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Potentialités des cascades : Le "bandji", le nectar prisé au-delà de la région

Publié le dimanche 28 avril 2013 à 22h11min

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La région des Cascades, surtout la localité de Banfora, est réputée pour son « bandji », un nectar tiré du rônier, un arbre aux multiples usages qu’on trouve particulièrement dans les provinces de la Comoé et du Kénédougou.

Le « bandji » de Banfora est beaucoup apprécié tant au niveau local que dans les autres provinces du pays. L’extraction et la commercialisation de cette boisson alcoolisée constituent d’importantes sources de revenus pour ceux qui s’y adonnent. Son extraction se fait en toute période de l’année avec cependant des goûts différents, selon la saison. Pour l’extraire, il faut monter au sommet du rônier ou arbre à "bandji". Les extracteurs utilisent des échelles en bambou pour monter et fixer des gourdes traditionnelles ou des bidons en plastique qui recueilleront le précieux nectar. Cette opération d’extraction du "bandji" se fait deux à trois fois par jour (matin, midi et soir) et chaque coulée peut donner jusqu’à cinq litres par arbre. Le "bandji" ainsi recueilli est soit directement vendu sous les rôniers, soit livré en gros à des détaillants qui ont des petits hangars aménagés pour la vente au détail dans les différents secteurs de la ville. Les points de vente communément appelés « bandjidromes » sont le plus souvent tenus par des femmes. Celles-ci vendent en moyenne par jour, 40 à 80 litres de ce breuvage tant apprécié. A Banfora, le litre du "bandji" frais se vend à 125 F CFA et le "bandji" fermenté à 100 F CFA. Les amateurs de ce vin se comptent parmi toutes les catégories socioprofessionnelles. Aussi, il est de la partie à toutes les manifestions sociales de la région : mariages, funérailles, baptêmes…

Cependant, autant le "bandji" se vend à tous les coins de rue dans la région et surtout à Banfora, autant il se fait rare dans les autres localités du pays où il est pourtant très prisé. Cette situation est due au fait que le produit se fermente très rapidement, donc difficile à conserver et à transporter d’une région à l’autre.

Une solution pour la conservation

Pour venir à bout de ce problème de conservation et débarrasser le produit de tout germe pouvant entraîner des maladies, Soungalo Koné, à travers sa structure « Bomba Techno », a réussi à stabiliser et à conserver le "bandji" sur un long temps. Cela rend cette boisson désormais accessible aux autres localités du pays, voire à l’étranger comme au Mali, en France, selon M. Koné. Pour lui, le rônier et le "bandji" constituent l’emblème de la région. « Il fallait donc faire quelque chose pour promouvoir cette boisson et permettre par la même occasion à tous les Burkinabè d’en profiter », a-t-il déclaré. Il a affirmé que l’activité constitue un important moteur de lutte contre la pauvreté car les extracteurs qui livrent régulièrement le "bandji" à Bomba Techno gagnent entre 60 000 et 80 000 F CFA toutes les trois semaines.

Bomba Techno produit près de 1000 litres de "bandji" stabilisé par jour pour une demande beaucoup plus forte, de l’avis de son premier responsable. Il faut reconnaître que le "bandji" de cette structure, conditionné dans des bidons en plastique d’un litre, est beaucoup demandé à travers le pays. A une certaine période, on pouvait s’en procurer facilement dans les alimentations et autres supermarchés des grandes villes du pays. Mais depuis quelques mois, le "bandji" de Bomba Techno a disparu du marché. Le promoteur explique cela par le fait qu’il a eu quelques problèmes d’emballage avec son fournisseur habituel qui privilégie les grandes commandes. Mais à l’occasion de la Journée nationale du paysan (JNP) qui se tient dans la belle "cité du Paysan noir" du 25 au 27 avril, il a fait l’impossible pour rendre disponible le précieux nectar en attendant de trouver des solutions durables au problème de conditionnement.

Pour lui, le "bandji" a encore de beaux jours devant car, seulement 1% des rôniers de la région sont exploités pour l’extraction du vin. Il a en projet la réorganisation du secteur et des acteurs pour une meilleure exploitation des rôniers et pour une plus grande disponibilité du "bandji" de Banfora.

L’arbre à "bandji", est un arbre à multiples usages. En effet, en plus du nectar, le rônier donne des fruits très appréciés, surtout, des enfants. Les feuilles sont utilisées dans la vannerie (paniers, éventails, nattes et autres objets décoratifs) et les troncs servent de charpente pour la construction de maisons et hangars. Le tronc est souvent utilisé également pour construire des ponts de fortune.

Clarisse HEMA

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