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Année 2005 : Les vœux de la classe politique

Publié le lundi 3 janvier 2005 à 09h23min

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Quels vœux formulent les hommes et femmes politiques à l’orée de la nouvelle année 2005 ? Pour le savoir, nous avons promené notre dictaphone et voici ce que nous avons recueilli auprès de cet échantillon, que nous avons élargi à certaines personnalités de la société civile.

• Soumane Touré, Secrétaire général du PAI, 5e vice-président de l’Assemblée nationale « De la sagesse pour gérer les défis de 2005 »

« Nous sommes avant tout un peuple de croyants ; donc mes premiers vœux, c’est que Dieu répande sur le Burkina sa miséricorde. Qu’il nous donne également la santé, la paix ainsi qu’une bonne saison de pluie pour nos vaillants agriculteurs. J’en suis convaincu, le Tout-Puissant nous a déjà comblés de tout cela. Maintenant pour les conserver, cela dépend des hommes et c’est à ce moment qu’intervient la politique. C’est pourquoi je demande à Dieu de donner aux Burkinabè et à la classe politique la sagesse de gérer les défis qui se posent à nous en 2005, avec l’organisation des élections. Je disais tantôt que Dieu nous avait déjà donné la paix, mais que sa conservation dépend de nous.

Donc, que les élections de 2005 se passent dans le calme, dans l’équité et dans la transparence pour éviter des conflits. En effet, les élections mal organisées ont été les détonateurs de tous les conflits pratiquement en Afrique. Dieu nous en a préservés jusque-là et c’est aux hommes de ne pas abuser de cette miséricorde divine. Ils doivent s’impliquer eux-mêmes par leurs attitudes et comportements afin que les élections se déroulent bien, pour une consolidation de notre processus démocratique ».

• Mahama Sawadogo, député CDP, 2e vice-président de l’Assemblée nationale « Que les compétitions de 2005 se passent dans la paix »

« Au seuil de cette nouvelle année, je formule à l’endroit des Burkinabè mes vœux de santé et de paix des cœurs. En effet, sans la paix, toute action de développement est impossible. 2005 sera une année de défis électoraux pour notre pays. A ce titre, je souhaite que les institutions engagées dans le processus électoral, les acteurs à savoir les partis politiques et leurs militants, soient à la hauteur de ces défis. Que ces compétitions se passent dans la paix, dans la compréhension, la sérénité et le respect mutuel. A vous les journalistes, je formule mes vœux de santé ainsi qu’à vos familles. Si vous êtes dans des conditions générales et matérielles favorables, vous pouvez exercer votre mission, qui est d’informer objectivement l’opinion nationale et internationale ».

• Suzanne Coulibaly née Kondé, membre du Groupe parlementaire PDP/PS « Nous, les politiciens, nous nous trompons souvent d’adversaires »

« A tous les Burkinabè, j’adresse mes vœux de paix, de santé et de prospérité. Je crois que tout se résume à ces mots, dont nous devons en faire une réalité. Que 2005 soit une année au cours de laquelle au niveau familial, de la nation et sur le plan international tout homme œuvre à l’édification d’une paix véritable, base de tout.

Nous ne devons pas nous tromper d’adversaires, car très souvent, nous les politiciens surtout, nous nous en prenons à ceux qui sont bons et qui ne peuvent pas nous faire du mal, tout en oubliant les vrais maux de nos pays, au lieu de lutter pour un développement réel, de combattre tous ces fléaux que sont les maladies, la pauvreté... C’est plutôt tous ces problèmes qui devraient constituer nos vrais adversaires que celui qui est dans le fauteuil d’à côté. Ensemble, dans la même direction, combattons les maux de notre pays plutôt que de nous entre-déchirer ».

• Me Bénéwendé S. Sankara, président de l’UNIR/MS « Que Blaise parte, mais dans la paix »

Mon plus grand vœu politique est qu’en 2005, Blaise Compaoré ne soit plus au pouvoir. Mon souhait est qu’il y ait donc l’alternance, mais surtout dans la paix. Il faut que l’opposition se mette dans la tête que l’on peut renverser la tendance. Pour cela il est nécessaire que les regroupements intègrent dans leur lutte l’aspiration de la population à l’alternance. Cette opposition peut véritablement catalyser son combat pour remporter une victoire éclatante.

