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Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep) : Pourquoi ça ne marche toujours pas ?

Publié le mercredi 24 avril 2013 à 22h41min

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Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep) :                                     Pourquoi  ça ne marche toujours pas ?

Il a été Initié en 2002 par des concepteurs qui le percevaient à l’époque comme un outil d’aide en matière de bonne gouvernance en Afrique. Plus d’une décennie après, le ‘’Maep’’ demeure toujours un vaste chantier. Essai d’explication

C’est en 2002 sous l’impulsion de l’Union africaine, que le Maep a vu le jour, dans la dynamique du Nouveau partenariat économique pour le développement de l’Afrique, le Nepad. Démocratie et gouvernance politique, gouvernance et gestion économique, gouvernance d’entreprise et développement économique sont les quatre piliers de ce nouvel instrument censé permettre à l’Afrique de se regarder dans la glace.

Et cela, à travers une évaluation objective dit-on, des forces et des faiblesses des différents pays qui accepteraient de se soumettre à l’exercice. Ces derniers devant bénéficier par la suite (on ne le souligne pas assez) d’un accompagnement et d’un soutien financier de la part de la communauté internationale.

Problème global, solutions individuelles à la carte

Premier écueil, c’est le format : l’adhésion au Maep est libre et laissée à l’appréciation de chaque pays qui souhaite tenter l’expérience. Pourquoi pas. Sauf que la réponse générale apportée par le ‘’Maep’’ aux problèmes du continent, se heurte à une première contradiction : celle de devoir composer avec des particularismes, alors même que l’Afrique souffre d’un retard collectif et qu’aucun pays considéré individuellement ne peut à lui tout seul espérer se tirer convenablement d’affaire.

Au moment où de grands ensembles régionaux se créent et se consolident en Europe, en Amérique et en Asie, l’Afrique montre encore une fois son incapacité à surpasser ses divergences pour se doter d’un mécanisme qui transcende les divergences et les réticences.

La preuve d’une telle situation, ce sont les recommandations des ‘’pairs’’ qui n’ont pas de caractère contraignants et que les différents états peuvent appliquer à leur guise. Dans de telles conditions, il est difficile de trouver le bout du tunnel.

Les populations africaines étrangères au Maep

Du reste et comme l’a souligné Jean Baptiste Natama du Maep Burkina, l’un des défis majeurs c’est la non appropriation de cet outil par les populations elles-mêmes. Ce qui confirme bien l’éloignement de leurs préoccupations actuelles.

Sur un plan purement technique, en considérant les quatre aspects ci-dessus évoqués, il est difficile de parler d’amélioration de la situation globale de la gouvernance sur le continent. Le cas le plus parlant ce sont les dernières élections qui viennent de se dérouler en Côte d’Ivoire dans la confusion totale.

Gouvernance problématique

Ailleurs c’est toujours le même constat avec des élections ou bloquées ou annulées. Quant à la corruption, elle a dépassé les limites du raisonnable.

Mais comment parler de la bonne exécution du Maep lorsque sa génitrice, l’Union africaine elle-même ne parvient pas à se trouver un/e président/e dans les règles de l’art ? Au point de se donner spectacle aux yeux du monde, et dans une désespérante confusion ?

A l’évidence, il faut croire que tout le monde ne dispose pas des mêmes repères. Difficile alors de s’expliquer que des pays qui n’ont jamais été des parangons de vertu en matière de bonne gouvernance puissent passer en l’espace d’une évaluation, des mauvaises aux meilleures intentions du monde ? La réponse est là : depuis 2002 rien n’a fondamentalement changé.

Juvénal Somé

Lefaso.net

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