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Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

Publié le dimanche 28 avril 2013 à 21h40min

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Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

Une brigade spéciale de contrôle du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme a effectué une sortie inopinée, le mardi 23 avril 2013, dans la commune de Ouahigouya. Il s’est agi, pour elle, de procéder à un contrôle systématique des constructions des bâtiments et des espaces illégalement occupés et détournés de leur destination première, sans respect des procédures en vigueur.

Suite aux événements malheureux survenus à Ouagadougou, notamment les effondrements d’immeubles avec à la clé, des morts d’hommes, le gouvernement a initié des opérations de contrôle des constructions des bâtiments dans les centres urbains et ruraux du Burkina Faso. Ainsi, après Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Banfora, c’est le tour de Tenkodogo et Ouahigouya de recevoir la visite de la brigade spéciale de contrôle. Pour ce qui est de Ouahigouya, les sorties ont démarré le 23 avril 2013. Partie du gouvernorat aux environs de 9 heures, l’équipe de contrôle, composée de techniciens du bâtiment et des aménagements urbains, des autorités régionales et des agents de la sécurité, s’est ébranlée en direction du secteur n°11 de la ville.

Destination, l’hôtel Zanna. Là, les contrôleurs procèdent à la vérification du permis de construire du promoteur du bâtiment, Salif Ouédraogo, érigé en R+1. Pas de reproches à M. Ouédraogo qui a respecté les normes en matière de construction, à entendre le Directeur général du contrôle des opérations d’aménagement et de construction (DG.COAC), Karim Ilboudo. Séance tenante, le promoteur en règle a reçu les félicitations et les encouragements des visiteurs. Le gouverneur du Nord, Boukary Khalil Bara, s’est particulièrement réjoui de savoir que parmi ses administrés, il y a des gens qui respectent les normes en matière de construction. Néanmoins, une invite a été faite à M. Ouédraogo pour qu’il se rende à la direction régionale en charge de l’habitat du Nord afin de présenter tous les papiers techniques afférents à son bâtiment. Après l’hôtel, le cap est mis sur une parcelle, non loin de là, où un bâtiment R+1 à usage d’habitation appartenant à Abdoulaye Ouédraogo doit sortir de terre. L’intéressé n’a pas encore obtenu son permis de construire pour lui permettre d’exécuter son chantier. Las d’attendre, il a entamé la construction de son bâtiment en creuseant sa fondation. Séance tenante, il a été sommé d’arrêter ses travaux, le temps qu’on accélère son dossier pour lui délivrer son autorisation.

Un cas flagrant

La dernière visite entrant dans le cadre du lancement de l’opération de contrôle, fut le chantier de Ousséni Ouédraogo alias « Ousséni Youba » au secteur n°2. Sur ledit chantier, un bâtiment R+1, presqu’en finition, trône majestueusement. Le promoteur est prié de présenter ses papiers.

Mais les faits et gestes, quel que peu indécis de celui-ci ont fait soupçonner, tout de suite, chez les visiteurs, le sentiment qu’il n’est pas en règle. Cependant, il s’engouffre dans le bâtiment et ressort avec des papiers. Après vérification, les propos du DG.COAC, Karim Ilboudo, sont sans appel. « Vous avez changé la destination de la parcelle. Au lieu d’un bâtiment à usage d’habitation, vous êtes en train de construire un bâtiment à usage commercial. De plus, vous construisez sans les prescriptions techniques en la matière. Cela est grave », a-t-il lancé avec regret. C’est ainsi qu’il a ordonné l’arrêt systématique des travaux et la fermeture des portes du bâtiment jusqu’à nouvel ordre car constituant un danger permanent, à son avis. Et le gouverneur de renchérir que « deux cas graves sont à noter : pas d’autorisation de construire et détournement de destination de parcelle ». A l’entendre, la mission vient à point nommé car « à Ouahigouya, il y a des chantiers qui sont en cours d’exécution mais on n’est jamais sûr que les promoteurs ont des autorisations en bonne et due forme ».

Quant au promoteur, Ousséni Ouédraogo, il dit ignorer tout de la réglementation en vigueur. « Il faut que le gouvernement vulgarise l’information que pour construire un bâtiment à niveau, il y a des procédures à suivre », a-t-il réclamé avant de relever qu’il va désormais se conformer aux règles, surtout avec les explications de l’équipe de contrôle. En réponse, le DG.COAC a mentionné que la loi portant code de l’urbanisme et de la construction date de 2006 et que nul n’est censé ignorer la loi. Pour lui, cette opération n’est pas méchante mais pédagogique et vise à interpeller les gens par rapport au respect des normes. Jusqu’au 26 avril, l’équipe va sillonner l’ensemble des secteurs de la ville et contrôler tout chantier en cours d’exécution et tout espace urbain réservé aux équipements socio-collectifs situé dans les zones aménagées ou non.