C’est vrai que dans toute cette flopée de partis, il faut un véritable leader, mais nous, à l’UNIR/MS, nous avons peur de ce mot « unité ». L’unité pour l’unité n’a pas de finalité. L’unité se trouve dans le peuple, à la base, mais pas au sommet. L’unité ne doit donc pas être une obsession. Il faut plutôt rechercher l’adhésion du peuple. C’est en tenant compte de ses besoins fondamentaux qu’on peut réussir ».

• Norbert Tiendrébeogo, président du FFS « 17 ans de pouvoir, c’est trop pour un seul homme »

Pour ce nouvel an, j’ai d’abord des vœux de bonne santé, de longévité, de mobilisation et de courage pour le peuple du Burkina. L’année 2005 constitue une année d’élections capitales pour notre peuple et notre pays : les municipales et la présidentielle. Je souhaite à notre peuple de faire preuve de beaucoup de prise de conscience et de beaucoup de mobilisation pour se donner les moyens d’obtenir enfin ce changement dont il a besoin, cette alternance tant désirée par le peuple depuis des années et des années. 17 ans ou 18 ans de pouvoir, c’est trop pour un seul homme et un seul régime ; et je crois que ce n’est pas en vain que notre peuple aspire à ce changement. Il est donc bon de se donner les moyens pour y parvenir. Je crois qu’en se donnant la main, nous réussirons là où on pense qu’on n’en est pas capable. Je souhaite donc qu’en 2005, ce peuple connaisse la fin de ce régime d’impunité, de corruption et de démission ».

• Me Gilbert Ouédraogo, président de l’ADF-RDA, 3e vice-président de l’Assemblée nationale et chef de file de l’opposition. « Toutes nos initiatives doivent s’inscrire dans la perspective de la construction nationale... »

2004, au Burkina Faso et en Afrique, aura été, sur la longue route de la construction de notre devenir, une année de plus entre espérance et désespérance, entre espoir et désespoir. Pour vaincre la fatalité, j’invite tous les Burkinabè à s’appliquer toujours plus à éloigner la désespérance et le désespoir, afin que 2005, au Burkina Faso et en Afrique, puisse enraciner, dans l’action de tous les jours et de tous, les démarches qui autorisent l’espérance, renouvellent l’espoir et ouvrent un avenir à la mesure de nos besoins, de nos aspirations et de nos efforts.

A 58 ans révolus, l’ADF-RDA, encore et toujours, se situe dans la logique du rassemblement, de la démocratie etc., tandis que le Burkina Faso, dont plus de la moitié de la population a moins de vingt ans, n’a pas d’autre issue que de préparer des lendemains de solidarité, de progrès et de sécurité. Entre les contraintes de la nécessité et les injustices inhérentes aux rapports de force, nous avons choisi la libération par la volonté, par l’effort, par le rassemblement, par la tolérance et par l’échange critique.

Si le Burkina Faso se veut le « Pays des hommes intègres », la « terre des hommes », le cultivateur dans son champ, l’éleveur aux côtés de ses bêtes, l’ouvrier dans son atelier, le commerçant dans sa boutique, les laissés-pour-compte, doivent tous être inclus, promus et soutenus dans une politique nationale et africaine dignes de ce nom et mises en œuvre plutôt que proclamées. Pourquoi l’inclusion ? Pourquoi la promotion ? Pourquoi le soutien ?

Parce que sans cela, nos discours ne sont et ne seront que des chapelets de mots sans âme et sans consistance, sans portée et sans signification. L’inclusion, la promotion et le soutien devront être les repères de notre action quotidienne car sans cela, il n’y a pas de communauté nationale, pas plus qu’il n’y aura de communauté africaine.

De toutes les crises surmontées mais non résolues, de toutes les évolutions matérielles constatées mais marquées au coin par le sceau de l’inégalité, de toutes les avancées objectives limitées par les retards du plus grand nombre, de tous les fléaux et pandémies non contenus, de l’insécurité croissante, de la pauvreté aggravée par l’ignorance, la maladie et la corruption, il reste que tous ces défis se révèlent encore plus grands à relever au Burkina Faso et sur notre continent.

