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Affaire UBA - licenciés de 2010 : Les ex-travailleurs satisfaits du verdict du tribunal

Publié le mardi 23 avril 2013 à 04h57min

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Affaire UBA - licenciés de 2010 : Les ex-travailleurs satisfaits du verdict du tribunal

En mars 2010, des agents de la défunte BIB (Banque internationale du Burkina) étaient licenciés par le nouveau repreneur, le groupe UBA (United Bank for Africa). Les ex-travailleurs qui ont estimé leur licenciement abusif ont saisi les tribunaux. La justice en prononçant son verdict en 1er ressort, le jeudi 11 avril 2013 a condamné la BIB donnant ainsi raison aux anciens travailleurs de la Banque dans leurs prétentions.

C’est un délégué des travailleurs à la joie débordante en la personne de Julien Somda qui nous livre sa version des faits ? : Et pour cause ? : « Nous sommes satisfaits du verdict qui a été rendu hier (c’est le vendredi 11 avril qu’il était dans nos locaux) par la justice dans le litige qui nous oppose au groupe UBA ».

Et celui-ci de poursuivre ? : « Nous remercions tous ceux qui nous ont soutenus pendant ces moments difficiles dont vous de la presse. Les choses n’ont pas été faciles pour nous, exposés que nous étions de nos camarades d’infortune décédés du fait de cette situation. Ils n’ont pas pu surmonter cette épreuve et nous présentons nos sincères condoléances à l’ensemble des familles éplorées. », a-t-il ajouté.

Pour ce qui est du verdict rendu par le tribunal en 1er ressort, le représentant des anciens travailleurs de la banque (BIB) est catégorique. « Le tribunal nous a suivi dans nos réclamations pour que la banque nous accorde le salaire de présence, le 13e mois, l’indemnité de fin de carrière qui avait été mal calculée et les dommages et intérêts ».

Si sur ces aspects, c’est la joie totale pour les ex-travailleurs, il n’en demeure pas moins qu’ils sont remontés contre UBA pour la façon dont ils ont été remerciés. Pour ces derniers et par la voix de leur délégué, ils avaient tous plus de 25 ans de service à la BIB. Ils remplissaient à leur embauche les conditions d’âge et de diplôme pour les postes à pourvoir.

Au fil du temps, soucieux d’améliorer leurs performances, certains se sont spécialisés à travers des études préparés dans les écoles et instituts de formation. Ils ont obtenu des diplômes bancaires de haut niveau tels le CAP banque, le Brevet d’études bancaires équivalent à un DUT.

Et le travail acharné dont ils faisaient preuve a été reconnu selon le délégué Somda qui prend pour preuve leurs fiches d’évaluations annuelles et les promotions à des grades supérieurs pour certains d’entre eux.

Manœuvres dénoncées, procédure décriée

Selon le délégué, c’est en allumant un jour leur ordinateur que les agents ont appris leur licenciement, posté par courrier électronique interne sous « l’intitulé imprécis de proposition de rupture amiable » versé au dossier.

Une forte pression morale aurait à partir de ce moment été déclenchée contre eux pour obtenir la signature du contrat de rupture à l’amiable. La signature devait intervenir dans un délai de 12 h et au plus tard à 18 h sous peine pour ceux qui ne s’exécuteraient pas, de ne voir payer que les seuls droits légaux en cas de refus des propositions imposées par l’employeur.

C’est dans ces conditions qu’ils auraient signé l’accord, qui, à leur sens a été « extorqué » contre le règlement des sommes imposées au titre du licenciement par le crédit des comptes des agents concernés. Autrement dit, il leur a été versé ce que renfermaient les termes de l’accord.

Cependant ces agents ont encore vu leurs comptes immédiatement bloqués par la banque, sous réserve de la signature au plus tard avant 12 heures, de l’acte final de licenciement. Pour eux, il y a donc eu « manœuvres dolosives et violences » qui ont vicié leur libre consentement.

Sachez que pour ce qui est du dol, il est retenu, lorsque les manœuvres pratiquées par l’une des parties sont telles qu’il est évident que, sans ces manœuvres, l’autre partie n’aurait pas contracté, quand bien même il ne se présume pas et doit être prouvé.

En donnant raison aux travailleurs licenciés en 2010 de la BIB, la justice reconnaît que l’accord obtenu (au forcep ? ?) par UBA était vicié et n’était pas le fait d’un libre consentement des signataires notamment des travailleurs licenciés. Alors le délégué Somda se réjouit du fait que le droit a été dit. Il a invité la banque à respecter la décision de la justice.

Angelin DABIE

L’Hebdomadaire du Burkina

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