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Joanny Ouédraogo, maire de l’arrondissement n°8 de Ouagadougou « Avec le redimensionnement des arrondissements, les exécutifs municipaux seront beaucoup plus proches des populations »

Publié le mardi 23 avril 2013 à 22h04min

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Joanny Ouédraogo, maire de l’arrondissement n°8 de Ouagadougou  « Avec le redimensionnement des arrondissements, les exécutifs municipaux seront beaucoup plus proches des populations »

L’homme est d’un tempérament calme et posé. Peu bavard, Joanny Ouédraogo, l’actuel maire de l’arrondissement N°8 (Boulmiougou) passe pour être un travailleur acharné. Premier adjoint de l’ex-maire de Boulmiougou Séraphine Ouédraogo, révoquée en Conseil des ministres le 27 juillet 2011, Joanny Ouédraogo fut élu par les conseillers municipaux pour terminer le mandat de son prédécesseur sanctionné. Les populations de l’arrondissement N°8 ont décidé de poursuivre l’aventure de la décentralisation avec lui, car il a été de nouveau porté à la tête de l’arrondissement N°8 à l’issue des élections du 2 décembre 2012. C’est cet homme dont l’installation officielle est prévue pour se tenir courant fin de ce mois que nous avons rencontré.

Avec lui, nous avons échangé sur les difficultés de gestion de parcelles à Boulmiougou du temps de son prédécesseur, des mesures prises pour faire face à la grogne des populations, de sa réélection et des priorités du nouveau arrondissement.

L’Hebdo du Burkina ? : Un nouveau découpage de la commune a vu le nombre des arrondissements passer de 5 à 12. Pouvez-nous nous présenter votre arrondissement ? ?

Joanny Ouédraogo : La Loi N° 066-2009/AN du 22 décembre 2009 portant découpage de la Commune de Ouagadougou a consacré le démantèlement de l’ancien arrondissement de Boulmiougou et la répartition de son territoire entre les nouvels arrondissements 1, 3, 6, 7 et 8. A la faveur de ce découpage, Zagtouli nord dont je suis natif précédemment village rattaché Boulmiougou, aujourd’hui secteur 34, forme avec les secteurs 35 et 36 l’arrondissement N°8.

L’arrondissement de Boulmiougou en son temps a connu d’énormes difficultés dans la gestion des parcelles. Comment expliquez-vous les manquements qu’il y a eu à l’époque, vous qui étiez le 1er adjoint au maire ? ?

L’arrondissement a, en effet, connu des difficultés dans la gestion des parcelles. A la faveur de la mesure de suspension des opérations de lotissement et pour une meilleure lisibilité des opérations foncières engagées dans l’arrondissement de Boulmiougou depuis 1999, le Conseil d’arrondissement réaménagé, dont j’ai l’honneur de présider, avait mis en place le 17 août 2011 un Comité de réflexion chargé de produire un rapport bilan sur les lotissements.

En guise de réponse à votre question et pour ne pas entrer dans les détails, je vous invite à consulter ce rapport ainsi que les recommandations du Comité interministériel.

Quelle est la situation présente ? ?

La mesure suspensive vient d’être levée. C’est dire que bientôt, dans un futur proche, nous devons nous atteler à mettre en place la commission d’attribution des parcelles. Mais auparavant, le Conseil d’arrondissement s’obligera à consulter les personnes ressources (Comité interministériel, coutumiers, propriétaires terriens…) et les populations afin que nous prenions un nouveau départ dans la gestion foncière.

Quel bilan pouvez-vous faire du mandat qui s’achève ? ?

Le mandat qui s’achève, nous l’avons entamé le 10 août 2011 à la suite de la révocation de notre prédécesseur. A la tête d’un bureau de conseil légèrement réaménagé, nous avons tenté de donner le meilleur de nous-mêmes afin que la barque arrive à bon port sans dommage. A l’heure du bilan, nous pouvons nous féliciter de ce que la collectivité, à tout point de vue, a fonctionné de façon satisfaisante. Cependant, nous nous devons de dire qu’au niveau des attributions de parcelles, les choses sont demeurées telles en raison de la suspension des lotissements.