La prise en charge de tous ces problèmes est une priorité quotidienne en même temps qu’un devoir quotidien. Il ne doit pas être donné à la population de croire que ses problèmes sont pris en charge ; la population elle-même doit sentir, doit voir que ses problèmes sont pris à bras-le-corps dans une volonté déterminée, propre et constante de les résoudre. Si « le gouvernement gouverne et l’opposition s’oppose », chacun à son niveau de responsabilité doit répondre et s’activer à trouver pour tous les meilleures solutions. L’action politique est l’action de tout un chacun. L’exigence de la démocratie est une exigence hautement citoyenne.

Vouloir le respect de ses droits, c’est savoir les défendre, les défendre c’est les connaître, les connaître c’est les apprendre, les apprendre c’est les mettre en œuvre. L’homme politique comme le citoyen est interpellé dans un cycle interactif d’éducation et de réalisations. Même si les élections ne sont pas toute la démocratie, elles en sont un aspect important en ce qu’elles restituent à chaque citoyen sa part de décision et de responsabilité pour une délégation de pouvoirs dont le contrôle dépend du niveau d’éducation politique de nos masses.

En cette année 2005, année électorale au Burkina Faso, je souhaite, en ma qualité de président de l’ADF-RDA et de chef de file de l’opposition, que, par-dessus tout, sans renier nos convictions et nos engagements, nous nous souvenions tous et toutes que nous sommes une nation qui doit vivre ensemble dans un ensemble qui s’appelle l’Afrique et que toutes nos initiatives doivent s’inscrire dans la perspective de la construction nationale, de l’intégration africaine en maintenant au plus haut, par nos paroles et encore plus par nos actions, les valeurs d’intégrité, de solidarité et de justice pour le progrès et la paix au Burkina Faso, en Afrique et dans le monde.

• Professeur Joseph Ki-Zerbo, président du PDP/PS Renoncer à « manger le naam » à perpétuité

1. Je souhaite que 2005 ne soit pas amnésique, et continue à mobiliser contre l’impunité. 2. Je formule le vœu qu’à l’occasion des municipales, le peuple dit souverain récupère une parcelle du pouvoir qui lui revient. 3. Que la paix règne dans notre maison commune : l’Afrique occidentale. Mais la paix ce n’est pas la stabilité seulement ; c’est la vérité et la justice. 4. Que parmi les droits reconnus qui pullulent dans notre Constitution sans être garantis, l’on en choisisse ne serait-ce qu’un seul à garantir en 2005, pour montrer que le progrès est possible.

5. Le système néolibéral prétend imposer "la vérité des prix". Mais la vraie vérité, c’est que le prix de nos produits (coton) décroît parce que non protégé ; alors que le prix de leurs produits (carburant, intrants) n’arrête pas de grimper. D’où, chute du pouvoir d’achat, paupérisation, etc. Je souhaite que plus qu’en 2004, on ne confonde pas la vérité et la vraie vérité. Ce serait confondre la tête et le chapeau ! Meilleurs vœux pour l’intégration africaine incontournable.

6. Je formule le vœu que tous comprennent que 2005 est une étape décisive dans la transition démocratique au Burkina Faso. Il faut renoncer à "manger le naam" républicain à perpétuité.

• Laurent Bado, président du PAREN « Si j’arrive au pouvoir, le journaliste condamné sera mis en prison... »

Je n’ai pas l’habitude de formuler des voeux parce que dans ma vie privée, les jours sont les mêmes. Dans ma vie linéaire, il y a des gens que j’estime superficiels, légers, ils croient que tel jour est un jour exceptionnel et ils bâtissent maintenant des rêves d’avenir. Chez moi, les jours sont les mêmes. Donc pour le pays, c’est la même chose, je crois que nous avons notre train-train quotidien et tout ce que je demande c’est que d’abord le peuple burkinabè se conscientise et se responsabilise davantage, car si jusqu’aujourd’hui il n’ y a pas le progrès, ou plutôt il y a un progrès à reculons, c’est parce que chacun ne se comporte pas en un citoyen conscient et responsable, déterminé à critiquer ce qui est mauvais, à proposer, etc.

Alors, on a l’impression que le peuple burkinabè c’est une masse nue de l’extérieur, donc qui n’a pas une décision propre et c’est ça qui est une faiblesse terrible pour un processus démocratique. Donc, premier voeu pour faire comme tout le monde, c’est que chaque Burkinabè devienne en cette année un citoyen plus conscient et plus responsable.