Mady KABRE

sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 28 avril 2013 à 22:48, par Jamanatigui En réponse à : Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

    Je ne suis pas contre le contrôle de certaines catégories de batiments mais je pense qu’il y’a lieu de revoir le champ d’application de cette mésure. Pour cause, rare sont des Burkinabé qui bouclent le finacement de leur logis avant de se lancer dans la construction. Demander à cette catégorie de citoyens de dépenser plus de 700 000 francs pour l’obtention d’un permis de construire c’est leur chercher de la noise. Il y’a egalement lieu de dire la verité aux citoyens que de continuer à leur mentir. On chante chaque jour que le permis de construire pour les habitations ne coûte que 45 000 francs sans leur dire les frais qu’il faut engager en amont pour reunir les pièces constitutif du dossier. Combien coûte les interventions des acteurs notament l’architecte pour le plan et le dévis, l’ONEA pour l’assainissment, les pompiers, l’étude sol....
    Je souscris entièrement à la déclaration du forumiste qui a dit son temps au gouvernement " de le laisser construire sa maison et que si cette maison s’ecroulait sur lui que le gouvernement ne vient pas à ses funérailes".
    Ceux qui veulent construire des batiments d’un certains standing peuvent debourser facillment le cout du permis mais tel n’est pas le cas pour ceux qui courent derrière les banques pour leurs logis.

  • Le 29 avril 2013 à 01:50 En réponse à : Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

    Je parie que dans quelques mois M. Ousséni Ouédraogo finira son bâtiment sans rien changer. C’est ça le Burkina des deals

  • Le 29 avril 2013 à 08:37 En réponse à : Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

    RIEN QUE DU BRUIT. VOUS NE POUVEZ PAS PRÉSENTER LES AUTORISATIONS DE CONSTRUIRE DE VOS PROPRES IMMEUBLES.

  • Le 29 avril 2013 à 09:50, par Levasseur En réponse à : Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

    C’est quel gouvernement qui ne fait que réprimer ? Que faites-vous pour faciliter l’acquisition de parcelle ou la construction bâtiment (de logement ou de quelque nature que ce soit) aux citoyens ? Au contraire vous ne faites que durcir les conditions d’acquisition de parcelle (si vous ne les distribuer entre vous), augmenter les prix des intrants (celui du ciment est en cours, alors qu’on pourrait avoir du ciment importé moins cher et de meilleure qualité !)...
    Gouvernement de vampires !!!!
    Tout cela finira ou c’est vous qui finirez un jour....

  • Le 29 avril 2013 à 09:51, par Femme de caserne En réponse à : Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

    C’est bien de contrôler mais assouplissez les différentes procédures en matière de construction. Monsieur le Ministre, penchez vous également sur les parcelles de la SONATUR car les gens attendent leur parcelle depuis 2011 à l’extension OUAGA 2000. Plus ça traine, plus le matériel devient cher et les gens sont obligés de contourner certaines de vos procédures parce que vous ne respectez vos engagements.

    • Le 29 avril 2013 à 10:21, par WendGuudi En réponse à : Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

      C’est vrai que "la loi portant code de l’urbanisme et de la construction date de 2006" et c’est aussi vrai "que nul n’est censé ignorer la loi" mais de grâce, il faut partager cette loi. Ce n’est pas parce que ça date de 2006 que tout le monde a l’information sur le contenu de cette loi. Je pense que c’est une des lois qui devrait être plus populaire. C’est facile de dire que nul n’est cencé ignorer la loi. Il faut que le ministère travaille à ce que cette loi soit bien connue des populations même dans les villages.

  • Le 29 avril 2013 à 11:06, par Kitoko Mabe En réponse à : Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

    Bonne "sanse" nous tous !

  • Le 29 avril 2013 à 11:19 En réponse à : Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

    par
    c est encore une ouverture pour la corruption pour certains

  • Le 29 avril 2013 à 16:21 En réponse à : Contrôle des constructions de bâtiments : Des fautifs sommés d’arrêter leurs chantiers à Ouahigouya

    encore du bla-bla. Quelques jours après leur passage à Bobo,on a constaté la reprise des travaux sur les chantiers. Il suffisait simplement la nuit d’aller crépir sur la partie du mur où ils ont écrit "arrêt chantier DGHU du ....." et hope le lendemain les travaux reprennent.Je pense que vous devez aussi vulgariser vos lois.Egalement arrêter de prendre les gens pour des moutons nos journalistes ne doivent pas se contacter des reportages pour nous faire savoir les gens travaillent on se connaît.suivez mon regard.

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