit beaucoup en ce sens que la ville a connu d’importantes époques dans sa vie politique, économique et socioculturelle. L’idée de creuser dans le fond ces différences qui ont marqué la cité de Sya a été murie à Bamako en mars 2010 à l’occasion d’un colloque international qui a regroupé des chercheurs et des enseignants-chercheurs du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de Slovénie, de la France, d’Allemagne, de Suède et des Etats-Unis d’Amérique. Les thèmes sur lesquels ces chercheurs se sont penchés sont entre autres, les Foyers de Zara de Sia et de Tunuma à la fin du XIXé siècle, l’Islam à Bobo-Dioulasso : facteur d’intégration et enjeu des luttes d’influences de personnes et politiciens ; De l’identité bobolaise : le rôle du dioula véhiculaire ; le mariage comme porte d’entrée…. A cela s’ajoutent plusieurs recoupements et de témoignages oraux. Le fruit d’un dur labeur collectif. « Le livre est le résultat des recherches de 13 universités. Et sa particularité tient aux nombreuses études consacrées à la ville et les contributions d’ethnologues, d’historiens, de linguistes et d’économistes », fait savoir le professeur Domba Jean-Marc Palm dans sa présentation de l’ouvrage.

Aussi, a-t-il ajouté, les contributions apportées dans l’ouvrage se penchent sur la place historique et économique de la ville. Son rayonnement avant même la colonisation à travers des échanges commerciaux avec les pays tels que le Ghana actuel (Ashanti), la Côte d’Ivoire (Bondoukou, Kong, Bouna), et des villes du Haut-Niger (Djenné, Gao, Tombouctou, Ségou) était incontestable. La ville était le seul marché du travail de la Haute Côte-d’Ivoire avec une industrie employant plus de 4 000 manœuvres spécialisés. La garnison militaire était une des plus importantes de l’Afrique de l’Ouest francophone. Grand centre de formation médicale pour l’AOF mais aussi un foyer important d’activités politiques, la cité de Sya était, à en croire les auteurs du livre une zone stratégique. « C’est à Bobo-Dioulasso que s’est faite la lutte contre les grandes endémies (trypanosomiase, onchocercose, etc..) avec des écoles comme l’école Jamot et le Centre Muraz. Ceci explique la mise en place du siège de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) dans la ville », a commenté M. Palm. On retient aussi qu’en 1977, une fronde des hommes politiques de Bobo donnait naissance au Mouvement autonomiste de l’Ouest (MAO) et le désir affiché de créer un Etat, celui de la République du Kénédougou. « Il faut alors rappeler que la région de Bobo avait difficilement accepté de revenir à la Haute-Volta reconstituée en 1947 », précise M. Palm. L’histoire est longue mais pas assez pour ne pas être découverte dans toute sa richesse.

Malheureusement, indique Domba Jean-Marc Palm, la seconde ville du Burkina est aujourd’hui frappée par des problèmes économiques et sociaux. Des problèmes dont les solutions à son avis sont pourtant entre les mains des Bobolais et Bobolaises. Un avis partagé par le président de l’Assemblée nationale qui a lancé une invite aux populations de Sya à s’engager pour le devenir de leur ville et amorcer enfin son véritable développement. « Un nouveau boulevard de développement s’est ouvert à Bobo-Dioulasso. Ce boulevard est bien entendu la décentralisation, l’autogestion que les collectivités doivent s’approprier pour ouvrir les vannes du développement », a martelé M. Apollinaire Ouattara. « Lire, explorer, exploiter, commenter, critiquer, contredire », c’est le vœu qu’a souhaité Mamadou Lamine Sanogo, l’un des auteurs de l’ouvrage.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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