Deuxième voeu, c’est que j’aurai souhaité que les hommes politiques soient plus sérieux. Si je dis plus sérieux, on trouvera des gens pour dire que dès que PAREN parle, c’est pour insulter. Je me suis rendu compte que c’est très bien. Parce que si dire la vérité, c’est insulter, alors je suis très encouragé. Quand on ne connaît pas quelqu’un, on ne l’insulte pas ! Quand on ne se bagarre pas avec quelqu’un, on ne l’insulte pas ! Mais quand on parle de généralités et qu’on dit ça, ce n’est pas bien, on trouve que c’est une insulte, alors je vais insulter ! Plus les années vont passer, plus je vais insulter ! Je dis qu’il faut que les hommes politiques soient plus sérieux. Pourquoi ?

Quand on se rend compte que des partis secrets, sans doctrine, sans projets de société et surtout sans autre programme que celui de tout paysan burkinabè qui est de trouver l’eau, améliorer la santé, l’éducation... ce n’est pas ça un programme de gouvernement, il faut bien le dire. Or les partis politiques sont très essentiels dans un processus démocratique. Ce sont des idées qui se rassemblent, qui découvrent quels sont les malheurs, les maux du pays et qui trouvent des solutions cohérentes, intégrées donc une voie pour qu’on puisse sortir de l’ornière. On n’a pas ça au Burkina Faso. On a plus de quatre-vingt (80) partis, mais allez-y voir ce qu’on appelle programme, vous rirez, car il n’y a rien dedans. Donc, ce n’est pas sérieux ! Ce n’est pas non plus sérieux que des élus passent de gauche à droite, d’un parti à un autre.

Quand vous voyez un député d’un parti qui, une fois élu, grâce à un parti, allant le lendemain ailleurs, moi j’ai honte, j’ai la nausée ! Normalement, comme ça plaît à ceux qui ont intérêt, on ne veut pas réglementer les choses. Le député est un citoyen comme les autres, autant aussi l’encadrer. Si quelqu’un est élu sur la liste d’un parti et si après son élection il va dans un autre parti, on doit organiser des élections partielles. Son poste doit revenir à son suppléant et ça c’est correct !

Mais il ne faut pas aller aliéner la volonté du corps électoral d’un parti qui l’a voté. Ça fait mal ce que je dis, mais je le dis ! Ça fait de la distraction, nos populations ne se retrouvent pas dans cette Babylone impure des partis politiques, alors que beaucoup ne sont même pas des partis politiques. Troisième voeu, je souhaiterai que le pouvoir en place se détermine à défendre plus hardiment et ardemment le bien, le juste et le vrai. Lorsqu’on voit la corruption qui est devenu une maladie ordinaire du Burkina Faso, un pouvoir ne peut pas donner l’impression qu’il ne peut rien contre un tel fléau. C’est faux !

Moi je vous dis : si demain je suis président du Faso, six mois après on ne parlera plus de corruption ! Je préviendrai tout le monde et ce sera clair. Donc c’est la volonté politique. Avec la corruption, l’économie souffre. Enfin, je demande à ce même pouvoir de veiller à ce que les principales élections de l’année 2005 se déroulent dans la transparence, l’équité. Quand il y a des élections, ce n’est pas la tête qui fraude, mais les zélés du parti au pouvoir qui en sont les responsables. Ils le font pour conserver leurs avantages.

Dans leur petit crâne, ils se disent que si le pouvoir n’est pas là, eux ils perdent. C’est donc eux qui trichent et il faudra que chaque parti dise à ses militants d’être honnêtes car c’est ça la démocratie. Voilà donc tout ce que je demande pour notre pays, notre nation. Au lieu que chacun ait un sentiment pour l’unité nationale, comme les gens ne le pensent plus et que c’est le sauve-qui-peut, on ne pense plus à la nation, et je crois qu’il faut prendre conscience à l’avenir.

Et quant à vous les journalistes, je demande qu’il y ait beaucoup plus de professionnalisme ; moins de journalistes que l’on achète pour régler des comptes à des hommes politique ; moins de journalistes qui parlent de ce qu’ils ne savent pas, donc qui mentent en élevant des immondices sur la tête des gens dont ils n’atteindront jamais le tiers provisionnel de leur moralité. Ça blesse quand on voit quelqu’un de pouvoir, dire qu’un homme droit est pourri.