Vous avez été élu consécutivement aux élections couplées du 02 décembre 2012 et celles complémentaires de février 2013.Sous quel signe placez-vous ce mandat ? ?

Après avoir été élu conseiller municipal par les populations du secteur 34 à l’occasion des élections couplées du 2 décembre 2012 et celles complémentaires de février 2013 sous la bannière du Congrès pour la Démocratie et le Progrès ( C.D.P ), j’ai eu l’insigne honneur d’être investi de la confiance de mes pairs conseillers pour tenir les rênes de l’arrondissement N°8. Ce mandat, à mon sens, doit être celui du rassemblement et de la solidarité pour le meilleur de notre arrondissement.

Quelles sont vos priorités ? ?

L’arrondissement N°8, je vous rappelle est composé des secteurs 34, 35 et 36 qui regroupent des ex-villages de Boulmiougou et de Sig-Noghin. C’est donc dire que c’est un arrondissement péri-urbain où les besoins sont nombreux et divers.

Le renforcement de l’offre éducative et sanitaire, la voirie et bien entendu les lotissements sont des domaines prioritaires que le Conseil d’arrondissement est appelé à prendre à bras-le-corps.

Quelles sont les difficultés qu’un maire peut rencontrer dans la gestion d’un arrondissement comme le vôtre ? ?

L’arrondissement de Boulmiougou qui s’étendait sur une superficie de 180 km ? comptait, vous le savez, plus de 500.000 habitants. L’arrondissement était gigantesque et les ressources disponibles ne pouvaient, de toute évidence, garantir une efficacité de gestion.

Avec le redimensionnement des arrondissements, les exécutifs municipaux seront beaucoup plus proches des populations et je souhaite, qu’elles s’impliquent davantage dans les chantiers de développement de leurs localités.

Après 17 ans passés à la mairie centrale, l’ex-maire Simon Compaoré a passé la main à Marin Casimir Ilboudo. Est-ce l’homme qu’il faut réellement pour poursuivre les chantiers entamés ? ?

Je tiens d’abord à rendre un hommage appuyé au maire Simon Compaoré pour son action à la tête de la commune. Pour celui qui connaissait la capitale il y a quelques années, il peut mesurer alors la grande transfiguration opérée par la ville. Ensuite, pour répondre à votre question, il faut dire que M. Marin Casimir Ilboudo était le maire de l’arrondissement de Baskuy. C’est donc quelqu’un qui est connu dans le milieu pour avoir dirigé la marie de Baskuy.

Son élection à la mairie centrale apparaît comme une confiance placée et renouvelée en lui par les conseillers municipaux à un niveau plus haut et bien entendu sur proposition de notre parti politique, le CDP. C’est un homme averti, pétri de compétence. Je suis vraiment rassuré sur le fait qu’il va pouvoir relever le défi. C’est un ancien de la maison, qui a travaillé aux côtés du maire Simon Compaoré. Je suis donc persuadé qu’il va relever le défi avec brio.

Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a exposé le jeudi 04 avril dernier la situation de la Nation aux élus nationaux. Il ressort de ses propos que le Burkina Faso avance. Etes-vous de cet avis ? ?

Quand on fait une comparaison des années 1980 à nos jours, on note véritablement un changement radical du point de vue développement. Cette affirmation n’est pas erronée, j’en suis certain. Le pays avance sur la voie du développement.

Beaucoup de choses ont été faites. Comparativement à nombre de pays africains, le Burkina Faso tient le haut du pavé parce qu’il a sensiblement changé en l’espace de dix (10)-quinze (15) ans, ce qui veut dire que l’ évaluation du premier ministre n’est pas déplacée bien au contraire, il a la bonne mesure de la situation.

Entretien réalisé par Angelin DABIRE

L’Hebdomadaire du Burkina

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