S’il n’y avait pas l’Etat de droit, on allait régler le compte à ces sortes de chiens d’homme à homme, mono à mono ! Si les journalistes sont des faux types, jouent le jeu de certains hommes politiques au pouvoir et déraillent, ils crient à l’atteinte de la liberté de la presse. Si moi par exemple je viens au pouvoir le journaliste condamné sera mis en prison et ceux qui demanderont sa libération seront eux aussi enfermés. Le journaliste n’est pas le bon Dieu ! Voilà, bonne et heureuse année ! ».

• Emile Paré, le « Chat Noir du Nayala », président de l’Opposition burkinabè unie (OBU) : « Si Blaise était candidat, qu’il perde et que l’OBU l’emporte »

J’ai cinq principaux vœux :
- Que 2005, année de très grande portée politique au Burkina Faso, soit marquée par l’approfondissement de la démocratie à travers la réalisation de l’alternance démocratique et politique et qu’elle consacre la prise du pouvoir par l’opposition burkinabè et surtout par l’OBU.
- Que 2005 donne de la force et du courage au peuple burkinabè dans sa volonté de lutter pour améliorer ses conditions de vie et élargir les espaces de liberté.
- Un de mes vœux aussi les plus chers est que 2005 voit l’aboutissement de certains dossiers pendants, notamment celui de Norbert Zongo ; ce qui serait aux yeux du peuple l’expression d’un début d’avènement d’une justice réellement indépendante, juste et équitable.
- Que la presse, appelée 4e pouvoir, puisse jouer en 2005 en toute indépendance sa part dans le jeu démocratique qui va se jouer pendant les élections municipales et le scrutin présidentiel.

Que 2005 ouvre les yeux, l’esprit et les oreilles à Blaise Compaoré pour qu’il puisse saisir le message du peuple, comprendre les réformes politiques engagées ces dernières années afin de pouvoir prendre la décision la meilleure quant à sa compréhension de l’article 37 de la Constitution modifié. Tout ceci pour l’intérêt du peuple burkinabè et de la nation. En résumé, mon vœu est que Blaise Compaoré ne se présente pas à la présidentielle 2005. S’il devait être candidat, qu’il perde l’élection et que l’OBU l’emporte.
Enfin, en tant que Samo, je n’oublie pas les Mossés, « mes esclaves ». Qu’ils ne meurent pas, parce que j’ai besoin de leurs voix en 2005 ».

• Philippe Ouédraogo, secrétaire général du P.A.I, député à l’Assemblée nationale et président du groupe parlementaire « Justice et Démocratie » « Vaincre le chômage et la pauvreté »

J’ai trois vœux pour mon pays en 2005 :
- Vaincre le chômage et la pauvreté ;
- Renforcer la paix, la solidarité nationale et la justice ;
- Entrer dans l’alternance et la démocratie véritable. Evidemment, l’alternance et la démocratie véritable sont des conditions impératives pour l’accomplissement des autres vœux. C’est donc en fait le premier de mes vœux, celui dont la réalisation permettra de vaincre étape après étape les grands maux dont souffre notre nation : la pauvreté, l’ignorance, l’impunité, l’injustice sociale et l’absence du sens du service public ».

• Halidou Ouédraogo, président de l’UIDH, président du MBDHP et président du pays réel. « Nous allons travailler à la gratuité des ARV »

Je souhaite à votre journal une bonne et heureuse année 2005. Je sais que ce n’est pas facile le monde et le milieu des médias. Mais je vous encourage à continuer sur cette voie pour renforcer le processus démocratique au Burkina Faso et faire l’écho de l’état des droits de l’homme dans le monde. Mes vœux personnels tournent autour de quelques points essentiels. Le Burkina Faso est mobilisé pour les libertés, les droits humains et le développement. Cette année 2005, je souhaite que les Burkinabè prennent conscience de la nécessité de résoudre la question de l’impunité dans notre pays. Vous savez que le Collectif depuis le 13 décembre 98 s’est mobilisé pour la vérité et la justice dans l’affaire Norbert Zongo et de ses compagnons. Il faut la résolution de ce problème pour le renforcement du processus démocratique.

Le deuxième vœu que je formule c’est que les droits des personnes vivant avec le VIH / SIDA, les droits des personnes marginalisées soient effectifs. Au titre de ces droits, nous allons travailler à la gratuité des ARV. Nous allons mettre un accent appuyé sur la lutte contre la discrimination, la stigmatisation dont sont l’objet ces personnes. Et j’ajoute que nous allons aussi travailler à doter ce milieu de normes juridiques protectrices de leurs droits.

Je souhaite également, et nous allons y veiller, que le Burkina Faso améliore son développement et que nous n’ayons pas, à la fin 2005, 48 % des Burkinabè en dessous du seuil de pauvreté ; que l’Etat diminue son train de vie, qu’il baisse les taxes, l’IUTS, la TVA et les autres petites taxes qu’on perçoit par-ci par-là pour faire des fêtes. Qu’on mette cet argent à la disposition de la santé et de l’éducation. Voilà notre axe de travail pour l’année 2005. Un autre axe de travail, sur le continent africain, c’est de faire en sorte de contribuer à la résolution des conflits locaux, les guerres locales fratricides. Je pense à la situation en Côte d’Ivoire, au Darfour, en République démocratique du Congo. Que la bonne gouvernance soit au rendez-vous cette année 2005 au Burkina, afin que nous construisions ensemble le progrès social.

Je souhaite qu’à l’exemple du président Wade, les chefs d’Etat abolissent la peine de mort, mettent les médicaments contre le VIH/SIDA à la portée des personnes vivant avec le fléau ; dépénalisent le délit de presse tout en appelant les journalistes à prendre leurs responsabilités. Je souhaite pour terminer, plus d’épanouissement pour les femmes et les enfants africains. Voilà quelques vœux que je formule en tant que président du « pays réel », président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, et en tant que président du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques.

• Jean Mathias Liliou, Secrétaire général de CSB, président du mois des centrales syndicales « Que 2005 ne soit pas une année de pagaille »

Les vœux que je voudrais formuler à l’endroit de nos militants et à l’ensemble du peuple burkinabè sont des vœux de bonne et heureuse année, de santé et de paix. Il ne faudrait pas que 2005 qui est une année de joutes électorales soit une année, j’allais dire, de mépris et de pagaille. Il faudrait faire en sorte que ces élections se passent dans le calme afin que notre pays garde sa renommée de pays stable, même si cela est relatif.

Nous souhaitons aussi que nos militants restent mobilisés, parce que la marche du 18 décembre dernier nous a fait comprendre quels étaient leurs besoins relatifs aux différentes revendications. Nous disons, en tant que secrétaires généraux des organisations syndicales (NDLR : Jean Mathias Liliou était en compagnie de Laurent Ouédraogo, SG de la CNTB et de Mamadou Nama, SG de l’USTB), à nos militants que nous avons compris les revendications qu’il faille poser. Nous ferons en sorte que les revendications que nous allons poser soient dénuées de toute connotation politique politicienne et qu’elles prennent en compte les problèmes réels des travailleurs ».

• Mamadou Nama, Secrétaire général de l’USTB « La lutte continue... »

Nous avons suivi le ministre des Finances et du Budget, Jean-Baptiste Compaoré, dans ce qu’il a appelé relèvement de salaires, nous avons entendu 4 %, 5 %, 8 %. Je dois avouer tout de suite que c’est un pas que le gouvernement a fait. En toute sincérité, je pense qu’ils ont tenté de faire quelque chose. Mais je dis que cela est en deçà de notre revendication qui consiste à relever les salaires ainsi que les pensions de 25 %. Aussi, ce décret de relèvement de salaires parle des fonctionnaires. Nous disons non ! Nous avons à peine 57 000 à 61 000 fonctionnaires au Burkina Faso sur plus de 300 000 travailleurs. L’ensemble des biens de l’Etat ne relève pas que des fonctionnaires. Dans la proportion, le nombre des fonctionnaires est infime par rapport à celui de l’ensemble des travailleurs.

Mais je pense que ceci peut constituer une base de discussion que nos organisations syndicales peuvent avoir avec le gouvernement et tous ceux qui relèvent du patronat burkinabè. Je félicite donc le gouvernement, mais je dis que nous ne trouvons pas entièrement notre compte dans cette affaire, parce que c’est un seul point de revendication de notre plate-forme minimale qui a été pris en compte. Nous allons continuer la lutte, tout en gardant le contact, en développant et en approfondissant le dialogue social en vue d’obtenir, à la mesure de nos prétentions, ce que nous avons toujours demandé ».

H. Marie Ouédraogo, Hamidou Ouédraogo, Cyr Payim Ouédraogo,
Issa K. Barry, Agnan Kayorgo, Pierre Tapsoba
L’Observateur Paalga

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